Réalisation : Matt Reeves
Casting : Andy Serkis, Woody Harrelson…
Genres : Aventure, Science-Fiction, Action
Durée : 2H20 mn
Titre original : Dawn of the Planet of the Apes
Distributeur : 20th Century Fox
Année de Production : 2016
Sortie en salles le 02 Août 2017
La planète des singes 3 : suprématie, sort aujourd’hui dans les salles. Conclusion d’une trilogie épique qui réinvente le roman de Pierre Boule à l’ère du remake et du tout reboot. Un dernier opus du roi simien César, dans une dernière aventure touchante, et bien évidemment épique.
Après le succès du second volet sorti en 2014 La planète des singes 2 : L’affrontement, Matt Reeves s’est vu offrir carte blanche par la 20th Century Fox pour le dernier opus de La planète des singes et ça se voit. Rarement une trilogie n’aura été aussi captivante, touchante, intelligente pour un blockbuster d’été qui arrive même à avoir son lot de profondeur et de discours engagés, pour une trilogie qui restera dans les annales.
César superstar
Dans ce dernier opus, intitulé Suprématie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.
Dans La planète des singes 3 : suprématie, César n’est plus un leader. Si celui qui était le patriarche messianique d’une espèce qui émerge, tout en pacifisme et humanité, en gardant l’envie de protéger et créer un lien avec l’espèce humaine, malgré son caractère destructeur et nihiliste, dans La planète des singes 3, César montre une nouvelle facette de sa personnalité de singe intelligent. Le chimpanzé qui parle et qui est bien plus humain que certains hommes, embrasse son côté obscur et cherche vengeance suite à une attaque d’humains qui ont tué sa famille. Enervé, en colère ce dernier cherche à tuer celui à l’origine de ce massacre, sans parlementer ou chercher à créer un pont entre les espèces. Fini le gentil César, bonjour le père de famille enragé.
Guerre et Western apocalyptique
La guerre ayant été déclarée depuis longtemps, d’entrée de jeu, le spectateur est plongé dans un climat post-apocalyptique où les espèces s’affrontent, pour survivre. Si les singes ont choisi clairement la vie en réclusion et cachette, sans aller à l’affrontement direct, les humains survivants de l’épidémie, notamment un nouveau groupuscule dirigé par un Général fou à lier – et qui n’hésite pas à utiliser les singes à ses fins – continuent à aller en guerre contre cette nouvelle race qui met en danger leur statut en haut de la pyramide des espèces. Ces derniers vont être obligés de se confronter à l’horreur humaine, avant de devenir la race suprême, et réduire ces derniers en esclavage. Tout comme le font les humains avec les animaux.
L’esclavage est d’ailleurs l’une des thématiques principaux de ce dernier opus de la trilogie, puisqu’il explique pourquoi et comment, des êtres pacifiques, avec un leader charismatique qui mène son peuple avec empathie et compassion, victime des humains, vont répéter les mêmes erreurs dans un futur lointain.
Fallait pas le chercher
A force de le chercher, César pète littéralement les plombs. Même si le fantôme et l’esprit de Koba lui apparaît ci et là, comme pour le rappeler à l’ordre et ne pas lui faire commettre des erreurs irréversibles César n’est plus le même homme singe. Un pétage de plombs qui va le mener vers un voyage où il va se découvrir, en tant que père en deuil, leader, et homme singe d’action.
Si César est le protagoniste qui embrasse ses sentiments les plus obscurs, les autres singes et chimpanzés ne sont pas en reste dans le film. L’intrigue évolue au même titre que les singes montrent de nouvelles capacités d’expression et de compréhension. D’ailleurs César ne sera pas le seul à développer des capacités de langage et parler, au fil du film, on découvrira de nouveaux singes parler, qu’ils soient du côté de César ou au service d’humains belliqueux. Dont un en particulier qui fera étrangement penser à Dobby dans Harry Potter par son visage mais aussi son caractère touchant et comique.
Plus d’explications
Nouveauté dans l’intrigue : une mutation du virus qui fera perdre l’usage de la parole aux humains, créant ainsi un lien avec le film originel, où les humains sont incapables de parler. L’autre lien, la petite que César et sa troupe cavalière prennent sous leurs ailes n’est autre qu’une référence à la Nova du film avec Charlton Eston, celle réduite en esclavage et qui aidera le héros. Encore des connexions logiques avec l’un des films les plus emblématiques du cinéma, auquel la trilogie fait office de prologue, et auquel Matt Reeves rend hommage tout le long du film.
Pour ceux qui n’ont ni lu le roman La planète des singes de Pierre Boule ou vu le film de 1968 avec Charlton Eston (que le Cerveau vous encourage à regarder car même 50 ans plus tard, il reste fascinant), il va être difficile de voir l’hommage du réalisateur pour ce film d’époque. Clairement dans La planète des singes 3 : Suprématie, Matt Reeves a été tout le long animé par l’envie de créer une véritable conclusion qui se termine avec cohérence, logique pour en faire un film charnière entre les deux opus précédents et celui d’origine.
Hommage visuel et auditif tout en cohérence
Matt Reeves ne s’est pas contenté de faire des références et connexions narratives avec le film originel. Ce dernier embrasse une réalisation plus noire et plus contemplative, parfois minimaliste lors de séquences loin de l’action, qui rappelle parfois étrangement le style cinématographique des westerns des années 60 pour un film enneigé en plein été. Un long-métrage de guerre et de chaos, avec une bande originelle largement inspirée par celle de Jerry Goldsmith pour le film de 1968. Michael Giaccino va bien évidemment garder les thèmes épiques, propre à cette trilogie des années 2010, tout en créant un autre lien avec le film de Schaffner, avec des percussions et mélodies aussi minimalistes que la réalisation de Matt Reeves.
Action
Ce qui ne dénuera pas le film de grosses séquences d’actions bien évidemment, car qui dit blockbuster de l’été, dit explosions, affrontement et autres batailles. Des séquences classiques de ce genre de film, qui ne détonnent pas avec les séquences plus douces et axées sur la réflexion plus que l’action. Un équilibre dur à atteindre que Matt Reeves réussi à proposer dans La planète des singes 3 : Suprématie.
Une facette moins bienveillante, plus belliqueuse, montrant un nouvel aspect de la sentience simienne. Aussi en colère que son antagoniste campé par Woody Harrelson, César devient égoïste et animé par des sentiments qu’on ne lui connaît. Loin de chercher la connexion avec les autres, ce dernier va perdre son humanité pour mieux la retrouver. Les singes nous rappellent beaucoup à quel point nous avons perdu ce qui nous caractérise en tant qu’animal : la vie ensemble, la compassion, la cohésion, et le respect de la nature, prête à reprendre ses droits par la simple mutation d’un virus ou tout moyen loin des connaissances et science humaine.
Touchant, émouvant…. humain
Ces animaux si touchants et humains, face aux humains dénués d’humanité et de sensibilité, notamment avec le personnage du singe qui parle qui apparaît en milieu de film, nous touche au plus profond de nous-mêmes, pour un film qui nous fera réfléchir au-delà de divertir à coup de grosses séquences d’affrontement.
On sourit, on apprécie ces singes si différents et similaires et à nous, et c’est émus, la larme à l’œil, que l’on assiste au clap de fin de l’histoire de César, ce singe qui restera dans les annales, comme un Empereur de la science-fiction sur grand-écran. Avé César !
La Planète des Singes 3 – Suprématie : Bande annonce [Officielle] VOST
crédit photos : ©20th Century Fox Film
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