Le 1.5 cerveaux n’existant pas, Effraction récolte une note de 1/5  pour un film qui est bien loin du cachet promis par son casting et son réalisateur :  quand le cambriolage tourne à la catastrophe… cinématographique.

L’existence de la famille Miller peut sans problème passer pour idéale. Kyle, négociant en diamants, et Sarah, architecte, vivent confortablement avec leur fille Avery, une adolescente un peu rebelle, dans une luxueuse demeure ultra sécurisée que Sarah a d’ailleurs dessinée. Un soir, après une dispute avec sa mère, Avery monte s’enfermer dans sa chambre. Lorsque deux policiers se présentent à la propriété en demandant à voir tout le monde, les Miller s’aperçoivent qu’Avery est partie… Kyle ouvre pour accueillir les policiers, et le cauchemar commence…

Un thriller sans fond

Quand on pense cambriolage et effraction, on s’attend à un thriller à la hauteur de Panic Room ou de Kidnapping du réalisateur espagnol Miguel Angel Vivas. Malheureusement, on en est loin, très loin. Malgré un casting de choc et un réalisateur de renom, Effraction peine à choquer les esprits ou vraiment tenir le spectateur en haleine. Le scénario prend du temps à s’installer et traine sur la longueur. Joël Schumacher (8mm, Phone game) ne cherche pas à révolutionner son style de direction ou donner une esthétique qui pourrait coller au ton du film. Etonnant quand on sait de quoi il est capable quand on a vu Batman Forever, ou l’intense Phone Game avec Colin Farell. Dans Effraction, tout est linéaire, qu’il s’agisse de la vie de famille, des dialogues ou de la réalisation. Malgré quelques petites surprises en cours de route, le spectateur peine à accrocher au sentiment de peur ou de cloisonnement pour ce thriller qui pourtant joue sur une peur des plus  communes :  un cambriolage violent.

Lisse

Des personnages lisses et sans saveur, sentiment frappant au visionnage de ce film.  La parfaite petite famille dont chaque membre cache un secret  est déjà-vu et surtout d’aucun intérêt dans l’intrigue de ce qui aurait pu être un film de génie, dans des décors qui frisent la décadence, surtout dans un contexte de crise. Au lieu d’envier cette famille, au bout de 45 minutes, on a presque envie que les cambrioleurs les abattent afin d’en finir avec un scénario qui tourne en rond et surfe sur les clichés. Clichés, aussi bien du côté des victimes que des agresseurs : entre le chef de la bande, qui au premier abord apparaît machiavélique pour finir par se révéler lui aussi comme otage d’un agresseur sans visage. Entre le frère cadet schizophrène, la junkie psychotique, la brute et le truand, c’est à ce demander si le scénariste était convaincu de ce qu’il écrivait. Les dialogues sont à la hauteur de la description des personnages, parfois durs, parfois insipides, et parfois risibles.

Fausse Morale

Le plus décevant est la pseudo mise en abîme d’un autre niveau de lecture du film sur le  thème de la trahison. La mère de famille campée par Nicole Kidman aurait couché avec l’un des agresseurs, suspicions nourries par des flash-backs en noir et blanc avec l’intéressée qui laissent suggérer que celle ci aurait commis l’irréparable. Trahison aussi du côté du père de famille, campé par Nicolas cage, aussi convaincant en nerd négociateur de diamants que Kristen Stewart en vampire. Ce dernier cache l’état des finances de cette famille aux allures de Rockefeller pour soi disant la protéger. Un secret qui ne choque même pas l’épouse, et est facilement accepté par les cambrioleurs, qui rappelons le quand même, sont là pour s’en mettre plein les poches. L’idée, si elle avait été mieux traitée, écrite ou exploitée, aurait pu donner une morale et de la profondeur à un film qui en avait bien besoin, puisque même ses acteurs ont du mal à le porter. Bien qu’on ne puisse rien reprocher au jeu de Nicole Kidman ou Nicolas Cage, voire celui de Liana Liberato qui s’était déjà illustrée dans Trust, ces derniers n’offrent rien d’extraordinaire à l’écran et ne semblent pas se donner complètement pour leurs personnages. Ce qui est bien dommage, car avec un casting pareil, on s’attendait vraiment à ce que ce drame nous offre le frisson de l’année.

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Crédit photos : ©Metropolitan FilmExport 2012