Grey’s Anatomy : un mid-season finale mitigé

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3.0

Grey’s Anatomy fait la trêve de Noël, critique du final de mi-saison, Run Baby, Run mitigée. Attention spoilers.

Grey’s Anatomy s’en va en vacances de Noël après neuf épisodes sur un mid-season finale Run, Baby, Run, à l’image d’une saison qui s’avère relativement mitigée pour le moment. Avec sa mécanique rodée et sa multitude d’intrigues qui s’emmêlent les unes aux autres, la saison 9 suit un rythme familier, sans réel twist ni grosse surprise. Ce qui est bien décevant comparé à l’année dernière. Avec des personnages qui en neuf ans ont presque tout vu, grandi et évolué, on pourrait se demander ce qu’il peut bien rester aux scénaristes à raconter aux spectateurs. Surtout quand ce même spectateur est rodé aux mécaniques scénaristiques de sa créatrice. Malgré tout, Grey’s Anatomy a de quoi être fière et marche sur les pas de sa grande sœur Urgences, qui a réussi a tenir 15 ans à la télévision et fait les beaux jours de la chaîne NBC. Car oui cette baisse de régime n’a point de grande incidence sur la qualité générale de la série qui reste quand même assez élevée comparée à certaines autres, surtout au bout de neuf saisons.

Malgré tout, ce qu’on retient de ces épisodes, c’est l’irrégularité entre la tension dramatique post-crash, la gestion psychologique de ce traumatisme auprès des personnages, notamment ceux de Callie/Arizona, ou Cristina. De l’épisode 3 à 8, on a l’impression d’assister à une recherche d’un équilibre dans la  narration et les différentes intrigues générées par le crash d’avion et la routine de la vie à Seattle Grace, sans que cela fonctionne. C’est bien dommage car la série nous a habitués à mieux. Heureusement que certains personnages, comme l’addition de nouveaux internes, ou les arcs Cristina/Owen, et l’arrivée de la sœur de Shepperd ajoutent un peu de diversité et de renouveau dans des intrigues déjà ficelées depuis un petit moment.

Mer/Xtina : plus le même combat.

La véritable évolution qui ne cesse d’étonner le spectateur concerne le personnage de Cristina. Souvenez-vous : carriériste, insensible, drôle, dure et surtout incapable de s’attacher à quelqu’un aussi profondément que Meredith, Cristina nous a prouvé sa fragilité à plusieurs reprises dans beaucoup de scènes dépressives la saison précédente (scènes servies parfois outre mesures). De retour après le crash, celle qui a réussi à gérer le drame «on-site» fuit vers le Minnesota pour oublier le Seattle Grace et surtout le drame causé par la tromperie d’Owen. Et c’est là que le personnage prend une autre dimension, surtout face au médecin qui la formera avec qui elle créera un lien paternel. Un lien qui la changera, la rendra plus sensible aux autres sans en oublier son sarcasme légendaire. Un changement qui permet d’apprécier relativement bien les angles choisis pour l’intrigue amoureuse de cette dernière avec Owen, qui jouent au chat et la souris depuis presque une saison. Intrigue qui commence à tirer vers la longueur. Qu’on se rassure, ce final de mi-saison règle cela une bonne fois pour toutes. Tout du moins, on l’espère.

Malgré une grosse évolution des personnages surtout concernant celui de Meredith Grey, ex-chouineuse professionnelle torturée par son passé familial, certaines blessures sont toujours au goût du jour et ce final de mi-saison est là pour nous le rappeler. Sa peur de ne pas pouvoir aller au terme d’une grossesse resurgit et sa fragilité affective qu’elle combat est à nouveau remise sur la table, notamment face à sa belle-sœur, Lizzie. Meredith a beau être devenue une femme forte, les scénaristes refusent de la laisser oublier son passé et Lizzie, la sœur de Derek, est là pour le lui rappeler. Neve Campbell a été d’ailleurs un choix de casting parfait pour ce personnage, l’actrice a pris ses marques et endossé son rôle avec beaucoup de fluidité et de simplicité pour une dynamique naturelle face à Patrick Dempsey et Ellen Pompeo.

Callie + Arizona – jambe, Jackson, Bailey et les autres

La relation entre Callie et Arizona fait partie de ce qui ne marche pas cette saison. Assez cliché, trop facile, rarement dur ou intense, cet arc narratif n’a pas suivi un développement intéressant pour ne pas sombrer dans le pathos. Arizona énerve le spectateur et n’arrive pas à générer de la compassion ni même de la pitié pour son état. L’arc April/Jackson n’est pas mieux : « on couche ensemble…on ne couche pas ensemble, je t’aime moi…non plus… ».  April et Jackson ne vendent pas du rêve  mais exaspèrent à tourner autour du pot au lieu de faire face à leurs sentiments et avancer. Le coup de grâce de ces méandres amoureux fut servi lors de la supposée grossesse de Kepner… Il est temps que cela s’arrête.

Bailey est moins divertissante qu’elle a pu l’être dans le passé, prise dans ses préparatifs de mariage et son envie de tout laisser tomber. Run Baby Run, tourne autour de la frousse de Bailey et son envie de ne pas épouser Ben. Le twist de fin d’ailleurs est à l’image de l’histoire de Bailey, prévisible et surtout pas assez poignant. Ce qui est bien dommage, surtout quand on sait que Shonda Rhimes et son équipe peuvent générer plus de surprises dans leurs constructions narratives.

Au final, Run, Baby, Run tente de faire évoluer plusieurs intrigues en même temps et d’en résoudre au passage. Mais ces multiples intrigues  s’emmêlent pour  ne laisser qu’un vague sentiment de bâclage pour ce final d’hiver. A l’image de ce début de saison où tout est un peu expéditif, certaines intrigues auraient gagné à être développées moins rapidement. En espérant que les scénaristes rétabliront le coche pour la suite.

Crédit photo : ©Abc

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