Lucy sort demain en salles, parmi une poignée de privilégiés, le Cerveau a pu voir le film aujourd’hui et vous propose sa critique avec tous ses neurones, même à seulement 10 % de ses capacités.

Le postulat de départ de Lucy est assez séduisant. Une jeune femme voit, à l’insu de son plein gré, ses capacités mentales et son intelligence se décupler.
Lucy va devenir un sur-homme, enfin une sur-femme.

A mi-chemin entre le thriller, le film d’action et de science-fiction, Lucy est un long-métrage qui avait tout pour fonctionner du début jusqu’à la fin. Une intrigue dans la veine de Limitless, mais bien plus intriguante et métaphysique, un casting de choix et un  réalisateur de renom, pour tenir le spectateur et raconter une histoire digne de ce nom, tout pour faire un bon film de l’été. Malheureusement Lucy est un peu dans la lignée des derniers films de Luc Besson, à savoir bons, mais mal équilibrés, avec un potentiel narratif exploité maladroitement mais pourtant extrêment séduisant et recherché.

L’Humain : les origines

Lucy première bande annonce uneLes origines de l’homme et ses capacités, voici un des mystères les plus vieux de l’univers. La réponse à la question originelle, celle de notre existence et de nos capacités mentales, de la raison qui nous distingue des animaux en termes de developpement intellectuel. Une question métaphysique et scientifique à laquelle Lucy tente de répondre mais avec beaucoup de maladresses et de simplicité, et parfois beaucoup de clichés (voulus ?). Le postulat de départ, à savoir une drogue synthétique, réplique d’une hormone foetale, permettant de décupler les capacités intellectuelles de l’être humain au-delà de sa programmation biologique est intrigant. On voit Lucy maitriser de nouveaux pouvoirs télékinétiques, la matière, les énergies, ou même déceler des maladies chez ses congénères. Elle explique même ce qui permet de quantifier notre évolution. Des idées intéressantes, qui auraient pu être présentées de manière bien plus profondes et moins en surface, comme ici.

Made in Besson

Pourtant Lucy ne souffre pas de défauts énormes au-delà de ce manque d’équilibre, les effets spéciaux sont assez exceptionnels et la réalisation irréprochable, de Tapei à Paris. On retrouve les plans larges fétiches du réalisateur, l’action made in Besson servie dans une scénographie irréprochable (dont une course poursuite nous rappelle fortement Taxi), le tout porté par une musique qui offre une ambiance spéciale au film. Sans parler de la prestation époustouflante de l’actrice principale du film, à savoir Scarlett Johansson, loin de la veuve noire pour une véritable femme d’action.

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Ce qu’on pourrait reprocher à Lucy c’est de ne pas exploiter à fond l’énorme potentiel de son histoire. Si le tout tient la route, on est frustré du chemin balisé que l’intrigue nous offre. Ravi de suivre Lucy, cette jeune femme qui découvre son potentiel, mais déçu de ne pas voir l’idée mise en avant comme elle aurait dû l’être dès les premières pages d’écriture du scénario. Ceux qui réfléchissent vite, comme le Cerveau, devineront très vite l’issu de l’intrigue et la réponse métaphysique de Besson aux origines de l’homme. Les autres se laisseront assurément porter par l’action hyper rythmée du film et les effets.

Scarlett, cette déesse

lucy-la-bande-annonce-francaise-et-photoLucy (on vous laissera le plaisir de découvrir pourquoi le choix de ce nom), la seule l’unique, celle qui sait tout qui maitrise tout, est en fait une déesse. Une vraie. Pour Luc Besson, si l’être humain débloque 100% de ses capacités, cela ferait de lui un être au-delà de l’humain. Un dieu. Et qui de mieux que Scarlett Johansson pour incarner une déesse ? Une déesse Bad Ass, impressionnante, dans un rôle qui lui va comme un gant. Si dans Avengers ou Captain America 2, l’actrice s’était déjà illustrée dans l’action, dans Lucy, Scarlett est véritablement une créature hors norme. Un jeu impressionant, une présence incontestable pour une femme qui éclipse tout sur son passage, même l’aura de Morgan Freeman qui lui donnera la réplique dans plusieurs séquences du film. Scarlett, une créature des cieux ? Tout du moins dans ce long métrage, qui reste dans son ensemble un divertissement de l’été loin d’être désagrable. Juste en dessous de certaines attentes, assurément.

 

LUCY Bande-annonce VOST


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