Very Bad Trip 3 : Il est venu le temps de la sobriété

Troisième tentative pour retrouver l’effet escompté du premier volet des aventure de Wolfpack/ « la Meute », Very Bad Trip 3 et pas très bad mais loin du trip. Pas de gueule de bois en vue et c’est bien dommage.

Ultime volet de la trilogie comique de Todd Phillips qui a battu tous les records. Dans Very Bad Trip 3, on reprend les mêmes, tous, et on recommence. Qu’est ce qui va dégénérer cette fois ? Et bien pas grand-chose…. tout du moins pas ce qu’on attendrait.

Parcours balisé, moins déjanté

141488_szene_gross_04

Le Wolfpack est de retour pour une belle réunion de famille, mais le (road) trip n’est pas aussi fracassant qu’attendu. Alors que le second volet avait déçu la critique à cause de son manque de rebondissements et son aspect similaire au premier, et véritable , Very Bad Trip, Very Bad Trip 3, lui, est loin de l’esprit originel de la franchise qui est devenue culte. A croire que les scénaristes sont désormais convaincus que l’abus de drogues et d’alcool est dangereux pour la santé, au grand dam du spectateur.

Si la seconde cuite de notre bande de potes était un quasi copié-collé de Very Bad Trip, mais à Bangkok, Very Bad Trip 3 lui change complètement de recette pour proposer un tout autre type de virée. Une virée que les scénaristes ont tenté de connecter tant bien que mal aux deux histoires précédentes, histoire de justifier le retour du bon vieux Chow, du mythique bébé qui a bien grandi depuis et la disparition de Doug. Un challenge dur à relever qui se solde en parcours balisé pour Alan, Stu, Phil, qui n’étonnera même pas le spectateur et peinera à le faire rire tout le long.

Ave Alan

Alan, ce bon vieux adulescent quasi attardé est au centre de la trame narrative de cet opus. Il est la raison pour laquelle le Wolfpack se retrouve coincé dans une intrigue improbable qui les mènera entre les déserts du Nevada, Tijuana et Las Vegas. Pas d’enterrement de vie de garçon pour l’éternel adolescent. Pas d’alcool, ni de drogues dures pour les mecs. Aucun trous noirs. Le scénario de Very Bad Trip 3 est un règlement de compte banal entre malfrats auxquels la meute se retrouve mêlée malgré elle.

Un règlement de compte qui ne vole pas très haut en gags et qui surtout ne convainc pas. Voulu comme un parcours initiatique pour le personnage le plus fou de cette trilogie campé par Zach Galifianakis, le film est plus une succession de scènes d’action et de rencontres plus ou moins attendus qu’une course contre la montre survoltée. Toujours aussi peu prévisible et drôle, Alan semble lui aussi un peu fatigué de toutes ces histoires dans Very Bad Trip 3. Le Wolfpack se fait vieux, il est temps d’enterrer cette vie de loups en faveur de chiens domestiqués.

Petite Cuite

Very Bad Trip 3 est juste un mauvais « trip » au premier sens du terme : un voyage en voiture qui se transforme en virée en enfer loin de tout délire «gueule de bois » et des fous rires que le 1 et le 2 offraient. Pauvre en véritables blagues, le rire se fait attendre en faveur d’une tentative d’atmosphère de tension qui ne fonctionne pas. Les rares gags marquants et vraiment poilants du film se retrouvent dans la bande annonce ( RIP girafe). Et c’est bien dommage !

La migraine joyeuse qui était promise avec ce dernier volet qui conclut une saga culte n’est définitivement pas au rendez-vous dans Very Bad Trip 3. La seule scène garantissant la poilade, la vraie et la bonne claque complètement tarée comme on l’aime se retrouve casée dans le générique final. Quelle belle erreur. Un réveil en fin de film qui laisse un arrière-goût de pas fini.

Very Bad Trip 4 ?

Même si le réalisateur Todd Phillips assure qu’il n’y aura pas de suite et que ce volet est bien la conclusion – bien trop sage- des aventures du Wolfpack, à sa dernière scène on pourrait croire que la flamme déjantée de Very Bad Trip ne soit pas encore éteinte. Porte ouverte pour une autre suite ? Si c’est le cas ( gros si ), on espère vivement que ce sera bien mieux que cette dernière virée très sobre, au sens propre et figuré. Si on y va, c’est bien pour dire au revoir à nos potes, en réduisant ses attentes, car il est loin le temps de la gueule de bois, la vraie.