Avec The Dark Knight Rises, Christopher Nolan et son équipe invitent le spectateur à s’élever pour une révolution épique.

Gotham, 8 années après la mort d’Harvey Dent, vit dans un état de grâce. La paix s’est installée, Batman a disparu et les hauts placés de la ville s’en félicitent. Seuls un Bruce Wayne boiteux et un commissaire Gordon repentant portent le poids du secret qui a rendu cette paix possible. Mais l’arrivée du mastodonte Bane et les chapardages d’une voleuse féline vont forcer le chevalier noir à reprendre du service.

Occupy Gotham

Bane révèle une chose, la tranquillité de Gotham n’est qu’illusion, mise en place grâce à la loi «Harvey Dent» pour une justice expéditive. La métropôle est en fait rongée dans ses fondations par un mal qu’elle ignore, jusqu’à ce qu’il lui explose en pleine figure. Ce qui transforme Bane (interprété par Tom Hardy) leader terroriste en Robespierre des temps modernes. Nolan offre ici une atmosphère de lutte des classes et de révolution française contemporaine, résonnant avec l’actualité des dernières années (Occupy Wall Street, les Indignés…). Dans ce contexte de ville assiégée, les pions se mettent en place pour l’ascension du chevalier noir (titre québécois du film cela dit en passant).

Anne Hathaway, malicieuse et séductrice en catwoman, Joseph Gordon-Levitt redonne espoir en la justice et Marion Cotilard s’entoure de mystère. Ces nouveaux venus ne font que renforcer le casting déjà solide des deux premiers opus. Christian Bale se transforme toujours autant pour le rôle, bien que Bruce Wayne passe plus de temps à l’écran que Batman, ce qui est une bonne chose pour les cordes vocales de Bale, admettons le. The Dark Knight Rises traite avant tout du voyage de l’homme, de sa lutte contre ses peurs et sa faculté à se relever. Les thèmes récurrents des trois films.

I Believe in Christopher Nolan !

Christopher Nolan rentrera dans l’histoire comme le réalisateur d’une trilogie mémorable. Lui qui préfère l’Imax à la 3D et  la pellicule plutôt que le numérique, nous sert un film concocté avec d’excellents ingrédients et qui, comme tout bon plat, donne envie d’en prendre encore. Une grande frustration étant donné qu’il s’agit du dernier… Réalisateur aux méthodes de la vieille école, Nolan utilise les effets spéciaux de façon intelligente. Filmant en extérieur naturel, il redonne au cinéma une dimension que l’on retrouve dans des films pré «fond vert» comme les premières Spielberg, où les trucages étaient réalisés sans images de synthèse. Ses choix se révèlent judicieux et offrent au film une échelle plus large et réaliste.

Cependant, le manque de continuité dans la ville représentant Gotham perturbe. Chicago était idéale, car moins reconnaissable que New York, même si Gotham est une métaphore d’agglomération nord-américaine. Mais les équipes de Nolan ont su se renouveler à chaque opus, des décors, aux costumes, sans oublier les gadgets de Batman. Qui ne voudrait pas tenter un dérapage avec la BatPod ou voler en «Bat» ?  Il en va de même pour l’histoire, qui marque une conclusion parfaite au voyage de Bruce Wayne en puisant dans les deux premiers volets sans chercher à les imiter.

La fin d’une légende

The Dark Knight Rises n’est pas un Batman Begins 3, mais bien un film à part entière, troisième acte d’une trilogie exécuté de main de maitre. Certes, la mise en place de tous éléments prend du temps, mais elle conduit vers un final satisfaisant pour les aficionados de la chauve-souris.  Un très bon divertissement qui peut être analysé de plusieurs façons et sur plusieurs niveaux. La légende du chevalier noir se termine ici, mais celle de Christopher Nolan ne fait que commencer…

BANDE ANNONCE THE DARK KIGHT RISES


Crédit photo : ©Warner Bros 2012