Réalisateur : Jon Watts
Casting : Tom Holland, Zendaya, Michael Keaton, Robert Downey Jr.
Genres : Action, Super-héros, Fantastique, Teen movie
Durée : 2H13 mn
Nationalité : Etats-Unis
Année de production : 2017
Sortie en salles le 12 juillet 2017
Spider-Man rentre à la maison ! Marvel a réussi à retrouver les droits de son héros culte pour l’intégrer à son univers cinématographique. Et forcément, c’est reparti pour une nouvelle série de films. La troisième. Pas de lassitude pour autant, c’est un nouvel esprit qui s’affiche avec ce nouveau Spider-Man, qui se veut plus frais et plus fun.
Et le voilà ! Spider-Man est de retour ! De retour au cinéma, mais aussi de retour chez Marvel. Il va pouvoir côtoyer tous les autres super-héros déjà vu, et se refaire une réputation après le malheureux échec d’Amazing Spider-Man 2. Mais, voilà c’est déjà le troisième acteur pour ce rôle en dix ans. La lassitude gronde en cette époque de l’overdose du film de super-héros. Et l’annonce du jeune Tom Holland dans le rôle n’avait pas rassurée le grand public.
Mais Captain America : Civil War est arrivé, et avec lui la première apparition du nouveau Spidey. Et d’un coup, tout le monde l’a aimé. Frais, jeune, drôle… Il n’y avait plus d’inquiétude à avoir et Spider-Man Homecoming est devenu attendu avec une envie dévorante par le public. L’erreur était donc interdite pour Marvel. Et ils ont bien compris ça en proposant un film qui s’intègre parfaitement dans le Marvel Cinematic Universe, avec un Spider-Man frais, fun, et attachant, au risque de l’être un peu trop.
Une réinvention qui marche
Jon Watts et Marvel ont bien compris que personne n’avait envie de revoir une origine-story, de revoir la mort d’oncle Ben, de le réentendre dire « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités »… Et personne n’avait envie de revoir la même histoire de super héros vue et revue. Alors on ne s’embête pas on va directement à l’essentiel. Peter est déjà Spider-Man, et tout le monde sait comment il a eu ses pouvoirs. Ce qu’il lui reste à apprendre en revanche c’est qu’être un super-héros, ce n’est pas si facile, et que ça demande beaucoup de maturité. Chose rare à 15 ans quand on a envie d’être un héros.
Peter Parker est jeune ici, comme dans les comics. Il n’est qu’un simple élève de seconde qui se retrouve plongé dans un monde plus grand que lui. Mais comment résister à l’envie de faire comme Iron-Man, comment résister à l’envie d’être un héros ? Arrêter les voleurs de vélos et indiquer le chemin aux grand-mères, c’est bien gentil, mais il veut faire plus. Sauf que l’étape au-dessus, c’est le Vautour et ses hommes armés d’armes bien plus dangereuse qu’un simple pistolet. La fameuse phrase n’est jamais dite, le film entier est là pour l’illustrer.
Le super-héros n’est pas si super que ça ici, et il doit apprendre à le devenir. De l’autre côté, Peter Parker doit faire face à un autre très grand et terrifiant problème : le lycée. Dans Spider-Man Homecoming, nous ne sommes pas dans un simple film de super-héros ou presque rien d’autre autour n’existe sauf les habituels gimmicks du genre. Non, le film va inscrire le super-héros dans un style, ici le teen movie.
Tout est là : le looser, la jolie fille, le meilleur ami, le gros lourd et évidemment le bal de promo à la fin. Tous ces éléments sont bien traités, mais surtout ils sont plutôt bien dosés avec l’aspect super-héros, en se rejoignant parfaitement dans une des meilleures scènes du film, bonne sur chacun des aspects, où Jon Watts à instaurer une tension rare dans ce film.
Un Spider-Man joviale, trop joviale
Car c’est bien beau d’avoir un Spidey bavard et joviale, mais parfois c’est un peu lourd quand c’est trop poussé. Le Spider-Man de Tom Holland – excellent dans le rôle – fait clairement partie des héros auxquels il est le plus facile de s’identifier, avec des réactions qui sonnent très justes et qu’on imagine très bien avoir. Surtout, la réalisation de Jon Watts montre tout ce sur quoi on pouvait rigoler en pensant à lui : les problèmes pour se changer en courant dans une rue, ceux pour se déplacer quand il n’y a pas d’immeubles, les réactions des autres personnages – juste parfaites – ou les affaires volées dans une ruelle. Il est très efficace, comme il l’avait laissé prévoir avec Clown.
Ce Spider-Man a d’ailleurs un côté très Miles Morales, accentué par son meilleur ami, qui fait plaisir à voir. Mais à force de tout le temps jouer sur ce côté rigolade et bon enfant, la montée en tension nécessaire au film de super-héros en pâti.
C’est bien là le problème de Spider-Man Homecoming. A force de se concentrer sur l’aspect Peter Parker, sa vie ses problèmes, le film en délaisse trop l’aspect Spider-Man. Il n’a jamais de vrai moment de bravoure qui vont nous donner des frissons. Et le Vautour n’est pas là pour aider malgré une bonne interprétation de Michael Keaton. Il y a de bonnes intentions dans son écriture, mais il n’est pas assez poussé, et surtout pas assez impressionnant. L’aspect super-vilain est bien trop en retrait pour que Spider-Man paraisse impressionnant et que la tension puisse s’installer durablement.
Un aspect qui devrait être plus accentué dans la suite, avec un parcours du héros qui n’en est qu’au commencent. Le film marche très bien en lui-même, mais on sent bien qu’il installe des éléments pour la suite, notamment avec le personnage de Zendaya, très sympa mais très en retrait, dont on apprend à la fin qu’elle s’appelle Michelle, surnommée MJ. Un peu lourd mais pourquoi pas.
Une intégration parfaite
En revanche, là où le film est une vraie réussite, jamais vu encore à ce niveau-là, c’est au niveau de l’intégration au sein d’un monde super-héroïque. Les héros font partie du quotidien, et les problèmes liés à eux aussi. Il y a des messages de préventions par Captain America en cours, on étudie les accords de Sokovie… bref ils sont un chose normale, et surtout présents naturellement dans l’univers du film, chose trop rare. Et la présence d’Iron-Man dans le film apporte juste ce qu’il faut pour qu’elle soit nécessaire.
Spider-Man Homecoming réussit là où beaucoup ont échoué. Réinventer un personnage déjà connu, et aller plus loin que le film de super héros basique, en l’intégrant dans un style à part. Tom Holland est bon et offre un Spider-Man rafraîchissant, au risque de l’être un peu trop parfois, ce qui aura tendance à desservir le film à la longue. Jon Watts aura réussi là où beaucoup le donnait perdant d’avance, et nous offre un bon divertissement, dont on est heureux qu’il soit de retour chez Marvel, pour son univers. Et ce malgré un scénario un peu plat parfois.
Spider-Man-Homecoming – Bande-annonce
Crédit : ©Sony
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