Les Hommes de l’Ombre, lumière sur la politique

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5.0

Les Hommes de l’Ombre, nouvelle série politique de France Télévisions n’a pour une fois aucune raison de rougir face aux grandes productions anglo-saxonnes.

Hier soir a débuté la grande série politique de 2012 de France Télévisions, Les Hommes de l’Ombre. Un véritable petit bijou qui réjouit dans le paysage français. Avec un casting parfait, un scénario bien ficelé, des personnages consistants c’est la série incontournable de l’année.

Le synopsis

Les Hommes de l’Ombre repose sur un scénario audacieux par rapport aux précédentes séries politiques françaises. Le président de la république meurt lors d’un attentat. Le premier ministre Deleuvre (Philippe Magnan) se présente pour prendre la succession, reposant sa campagne sur un mensonge d’État qui rappelle la tentative de détournement des attentats de Madrid. En effet, contrairement à ce qu’il affirme, l’attentat ayant coûté la vie au président est le suicide d’un ouvrier désespéré et non le fruit d’une conspiration. L’ancien conseiller en communication du défunt, Simon Kapita (Bruno Wolkowich) refusant de voir ce mensonge d’État permettre la victoire d’un homme à la morale contestable, encourage Anne Visage (Nathalie Baye), la secrétaire d’état aux affaires sociales à qui il apprend la vérité, à se présenter. Pendant que sa propre épouse, journaliste, enquête pour retrouver l’unique témoin qui pourra prouver la vérité.

Les coulisses d’une élection

La première chose dont on peut se féliciter, au vu des premiers épisodes, est la présence d’un casting composé d’acteurs de talent. Ils portent leurs personnages de manière solide et crédible, sans sur-jeu comme dans beaucoup de séries françaises. De même, les personnages sont consistants. Après l’échec de L’État de Grâce en 2007, la leçon a été tirée. Une des questions soulevées est celle de la possibilité d’une femme à la présidence, avec les difficultés que cette révolution rencontrera. Mais Les Hommes de l’Ombre ne se focalise pas sur cela, grand bien lui en fasse ! On est plutôt dans l’étude des coulisses d’une élection présidentielle, avec un regard professionnel. Simon Kapita a la même solidité et la même morale que Cal Macafrey (John Simm) dans State of Play.

Une intrigue solide

Le développement de l’intrigue de la série est aussi très bien mis en place. Les scénaristes ont réussi à introduire les personnages en deux épisodes sans que cela ne soit ennuyeux ou trop long. Entre la mise en scène de l’attentat, les machinations politiques d’un premier ministre sans morale et la recherche par Kapita d’un candidat capable de l’emporter face à ce dernier, on assiste à une très bonne orchestration de l’ensemble. Mais on regrette en même temps qu’il faille deux épisodes pour comprendre que Kapita défendra Anne Visage, bien que cela serve à mettre en avant sa malléabilité idéologique. Si la révélation de la fin du deuxième épisode peut faire peur quant à la manière dont elle pourrait être traitée, on devine qu’il y a anguille sous roche et que les choses ne seront pas aussi simples.

Bilan

Les Hommes de l’Ombre a quelques difficultés avec un démarrage un petit peu lent, mais ses nombreuses qualités l’emportent sur le reste. Le premier épisode a attiré 5.4 millions de téléspectateurs et 19% de parts de marché. Le Cerveau suivra les prochains épisodes avec attention, mais il ne devrait pas y avoir de trop mauvaises surprises.

Bande-annonce


LES HOMMES DE L’OMBRE – Bande-annonce par levillage-asuivre

Crédits photo ©Bernard Barbereau / France Télévisions

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