Killing Eve : Thriller féminin teinté d’humour noir, très prometteur !

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4.5

Killing Eve s’est dévoilée cette semaine aux spectateurs américains et à Cannes Série. Quid de la nouvelle série de la créatrice de Fleabag avec Sandra Oh en tête d’affiche, la réponse en critique séduite du Cerveau

Le monde entier connait son visage pour son rôle légendaire dans plus de 10 saisons de Grey’s Anatomy. Sandra Oh revient sur les écrans avec Killing Eve, diffusée ce dimanche et présentée à Cannes Séries.

Produite par la BBC, Killing Eve est une série créée par celle à qui l’on doit l’excellente Fleabag, Phoebe Waller-Bridge. Une nouvelle comédie dramatique sur fond d’espionnage, pour un véritable thriller féminin et européen prometteur au vu du pilote.

Adaptée du roman de Luke Jennings, Killing Eve est une histoire de jeu du chat et de la souris somme toute classique, mais portée par des protagonistes féminins.

Tueuse on the loose

Le pitch est assez simple. Suite à l’assassinat d’un politique affluant russe, Eve, agent du MI5 (Sandra Oh) va se lancer sur la traque d’une meurtrière, tueuse à gage internationale, connue sous le nom de code Villanelle (Jodie Comer).

Dès le pilote, on donne le ton : la série sera un jeu de chasse policière dans plusieurs villes d’Europe, pour une intrigue et une série stylisée, qui ne manque pas d’humour,  et qui est, d’après ce pilote plus réaliste que ce qu’on connait généralement en télévision avec ce type d’intrigue.

Humains avant tout

Que ce soit dans des scènes de vies avec son mari, ou au bureau avec ses collègues, Eve, campée par une Sandra Oh aux antipodes du personnage de Grey’s Anatomy qui colle à la peau de l’actrice, est une femme simple.

Elle est bien évidemment investie dans son travail et perspicace, au-delà de ses prérogatives au sein du MI5. Déterminée, cette dernière va se lancer dans la traque d’une tueuse professionnelle, entre Paris, Londres, Vienne ou l’Italie, avec l’aval de ses supérieurs.

Femme Assassine

Une tueuse à gage, aux antipodes de la caricature basique de l’assassin dans certains thrillers télévisés, voire cinématographiques. En général, un thriller de ce type se voudrait sombre, dramatique et tendu. Dans Killing Eve, on tente de se focaliser avant tout sur l’humain, dans toutes ses nuances, avant le drame.

Ici, Villannelle est une femme très humaine, parfois glaciale, souvent méthodique, mais surtout femme. Très humaine, ce qu’on aime dans Killing Eve, ce sont les scènes de vie de chacune des protagonistes, héroïne ou anti-héroïne, qui permet de nuancer leur place dans la série, pour une traque moins manichéenne que l’impose le genre.

Un pilote prometteur

Rythmé, péchu, réaliste, parfois drôle, ou pesant, le pilote de Killing Eve lance la série sans fausse note, en immergeant le spectateur dans le quotidien des deux femmes.

Au-delà du thriller, Killing Eve est une belle comédie policière, bourrée d’humour noir, avec une intrigue palpitante qui permet de montrer deux héroïnes aux antipodes l’une de l’autre, mais tout aussi humaine, et peut-être même similaire. L’attachement aux personnages, d’un côté ou de l’autre est quasi immédiat au visionnage du pilote, qui donne envie de voir comment cette traque va prendre forme.

Production de cachet

Avec une réalisation stylisée et léchée, dans des décors réels, que ce soit à Paris, Londres, Vienne ou l’Italie, Killing Eve s’impose dès le pilote comme une série à suivre, qui pourrait bien être un grand cru des nouveautés 2018.

Portée par des performances d’actrices remarquables, tant côté Oh que Comer, une narration maîtrisée et immersive, Killing Eve est une série qui est certaine d’offrir une vision féministe et féminine aux antipodes des thrillers classiques de la télévision, pour une intrigue qui devrait être palpitante et passionner ses spectateurs.

Crédits photos : ©BBC 

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