Réalisation : Guillermo Del Toro
Casting : Tom Hiddleston, Jessica Chastain, Mia Wasikowska et Charlie Hunnam
Genre : Drame, Horreur
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1H59 mn
Année de production : 2015
Sortie en salles le 14 Octobre 2015
Il a été l’un des films les plus attendus de l’année, dernier projet de Guillermo Del Toro, avec Tom Hiddleston et Jessica Chastain, Crimson Peak arrive aujourd’hui en salles pour une romance gothique parfaite à quelques jours d’Halloween.
Amis fans de gore et de récits fantastiques à coup de fantômes, de sang, et autres intrigues alambiquées, passez votre chemin. Crimson Peak n’est pas le film d’horreur qui vous fera frissonner selon les codes de l’Horreur au cinéma. Même si Crimson Peak offre son lot de frissons et dégoût.
Le dernier film de Guillermo Del Toro, avec celui que l’on connait tous comme Loki, est un chef d’œuvre du réalisateur pour une romance fantastique et dramatique comme rarement vu au cinéma. Une romance gothique qui ne manquera pas de séduire les amateurs de gothisme, de macabre et d’époque Victorienne.
Poltergeist – not so much
Crimson Peak, c’est l’histoire d’une jeune femme de la haute Société New Yorkaise, Edith Cushing, marginale aspirant à devenir écrivaine depuis la mort de sa mère, qui s’amourachera d’un Baron Anglais venu courtiser son père pour lever des fonds et sauver son domaine : Sir Thomas Sharp. Séduite par la noblesse de cet homme et suite au décès de son père, cette dernière, qui voit des fantômes, cela dit-en passant, va le suivre dans sa demeure anglaise, du nom de Crimson Peak. Un Manoir délabré construit sur une carrière d’argile rouge, abritant les pires secrets, et suintant l’horreur.
Vendu comme une histoire de manoir hanté et de fantômes, Crimson Peak est très loin des films qui traitent des manifestations de l’au-delà. En effet, les fantômes ne sont qu’un accessoire parmi tant d’autres qui font de Crimson Peak un film de genre pas comme les autres, à la fois slasher, thriller, romance, et drame féminin. Toute la beauté et l’ingéniosité de la narration de Del Toro réside dans ce mélange de genre qui fait de ce long métrage une véritable création originale, pour une histoire plus réelle et humaine que paranormale.
Fantastique et romanesque
Un long métrage qui se veut comme une Ode au Gothique au sens littéraire du terme. Le roman gothique et la société du XIXe siècle sont célébré dans Crimson Peak. Quand on regarde l’écran, cette vallée désolée autour du manoir, les costumes, la demeure, les références littéraires tourbillonnent dans la tête du spectateur, des Hauts des Hurlevents (Emily Brontë) à Dracula (Bram Stocker), en passant par Northanger Abbey (Jane Austen).
Crimson Peak est une histoire d’amour, de noblesse et de classes. Une histoire humaine, pour une véritable tragédie d’époque. L’héroïne victorienne, Edith, est une célébration de la femme victorienne, avant d’être une médium qui voit des fantômes. Une jeune femme de la haute société qui aspire à laisser une empreinte de son existence par ses écrits et se marier par choix, avant de découvrir qu’elle n’a au final pas le pouvoir qu’elle pensait, un peu comme les héroïnes de Jane Austen. Une femme face à une autre, Lucille, la sœur de Thomas Sharp, qui nous offre un autre visage de la femme victorienne : la marâtre manipulatrice prête à toutes les transgressions pour maintenir son rang, son statut, et arriver à ses fins.
Le Manoir
Le Manoir de Crimson Peak est à la foi la force et le défaut du film. Une demeure personnifiée un peu stéréotypée qui au final décevra le spectateur car elle n’est pas le phénomène attendu, ni l’antre de l’horreur comme on pouvait le croire. Ceux qui iront en salle dans le seul but de revivre une attraction Disney seront bien évidemment déçus, car le Manoir n’est pas le véritable sujet de Crimson Peak.
Visuellement magnifique, incarnation du gothique dans les moindres détails, jusqu’au délabrement, la demeure mise en avant dans les promos autour du long métrage, ne reste au final qu’une demeure, écho un peu gauche des états des protagonistes.
Horreur Lyrique
L’horreur, la vraie, n’est pas celle montrée visuellement avec ses apparitions de squelettes et autres morts. Elle n’est pas dans l’esthétique ni dans les décors de Crimson Peak mais bien dans les personnages, notamment Lucille, campée par une Jessica Chastain très loin de ce qu’on lui connaît. Une Jessica Chastain qui s’impose comme la véritable star, face à Tom Hiddleston plus touchant et moins présent que dans d’autres productions. Une tragédie victorienne, pour une horreur très humaine.
Guillermo Del Toro réussi avec Crimson Peak à offrir un long métrage gothique et lyrique comme on n’en a pas vu depuis longtemps. Le voyage en terre désolée et délabrée est un véritable plaisir visuel, avec une photographie et mise en scène magnifiquement menée pour le genre. Les couleurs et la musique se mêlent pour offrir un véritable spectacle gothique comme on n’en voyait plus au cinéma depuis Sleepy Hollow de Tim Burton, loin de la féerie du Labyrinthe de Pan, mais tout aussi tragique.
Crimson Peak : Bande Annonce VOST
Crédit photos : ©Universal
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