Un casting de rêve, un réalisateur de renom, mais que vaut bien The Gentlemen de Guy Ritchie ? La réponse du Cerveau

Snatch aura été l’un de ses films le plus fédérateur et marquant. Un film signature pour Guy Ritchie, bien avant sa revisite de Sherlock Holmes. Un film brut et décalé dont seul le réalisateur a le secret.

Depuis, il a un peu déçu ses fans de la première heure, s’oubliant dans des blockbusters loin de son style, aux cahiers des charges souvent bien remplis et génériques, comme Le Roi Arthur ou Aladdin. Deux films où la patte mythique du réalisateur était absente.

Mais avec The Gentlemen c’est tout autre. Le réalisateur britannique revient avec son style et son talent qui l’avaient illustré dans Arnaques, Crimes et Botaniques ou Snatch, deux films couillus, délirants, mais surtout, stylisés.

Dandys du chanvre

The Gentlemen est centré sur l’histoire de Mickey Pearson, un baron de la drogue à Londres, d’origine américaine qui a construit un empire dans le business du cannabis alors qu’il ne venait en Angleterre que dans le cadre d’un échange d’étudiant. Un homme qui a grimpé l’échelle sociale avec intelligence dans son business pourtant pas très légal.

Ce dernier laisse entendre qu’il pourrait se retirer du marché et déclenche ainsi une guerre explosive : la capitale anglaise devient le théâtre de tous les chantages, complots, trahisons, corruptions et enlèvements… Dans cette jungle où l’on ne distingue plus ses alliés de ses ennemis, The Gentlemen nous envoie dans un trip sur fond de drogue et de coups bas avec ou sans gros bras.

Gentlemen sous weed

Après Arnaques Crimes et botanique, Guy Ritchie revient enfin à son amour pour la weed (non pas qu’on suggère qu’il en consomme… qui sait ?) dans The Gentlemen. Plus précisément le business de la Weed. Un business particulier, à mi-chemin ici entre les pratiques du crime organisé et de l’entreprenariat commercial.

Mais au-delà de la thématique gangster, des rivalités et autres problèmes que cela induit, The Gentlemen est aussi un film qui critique ouvertement la bourgeoisie anglaise et sans filtre, les impliquant dans les trafics du personnage de Matthew McConaughey sans scrupules.

Une bourgeoisie moderne, hypocrite et vouée à disparaître si elle ne s’investissait pas dans des entreprises illégales malgré elle, comme dans le film.  D’ailleurs le personnage de Mickey symbolise à lui seul cette bourgeoisie avec son épouse, alors que ce dernier souhaite se retirer du business mafieux qu’il a monté, un travail brillant et titanesque, pour rejoindre les rangs de cette haute société, qui pourtant n’a pas de quoi briller au-delà de ses titres hérités.

Exercice de style

The Gentlemen est aussi un merveilleux exercice de style, tant dans son écriture que sa réalisation.

Avec son histoire en tiroirs et méta, racontée par un petit bras qui joue aux paparazzi cinéphiles (Hugh Grant), qui souhaite faire son gros coup avant, lui aussi, de se retirer du business, The Gentlemen est un hommage au cinéma classique. Un hommage aux films de gangsters des années 40-50.

Avec ses références assez marquées à la technique cinématographique, The Gentleman est en quelque sorte un film qui nous explique comment faire un bon film, avec les ressorts et autres twists primordiaux pour embarquer son spectateur dans son intrigue.  Comme une Masterclass signée Guy Ritchie, The Gentlemen joue avec les cinéphiles et les amoureux de la pellicule sans en oublier son histoire : celle d’une guerre de gangs à la sauce londonienne.

Humour so Ritchie

Ce qu’on aime chez Guy Ritchie c’est l’humour par l’absurde. Cet humour si anglais, parfois noir, parfois incompréhensible, souvent complétement capillotracté mais tellement hilarant. Avec The Gentlemen, le réalisateur ne manque pas de rire de ses personnages burlesques et stéréotypés au possible, sans oublier de leur offrir un minimum de rondeur pour les rendre crédibles.

Entre situations rocambolesques, bagarres inattendues et délurées (on pense au gang des jeunes rappeurs qui publient leurs méfaits sur la toile en mode clip à gros budget), coup de fusils et autres affrontements, on rit et on se délecte d’une action débridée sans complexe.

Inimitable et personnel

Guy Ritchie signe un de ses grands films avec The Gentlemen. Un film dont seul lui a le talent, inspiré par sa culture, son expérience cinéphile et de cinéaste, ainsi que son amour pour le monde des gangsters. Un film stylisé dans sa réalisation, entre ses gros zoom et autres ralentis qui le caractérisent sur grand écran.

Le réalisateur de Man of U.N.C.L.E – adaptation ciné de la série du même nom qui avait mitigé la presse – renoue ici avec un style inimitable et personnel pour un long-métrage de mafieux réussi dont seul lui a le secret. Un retour aux sources qui se faisait attendre pour le plus grand plaisir des amoureux du cinéma de Ritchie.

 

The Gentlemen : Bande annonce

Crédit photos ©SND