Chicago Fire : le feu a pris (spoilers)

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4.0

La première saison de Chicago Fire fait preuve d’un scénario bien construit, de personnages très humains et bien écrits pour une série qui a su trouver son âme.

CaseyLa fin de saison de Chicago Fire confirme les talents d’écriture de l’équipe de Dick Wolf. Le season finale est un parfait exemple des qualités de la série. La brigade est appelée pour un feu dans une prison. Chacun y va de son acte héroïque, l’un pour sauver un prisonnier, un autre un gardien le reste la prison ou les autres pompiers. Sans jamais dépasser les limites et commettre d’imprudences. Le tout agrémenté de moments plus personnels entre les personnages et d’intrigues qui fusionnent avec l’action parfaitement. La qualité de Chicago Fire est surtout de ne pas montrer les pompiers comme des héros de magazines, de ne pas se coller à l’image d’Epinal. Alors oui bien sûr ils vont au feu, mais ils n’y vont pas la tête la première. Bien au contraire, les hommes, et femmes, de la brigade sont prudents et ne prennent pas de risques inutiles pour sauver les autres. Les rares qui le font sont très vites rappelés à l’ordre, parfois suspendus. Une vision plus réaliste du métier que ce qu’on a pu voir jusqu’alors.

De plus, les personnages sont très humains. Avec leurs qualités et leurs défauts. Loin d’être les parfaits petits soldats du feu, humbles et prêts à se sacrifier pour la cause. Certains sont trop confiants, d’autres ont trop de choses à prouver, les derniers ont un peu trop d’égo. Certains autres ont même des petits secrets sordides si ce n’est pas criminels. Mais surtout leur vie ne se résume pas à leur station et à leur qualité de pompiers. Et c’est là où Chicago Fire réussit son pari. De Severide à Peter Mills, en passant par Otis, Herman, Casey, Dawson et tous les autres, ils ont tous, une personnalité propre, des intrigues qui leur sont propres, toutes très bien menées. Jamais trop rapides ni trop longues, toutes bien dosées, sans jamais lasser et le plus souvent avec un mince rapport avec leur métier.

Un vrai ensemble

chicago fire prisonChicago Fire réussit aussi et surtout à très bien mener son large ensemble. Rares sont les personnages qui ne sont là qu’en tant que faire-valoir ou pour des raisons de quotas ethniques. Les scénaristes ont donné tout au long de la saison des intrigues pour tous les personnages, aussi bien personnelles que professionnelles, légères comme plus lourdes de conséquences. Ce qui a permis une évolution de l’ensemble très organique et surtout délicieusement à suivre. Là où Chicago Fire gagne en qualité par rapport à nombreuses de ces concurrentes, c’est sur les interactions entre les personnages. Non seulement, elles semblent naturelles mais chaque personnage interagit avec les autres. Il est difficile de trouver deux pompiers qui n’ont pas partagé une intrigue, une réplique ou un moment de complicité, ou au contraire de froid glacial. Car là aussi, Chicago Fire tire son épingle du jeu en nous présentant certes une famille de pompiers… mais qui a ses problèmes, ses conflits et rivalités pas toujours résolues de la meilleure des manières. Le tout porté par des acteurs clairement investis dans leur rôle, et accompagné de moments d’émotions pures. Parfois faciles, certes, rien n’est aussi efficace que la mort d’un enfant pour tirer les larmes, mais toujours bien emmenées et bien jouées.

Trop de bébés

chicago fire heureuxLes rares points noirs arrivent sur le dernier épisode. D’abord la relation, ou triangle amoureux, entre Mills, Dawson et Casey. On pensait que c’était réglé en mi-saison, lorsque Dawson et Mills ont entamé leur relation. Mais leur séparation et la mort de la fiancée de Casey, qui laisse le jeune pompier dans un état déplorable d’âme en peine à sauver, de préférence par Dawson comme le final le suggère, relance cette intrigue dont on n’avait absolument pas besoin. Il faut ajouter à ça la frénésie de bébés. Entre Hermann et son nouveau fils, Shay qui tente d’être enceinte après que sa compagne la quitte, le bébé qu’elles pensaient élever ensemble sous le bras, et Renée, l’ex de Severide qui revient enceinte de lui, alors qu’il était donneur de sperme pour le bébé de Shay, ça fait beaucoup de bébés d’un seul coup, surtout pour une fin de saison. Enfin, et surtout, toujours ce défaut de réalisation présent dès le pilote. La série n’arrive toujours pas à retranscrire l’effet anxiogène du feu. Si elle s’est améliorée sur l’urgence des interventions et le stress que le téléspectateur ressent, la série peine encore beaucoup à amener le téléspectateur au feu, un défaut encore plus évident dans le final de saison. Un huis-clos dans une prison dont ils ne peuvent sortir et enfumé sans que le téléspectateur  ne ressente un quelconque sentiment de claustrophobie est la marque d’une réalisation trop peu audacieuse.

En dehors de ces défauts, grâce à ses personnages attachants et ses intrigues bien distillés, Chicago Fire reste une des meilleurs nouveautés de la saison 2012/2013

Crédits Images ©NBC

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