- Découvrez ce que pense la presse française de Star Wars Les Derniers Jedi, aujourd’hui en salles.
Aujourd’hui est sortie en salles le très attendu huitième volet de la saga Star Wars. Si les premières réactions des médias américains étaient positives, qu’en a pensé la presse française ?
Dans l’ensemble c’est très positif même si certains médias restent assez nuancés sur certains points. Ce qui ressort aussi beaucoup de ces critiques, c’est la qualité du travail du réalisateur Rian Johnson qui semble avoir donné un nouveau souffle à la saga et offre un joli terrain pour l’Episode 9 de J.J. Abrams.
Pour l’avis du Cerveau, sa critique est ici.
Star Wars 8 – Revue de presse
Première : Si Abrams rétablissait l’équilibre dans la Force (la saga) avec l’Episode 7, à charge pour Johnson -qui piochait élégamment dans ses classiques SF/action pour livrer Looper- de l’emmener dans un territoire où l’ancien se mêle au nouveau, de fournir pour de bon le mode d’emploi de l’avenir de la franchise cinéma (et évidemment de la nouvelle trilogie post-Episode 9 qu’il a vendue à Lucasfilm). Le film est également un vrai film de guerre, dès sa séquence d’ouverture, héritier en droite ligne des films de propagande héroïque issus de la Seconde Guerre Mondiale comme le tout premier Star Wars en 1977. Plus de Wars, moins de Star. Un film de guerre qui laisse souvent bouche bée face à son sens du cadre et son ampleur dingues.
L’Express : [Pas aussi bien que L’empire Contre-Attaque], mais le film est d’une qualité inédite pour un Star Wars. Une suite solide, qui emprunte des chemins narratifs osés, peut-être trop parfois, tant nombre de personnages s’embarquent en même temps dans des aventures parallèles. (…) Il aborde des thèmes plus intelligents et philosophiques que ceux du Réveil de la Force, mais The Last Jedi y perd en fun et spontanéité. Surtout, des scènes dignes des prequels -avec du numérique partout- ternissent ces échappées métaphysiques. Mais, au final, ce blockbuster trouve son équilibre et satisfera les fans des deux trilogies précédentes.
Les Inrocks : Rian Johnson, le brillant cinéaste de “Looper”, opère des aménagements inattendus dans la mythologie Star Wars et déplace certaines dichotomies propres à la saga qu’on pensait inamovibles. (…) Et la guerre, tiens, les guerres, ne se gagnent plus en emportant des batailles, mais en éprouvant des sentiments : jamais un épisode n’a aussi frontalement et aussi sincèrement parlé d’espoir et de foi comme des seuls déterminismes à même d’incliner les issues de la vie. On récolte moins le fruit de ses actions que de ses convictions morales ou spirituelles et ses élans du cœur, traduits en effets physiques, miraculeusement récompensés par le hasard. Se poserait presque la question, pour la première fois en huit épisodes et un spin-off : y a-t-il une forme de faveur divine dans les arcanes secrètes de l’univers de George Lucas ?
Le Parisien : Ce deuxième volet de la nouvelle trilogie, contrairement au précédent, met pas mal de temps à démarrer. Sans trop dévoiler l’intrigue, celle-ci se déroule sur plusieurs fronts : la Résistance lutte contre une attaque de l’Empire. La jeune rebelle Rey (Daisy Ridley, à nouveau épatante) se frotte à la légende Luke Skywalker (Mark Hamill, grandiose en vieux Jedi) sur une île isolée (…) Bref, ça part dans tous les sens. Cette trop grande richesse nuit à la fluidité du récit et donne paradoxalement l’impression que ça n’avance pas. Heureusement, au bout de 50 minutes beaucoup de personnages se retrouvent et le film décolle à la vitesse du Falcon Millenium.
Le Monde : Ces trois lignes narratives aboutiront, comme de juste, à une apothéose guerrière permettant tout à la fois de clore l’épisode et de ménager la relance du suivant, où l’on sent bien que les deux jeunes espoirs antagonistes de la Force qui se sont ici toisés (Rey versus Kylo Ren) seront appelés à en découdre. Nonobstant la durée exceptionnellement longue de la saga, l’inflation des personnages, la multiplication des séditions, la prolifération des vocables, l’imbroglio spatio-temporel des épisodes, les palinodies des diverses refontes et mises à niveau, et, depuis peu, la création d’un « univers étendu » donnant lieu à des films échappant à la série – autant de chapitres sur lesquels veille une intransigeante armée de fans –, l’honnête homme devra, et pourra donc, garder son sang-froid face à cet énième épisode en date.
Le Point : Commençons par la bonne nouvelle : le padawan Rian Johnson (réalisateur du thriller de SF Looper), nouveau venu dans la galaxie et crédité comme unique scénariste du film, a su échapper au piège du clonage de l’héritage lucasien pour explorer enfin des univers inédits.
Pas de panique : on retrouve intacts les petits sentiers tracés par J. J Abrams dans l’Épisode VII et ce nouveau chapitre s’ouvre par ailleurs sur le même procédé d’ellipse pessimiste que jadis L’Empire contre-attaque. (…) Le grand mérite des Derniers Jedi est d’avoir su poser une ambiance très différente du Réveil de la Force et une narration relativement originale dans sa volonté de déconcerter. À deux ou trois lignes près, la structure du scénario ne ressemble à aucun autre Star Wars, final y compris, et Johnson s’efforce d’élargir l’univers créé par Lucas. La comparaison avec L’Empire contre-attaque n’est pas illogique dans la mesure où Les Derniers Jedi montre aussi une rébellion au bord du gouffre et complexifie la narration du volet précédent. Nouveaux personnages, nouveaux mondes, nouvelles bébêtes (on ne balance pas les Porgs, ils sont presque mimi)… Et un Luke Skywalker enfin en pleine lumière après son apparition muette en conclusion du Réveil de la Force, belle récompense pour un Mark Hamill à la hauteur, physiquement comme dans son jeu. Saluons aussi l’élégance des discrets clins d’œil aux fondamentaux, moins lourdement assénés que dans l’Épisode VII, comme ce touchant rappel à l’ordre opéré par R2-D2 à l’encontre d’un Luke confiné dans ses regrets.
Cinemateaser : Dès le premier plan, le réalisateur de LOOPER se met à la tâche. Après le fameux texte déroulant, les STAR WARS s’ouvrent généralement sur un « panotage » de caméra puis une entrée de vaisseaux bougeant dans le champ. Ici, la caméra plonge littéralement vers l’action, signe d’une prise en main réjouissante. Pourtant, les prémices des DERNIERS JEDI se révèlent plutôt brinquebalants. La plupart de ses défauts visibles se décèlent ainsi dans les trois premiers quarts d’heures durant lesquels on craint même, à la faveur de quelques traits d’esprits, que Johnson ne cherche à trop se départir de la vision de J.J. Abrams et tente de revenir à un STAR WARS de gardiens du temple. Dans ces bobines introductives, sans doute met-il un peu trop l’accent sur l’humour, pas forcément maîtrisé, et qu’il aligne trop de trames parallèles. Les écarts notables de tonalité et de rythme entre ces diverses intrigues déstabilisent légèrement son récit. Pourtant, en résonance avec ce que la saga a toujours raconté, un rééquilibre naturel des forces s’établit et, très rapidement, LES DERNIERS JEDI affirme avec bravoure et sentiments son identité propre et son appartenance à la saga, son esprit, sa lettre.
Télérama : Autour de ce conflit, à nouveau placé en pilier central, Rian Johnson a imaginé le film le plus long de toute la série des Star Wars. Il revient à des fondamentaux costauds et les traite avec passion : la guerre, la lutte de la lumière contre les ténèbres, la manipulation, le pouvoir et, bien sûr, les pouvoirs de la Force, qui sont au cœur de l’ordre des Jedi. Toute une culture héroïque qu’on redécouvre à travers Rey, la jeune femme nouvellement embarquée dans l’aventure : chargée de ramener Luke Skywalker dans le combat, elle attend aussi de lui qu’il l’aide à maîtriser la Force qui s’est éveillée en elle. L’initiation, autre thème typique de la saga, est traitée avec une ambition séduisante : les grands livres de la philosophie Jedi sont ouverts, pour mieux bousculer le mythe et le remettre en question. Le faire mourir, ou revivre. (…) Sérieux et juvénile, ce Derniers Jedi est un digne héritier du passé qui caracole vers l’avenir.
Next Plz : Sombre, complexe, profondément humain, le scénario des Derniers Jedi met en lumière l’incertitude et la lutte intérieure constante auxquelles font face les héros de l’histoire. Ils oscillent entre raison et folie, peur et courage, lumière et obscurité durant chaque seconde du film, sans jamais vraiment parvenir à choisir, ou même à trouver un équilibre. Dans Les Derniers Jedi, les sentiments humains prévalent sur démonstrations de force, affrontement au sabre laser et autres destruction d’étoile de la mort. De quoi s’identifier aux héros en dépit de la différence entre notre monde et le leur. (…) Une mythologie imparfaite, un scénario pas toujours excellent, Star Wars, Episode VIII : Les Derniers Jedi a bien évidemment ses défauts. Toutefois, Rian Johnson signe un volet grandiose offrant questions, réponses, émotion et grand spectacle. Le réalisateur rend par ailleurs un hommage poignant à la première trilogie, offrant à Luke Skywalker un retour à la hauteur de l’icône qu’il était il y a quelques décennies. S’il n’est donc pas encore un Maître Jedi à la hauteur de Yoda et Obi-Wan Kenobi, Rian Johnson est un Padawan prometteur, c’est une certitude.
Crédit ©Lucasfilm
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