Shaun le Mouton : L’humour est dans le pré

Les studios Aardman Animations sont de retour avec l’une de leur figure emblématique, Shaun le Mouton, dans une aventure drôle et mignonne. 

Aardman Animations, bien que le nom ne sonne pas forcément familier à toutes les oreilles, sont à l’origine de beaucoup de personnages en pâte à modeler qui ont su gagner les coeurs des spectateurs du monde entier. Que ça soit avec Chicken Run ou Wallace & Gromit, le studio anglais a su se faire une place au soleil aux côtés d’autres studios d’animations plus prestigieux. Et ce n’est pas leur prochain film à venir, Shaun le Mouton, qui va remettre en question, bien au contraire.

Let’s go to the City

Shaun, c’est un petit mouton bien malin qui vit dans une ferme dans la campagne britannique. Il y coule des jours heureux avec sa famille mouton, le fermier et son chien. Les années passent, tous grandissent et vieillissent ensemble. Sauf que le fermier, il faut bien qu’à un moment où un autre, il rentabilise son troupeau. Au lieu de les transformer en méchoui, il les soumet au rituel annuel de la tonte que les moutons supportent de moins en moins. Shaun étant le plus intelligent d’entre eux, imagine tout un plan pour mettre temporairement le fermier hors d’état de nuire et ainsi profiter de sa maison pour se détendre. Sauf que bien sûr, rien ne se passe comme prévu et le propriétaire se retrouve inconscient en direction de la Grande Ville. Rongés par le remord, toute la famille mouton va partir à sa recherche, bravant tous les dangers que le milieu urbain leur réserve.

Pâte magique

Série animée diffusée par le BBC depuis 2007, Shaun le Mouton attaque enfin le grand écran. Comme d’habitude avec les réalisations Aardman, la totalité de Shaun le Mouton est tourné en stop-motion avec des personnages et des décors entièrement faits à la pâte à modeler. Et vu la qualité de l’animation, la fluidité des actions, l’expression des personnages, c’est le résultat d’un travail monstrueux et acharné que nous avons devant les yeux. Un bijou d’animation où énormément de soin et d’attention ont été portés. Ça se sent et ça se voit. Shaun et ses amis sont mignons, drôles, touchants, autant que de vrais acteurs pourraient l’être. Il n’est pas rare d’oublier pendant le film que l’on a affaire à de la pâte à modeler. C’est dire le niveau de réalisation.

La Laine

Ce qui touche particulièrement dans Shaun le Mouton, c’est l’omniprésence de l’ambiance british qui s’en dégage. Autant à la campagne (avec les petits cottages, les bocages où les décorations intérieures un peu kistch) qu’à la Grande Ville (pendant plus contemporain et international des Royaumes-Unis qui pourtant sont bien reconnaissables). En parlant de la ville, comme fréquemment, on y découvre un antagoniste particulièrement cruel en la personne du chasseur d’animaux errants. Obstiné, calculateur, mauvais perdant, il n’aura de cesse de traquer Shaun et sa famille, allant parfois jusqu’à de terribles extrémités.

Shaun of the bêêêêêh

Protagoniste de ce film muet, Shaun est un mouton espiègle qui n’a pas peur de se mouiller pour sauver la ferme. Il ne perd jamais espoir et trouve toujours un moyen de déjouer les pièges du chasseur d’animaux tout en essayant d’aider ceux qui l’entourent. Mais son objectif à lui, c’est retrouver le fermier, celui qui chantait et dansait avec lui quand il n’était qu’un agneau, celui qui les nourrissait et qui s’occupait d’eux quand ils n’étaient pas bien. Cette quête manquera de s’achever d’ailleurs lors d’une scène qui a retourné le Cerveau. Il se sent obligé d’en parler tellement elle est puissante émotionnellement mais se retiendra pour ne pas vous en gâcher la découverte.

Shaun le Mouton est un parfait petit trésor d’animation. Avec une direction artistique menée de mains de maîtres, une histoire touchante et plusieurs niveaux de lectures pour que petits et grands se retrouvent (mais justement pas trop lourds pour ne pas rendre le procédé trop lourd), le film s’adresse au plus large public possible et se savoure sans modération.

Shaun le Mouton : Trailer

Crédits : ©StudioCanal