Castle 4 : bilan de mi-saison

5

5.0

La première partie de la saison 4 de Castle confirme tout ce qui a déjà été mis en place dans les précédentes : Castle est une excellente série, qui sait nager entre la comédie, le drame et le romantisme.

Andrew Marlowe et compagnie ont dans leurs mains une petit joyau de série ! Pourtant, sur le papier, Castle ne paie pas de mine. Un auteur de thriller devient le consultant d’une jolie fliquette de New-York sur laquelle il base son nouveau personnage. Une sérieuse tension sexuelle en découle.

Déjà vu non ? La saison 4 de la série de ABC confirme que même avec du déjà vu, on peut faire de l’excellent.

Car cette saison, la série reprend beaucoup de scénarii classiques de la télévision. Castle pris en otage dans une banque, les héros coincés, et menottés, ensemble dans un espace réduit, ici une cave, ou le désormais célèbre épisode-où-il-y-a-un-mec-qui-se-prend-pour-un-super-héros-dedans. Comme à son habitude, la série prend ces classiques et même clichés, ajoute un tigre, un meurtre-surprise, des médecins célèbres de la télévision, des parallélismes certes évidents mais bienvenus, quelques bonnes répliques. Et d’un concept vieux comme le monde en fait un épisode rafraichissant et original.

Continuité

Mais la force scénaristique de Castle est dans sa continuité d’autant plus dans cette première partie de saison. Enfin, dans une série construite d’épisodes plus ou moins indépendants les uns des autres, les évènements du passé ont des conséquences dans le présent. Ainsi, Beckett souffre du syndrome de stress post-traumatique à la suite de la fusillade de la saison précédente. Le couple Esplanie continue son histoire d’amour chaotique, Ryan prépare son mariage et est hanté par le 3XK. De manière plus légère, on ressent la complicité et l’amitié entre les personnages. Tous les personnages ! Comme dans la vraie vie, les personnages ont un impact sur leur entourage, aussi bien de manière légère comme Esposito, et surtout Ryan. Ils commencent parfois à penser comme Castle avec des théories abracadabrantes, au plus grand déplaisir de Beckett. Que de façon plus conséquente : le mariage à venir de Ryan cause la rupture entre Esposito et Lanie. Castle, tombé amoureux de Beckett est prêt à tout pour l’aider, sacrifiant même, pour un temps, son propre bonheur.

Enfin, ils se connaissent. On s’étonne parfois dans d’autres séries que les acolytes ne voient pas venir une action ou une réflexion d’un personnage, action qu’il réitère pourtant chaque semaine. Pas de ça ici ! Dans Cuffed, Beckett coupe court à toutes les théories de Castle, lui coupant l’herbe sous le pied d’un « ce n’est pas un espion …..ni la mafia ». Suspects que l’écrivain désigne à presque chaque enquête, avant même que l’homme ouvre le bouche.

Plus dramatique

Cette continuité force cependant la série à se montrer un peu plus dramatique et moins sexy en cette saison. En trois ans, les personnages ont frôlé la mort des dizaines de fois, ont été confrontés au pire que l’humanité peut offrir. Il serait bizarre que Castle ne soit pas affecté par tout cela. L’écrivain rock star superficiel et inconséquent est devenu, par la force des choses, un homme plus sérieux, plus réfléchi, moins puéril. Il apprend aussi au fur et à mesure, donc ne fait plus d’erreurs de débutant, commence à penser comme un vrai flic. Les théories bizarres sont donc moins présentes.

L’état actuel de la relation entre Beckett et Castle empêche le retour des dialogues et du jeu sexy du chat et de la souris entre les deux. Malgré tout, quelques sous-entendus et phrases à double sens sont glissés. Comme Beckett qui parle d’implants…jetant un œil sur sa poitrine et évoque une « prochaine fois », en référence à passer la nuit menottée à Castle. Cela a été remplacé par une forme de tendresse. On retiendra le sourire de Beckett à la fin de Cops&Robbers, quelques pics de jalousies, comme dans Eyes on the Beholder, et bien sûr une complicité et une compréhension intuitive de l’autre, prouvés dans Killshot. Andrew Marlowe s’est même amusé à donner aux fans un avant-goût de ce que sera leur relation avec Cuffed. Et il n’y a pas à dire, ça promet d’être à la fois drôle, surprenant et joussif à voir !

Et malgré ça on rit encore. Et on rit beaucoup ! Les dialogues sont alors excellents pour apporter ce sel, mais aussi quelques situations burlesques. Les trois Elvis de Heartbreak Hotel sont déjà une scène culte de la série, les larges épaules de Castle, devenue piédestal idéal de Beckett auront causé l’hilarité plusieurs fois.

Jeu d’acteur

Cette quatrième année, c’est aussi une belle mise en avant des acteurs. On ne le dira jamais assez, Stana Katic est une excellente actrice, largement sous-estimée à Hollywood. L’équipe de Castle sait quel talent elle a à sa disposition et n’hésite pas à en user…Et même en abuser! KillShot le prouve. A trop se concentrer sur le jeu de l’actrice et son talent pour faire passer une émotion d’un regard, l’épisode rate le coche, se perd dans ces circonvolutions scénarirstiques et enchaîne erreurs et autres grosses ficelles  aussi discrètes qu’un Castle dans une librairie.

Outre Katic, c’est enfin Seamus Dever que l’on découvre avec Kick The Ballastic. Il a fallu attendre trois ans pour mettre ce personnage en avant et donner à Dever l’occasion d’exprimer son talent. L’attente fût longue mais amplement récompensée. Dever est parfait dans cet épisode, montrant qu’il n’est pas que le clown de service, présent pour mettre en valeur Nathan Fillion et Stana Katic.

Cette première partie de la saison quatre de Castle est donc une vraie réussite. Malgré les événements passés et une ambiance un peu plus noire, la série sait rester légère, intéressante et originale. Et son retour, en janvier prochain sur ABC, promet encore plus de rires et, enfin, on abordera ces secrets bien gardés.

Crédit Images : ABC

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