Logan : Conclusion satisfaisante, brutale et pleine d’émotion (critique)

Critique de Logan, le troisième volet de la trilogie Wolverine qui termine la saga de manière satisfaisante. Plus qu’un film de super-héros, c’est un film sur la famille.

C’est la fin du parcours pour Wolverine. Logan marque le dénouement de l’histoire du super-héros aux griffes d’adamantium qui a commencé il y a dix-sept ans dans le film original X-Men. Après neuf films dans la peau du personnage, Hugh Jackman est prêt à dire au-revoir à Wolverine et Logan est le moyen parfait pour le faire. Le film est probablement l’un des meilleurs films X-Men jamais réalisé, loin de la folie de Deadpool ou de l’hyper CGI des autres X-Men. Il est brut de décoffrage, plein d’émotions et magnifiquement réalisé par James Mangold qui a mis toute son âme dans le film pour offrir de parfaits adieux pour un personnage qui aura marqué les super-héros sur grand écran.

L’histoire se déroule en 2029 dans un monde où les mutants sont de plus en plus rares. On découvre alors un Logan éreinté, alcoolique et qui ne guérit plus comme avant. Il est vieillissant et travaille comme chauffeur pour gagner sa vie et aider un professeur X malade qui a besoin de soins. Ils vivent retranchés et se cachent à la frontière mexicaine avec Caliban (Stephen Merchant), un drôle d’individu.

Un jour, une femme étrangère demande à Logan de conduire une fille nommée Laura à la frontière canadienne. Il refuse dans un premier temps mais le Professeur X a attendu longtemps qu’elle apparaisse. Laura possède des capacités extraordinaires de combat et ressemble en beaucoup de points à Wolverine. Elle est poursuivie par des individus sinistres qui travaillent pour une corporation très puissante qui cherche à contrôler les mutants. Une poursuite incessante démarre.

Plus qu’un film de super-héros

Logan est bien plus qu’un film de super-héros. Non pas que le genre soit à dénigrer (loin de là) mais c’est un film qui parlera à ceux qui ne sont pas forcément fan du genre. On peut même voir Logan sans avoir vu un seul film X-Men et être touché par l’histoire et le message du film sur la famille. Logan est un loup solitaire et avec Laura et le professeur, ils vont former une famille. On est alors dans un film qui parle d’héritage et qui montre que même les super-héros ont des faiblesses. Logan n’a jamais été aussi humain même s’il reste sauvage et très ronchon. Il n’est plus invincible et arrive au bout de ses capacités ce qui remet en cause le mythe du super-héros immortel.

Avec Logan, le réalisateur James Mangold arrive à transcender le genre et cherche à toucher le spectateur en faisant de Logan un être plein de défauts, avec mais aussi un grand coeur. Jackman est brillant. Il connaît son personnage sur le bout des doigts et lui donne une nuance incroyable. Patrick Stewart est aussi parfait dans son rôle de Professeur X . Un professeur dont les capacités mentales commencent à lui échapper et qui est littéralement une bombe humaine s’il ne prend pas ses médicaments. Et le film est aussi l’occasion de voir la révélation Dafne Keen qui est excellente en Laura alias X-23, petite héritière de Wolverine.

De l’action à revendre

Qu’on ne s’y trompe pas. Si le film regorge d’émotion, il n’est pas dépourvu de scènes d’action violentes et de langage corsé. Mangold a réalisé un film qui embrasse complètement sa vision du personnage et garde un côté viscéral qui se retrouve dans des scènes de combat sanglantes. Il ne se perd pas dans les effets spéciaux et sa réalisation reste la plus naturelle possible. Logan se range à part, et même si on est dans le même univers, il est son propre objet. On est dans un monde presque post-apocalyptique, dystopique, entre le western et le road trip avec une vraie remise en question sur le héros qui arrive au bout de son voyage.

Le coeur du film est la relation poignante entre Logan et Laura. Deux êtres qui se ressemblent et qui apprennent beaucoup l’un de l’autre. Le duo formé par Charles Xavier et Logan est aussi très important et Xavier est la caution morale de l’histoire. Sans lui, Logan aurait laissé tombé depuis longtemps et n’aurait jamais développer cette relation touchante de mentor avec Laura. Le trio du film est la pierre angulaire de l’histoire et ne fonctionnent pas l’un sans les autres.

Ce qu’on espère maintenant, c‘est que Laura prenne le relais dans ses propres aventures après ça. Le réalisateur n’est pas contre l’idée continuer à développer ce personnage qui a encore beaucoup à faire et à montrer. Laura n’est encore qu’une enfant et pourtant, elle a les épaules pour porter son propre film et il sera très intéressant de voir un film X-Men avec une fille aussi jeune en tête d’affiche. Dafne Keen a devant elle un avenir brillant et elle est capable de capter l’attention juste par sa présence à l’écran. La relève de Logan est assurée avec Laura.