Critique de la suite de Maléfique, Maléfique 2 : Le pouvoir du mal, un film divertissant mais qui n’égale pas son prédécesseur.

Après avoir adapté l’une de ses œuvres légendaires avec brio, en réinventant le mythe et surtout le vilain le plus charismatique du monde de Disney, les studios de Mickey proposent à nouveau la vilaine la plus maléfique (et sexy) à l’écran avec Maléfique 2 : Le pouvoir du mal…

Une suite au film en live action largement inspirée par le conte de Perrault, mais surtout l’un des plus grands films cultes Disney : La belle au bois Dormant. Avec toujours Angelina Jolie et Elle Fanning, dans les rôles de Maléfique et Aurore, la Mère et la fille, Michelle Pfeiffer rejoint le monde merveilleux de ces princesses Reines Disney pour mieux semer la zizanie et justifier le retour de la femme à cornes la plus célèbre du studio dont le château rose d’Aurore est le logo.

Back in the moors

Si Maléfique a fait sa rédemption et vit désormais en paix dans son Royaume féerique avec Aurore, rien ne va être tout rose dans cette suite lorsque le Prince Philippe va faire sa demande en mariage… La fée Maléfique va devoir rencontrer la belle famille de sa fille adoptive, qui n’est pas des plus accueillantes. Le mythe de la belle-mère a de beaux jours devant lui avec la Reine Mère de Philippe, qui ne veut pas nécessairement que le bonheur de son fils…

Après avoir accusé Maléfique d’une malédiction sur le Roi, la reine mère va attaquer cette dernière avant qu’elle ne soit sauvée in extremis par l’un des siens. La Fée va découvrir visiblement que des survivants fées dont elle n’avait pas idée vivaient reclus, pourchassés par les humains, ainsi que ses origines directes. Alors qu’une guerre se prépare entre les fées et les humains, Maléfique va devoir décider dans quel camp combattre et comment renouer et sauver sa fille des griffes de la méchante reine.

Beaux sentiments pour intentions honorables

Entre métaphore du racisme et notion universelle de paix et vivre ensemble, Maléfique 2 est une histoire de femmes et de réfugiés qui aurait pu être réussie si elle avait été menée avec brio.

Une histoire Disney un peu gauche qui a pourtant toutes les meilleures intentions du monde : celles de réinventer les valeurs Disney loin de celles archaïques des dessins animés d’antan, où la princesse n’attend que son prince et où les femmes n’ont pas les rôles les plus glorifiants. Une histoire de racisme sur fond de mariage de princesse et de royaumes de fées qui aurait pu fonctionner si elle avait été mieux exécutée ou écrite.

Princesses revisitées

Héritée du premier opus, les femmes sont toujours à l’honneur dans cette nouvelle intrigue de la franchise. Mais cette fois-ci, l’héroïne éponyme du film n’est pas la vilaine, comme le veut l’histoire racontée auparavant, qui avait bien nuancé déjà le personnage. La véritable vilaine n’est ni magique ni une sorcière.

Le personnage incarné par une Michelle Pfeiffer qui prend clairement du plaisir en tyran génocidaire est bien trouvé, mais son écriture en fait un personnage caricatural et grotesque au point que sa prestation devienne ridicule par moment.

Bad Queen

Si l’origine de ses intentions et malveillance envers ceux qui sont différents d’elles sont expliqués maladroitement en fin de film, le scénario ne prend nullement le temps de nuancer le personnage ou le questionner. Elle est méchante et raciste et c’est comme ça. Cela ne suffit pas à offrir de la nuance et substance à une intrigue un peu trop simple de bien contre le Mal, bien que le Mal ne soit pas là où l’on s’y attendrait.

Si le film tente de réimaginer l’univers découvert lors du précédent opus en monde de fantasy à mi-chemin entre Narnia et Willow, avec différentes cultures fées et paysages, Maléfique 2 essaye d’élargir l’univers découvert précédemment mais toujours de manière gauche. Si la découverte de ce monde n’est pas déplaisante, ainsi que les enjeux clairement définis entre les peuples qui vont s’affronter, la résolution de l’intrigue est le véritable point négatif de Maléfique 2.

Mariage pour tous

Tout va bien évidemment finir pour le mieux chez Disney, en un claquement de doigts, même après un génocide organisé, un meurtre et des morts. Quoi de mieux qu’un mariage sur un lieu de combat pour celer un nouvel armistice n’est-ce pas ?

Maléfique 2 avait toutes les bonnes intentions du monde avec un cahier des charges inspiré de la réussite du film qui l’a précédé, mais il ne réussit pas l’exploit réalisé par Robert Stromberg en 2014. Moins magiques (sûrement dû à l’absence de nouvelles notes musicales féeriques signées James Newton Howard à la partition, puisqu’il est succédé par Geoff Zanelli), plus criard et moins nuancé, il est un divertissement Disney qui s’apprécie pour les personnages que nous aimons mais qui n’égale pas son prédécesseur.

Juste un divertissement

Si Joachim Rønning (Pirate des Caraïbes 5) fait un travail correct à la réalisation, calquant le travail de son prédécesseur sans le réinventer, parfois dans des couleurs criardes, Maléfique 2 n’est pas le film qui fera rêver les spectateurs ou remettre en lumière un personnage que nous connaissons désormais.

Cela dit, Angelina Jolie est toujours aussi merveilleuse dans la peau de la sorcière à cornes, délicieusement méchante et facétieuse. Toujours héroïne de son film, Maléfique (et ses merveilleuses robes noires ) reste l’atout principal d’un long-métrage Disney qui aurait pu être bien meilleur.

Maléfique 2 : Le pouvoir du Mal : Bande Annonce

Crédit photo : Walt Disney