Sherlock Holmes est de retour. Le personnage est à la mode entre les films de Guy Ritchie,  la série de la BBC et la prochaine série de CBS. Le récent conflit en Afghanistan permet en plus de donner une histoire contemporaine au Dr Watson, qui a combattu dans cette région dans les années 1880 dans les romans. Si chaque production est plus ou moins fidèle à l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres est à la fois l’une des plus controversées et des plus efficaces. Le film s’attaque à l’un des moments de la vie de Sherlock Holmes les plus connus : son affrontement avec le Professeur James Moriarty, conduisant nécessairement au duel au sommet des chutes de Reichenbach, en Suisse.

L’intrigue

Un nouveau criminel de génie – le Professeur Moriarty – est non seulement l’égal de Holmes sur le plan intellectuel, mais sa capacité à faire du mal, associée à une absence complète de conscience, peut lui donner un avantage sur le célèbre détective. Lorsque le Prince d’Autriche est retrouvé mort, les preuves, telles qu’elles sont interprétées par l’Inspecteur Lestrade, concluent au suicide. Mais Sherlock Holmes déduit que le prince est la victime d’un meurtre – un meurtre qui n’est qu’une pièce d’un puzzle bien plus grand et bien plus grave, conçu par un certain Professeur Moriarty.

L’escalade de l’affrontement avec Moriarty           

La structure de Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres est en cela réussie. Guy Ritchie mène son récit de main de maître pour aboutir à cette rencontre. Avec une nuance que l’on pourrait apporter. Aussi jouissive qu’est l’interprétation de Robert Downey Jr, c’est l’acteur qui campe Moriarty, Jared Harris, qui tire encore plus son épingle du jeu si l’on est amateur de l’œuvre de Conan Doyle. Diabolique, calculateur et intouchable à la fois, il parvient à incarner le mal le plus pur dans la peau de l’alter-ego de Sherlock Holmes, parfois ridicule, joué par Downey Jr. Cette version de Moriarty est beaucoup plus fidèle au personnage original, sans doute parce qu’il ne peut se permettre l’exubérance de son rival tout en gardant sa crédibilité.

Un film infidèle

Le grand défaut du premier film persiste. Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres est un film d’action, pas un film policier.  On ne suit pas les enquêtes du détective, ses raisonnements, la résolution de ces mystères… Bien au contraire : tandis que la version de Sherlock avec la BBC permet de visualiser le raisonnement du détective comme dans toute enquête qui se respecte, le film de Guy Ritchie montre seulement l’anticipation des scènes d’action, comme dans le premier opus. Ses observations perpétuelles ne sont pas montrées, expliquées en dehors de sa phrase « Je vois tout, tel est mon fléau ». Ce qui ne serait pas un problème si le film n’était devenu qu’un simple film d’action. Une phrase qui ne veut plus rien dire, puisque le génie de ce détective désormais légendaire n’est pas dépeint correctement dans cette adaptation moderne du type qui relève plus de « l’épique-western ».

Un Moment de détente

Il y a malgré tout un je ne sais quoi qui le rend agréable. Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres est un plaisir coupable à regarder. Que ce soit à cause de la multiplication des scènes d’action, un ton qui ne se prend jamais au sérieux à l’instar du dernier volet de Mission : Impossible, la musique rythmée de Hans Zimmer ou bien encore de la réalisation impeccable. Il faut aller voir le film non pas en cherchant un film fidèle à l’œuvre de Conan Doyle dont l’esprit est en partie trahi, mais un film d’aventure et d’action qui se sert des personnages de Sherlock Holmes pour offrir au spectateur un bon moment de détente et de rire.

Bande annonce

 

Crédit photo : ©Warner Bros Entertainment 2012