1600 Penn: cible manquée

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2.5

Avec 1600 Penn, NBC offre une comédie avec un énorme potentiel qu’elle n’atteint jamais.

1600 Penn est l’histoire d’une famille pas comme les autres. C’est la famille présidentielle, qui vit à la Maison Blanche, dont l’adresse est le 1600 Pennsylvania Avenue, d’où le titre de la série. Une famille recomposée avec quatre enfants, qui vont tous apporter leurs lots de problèmes, le père, président des USA et son épouse, belle-mère des enfants. 1600 Penn joue sur deux thèmes très à la mode dans les séries américaines : les coulisses de la politique et la famille, de préférence décomposée et dysfonctionnelle.

Bien que porté par de très bons acteurs par ailleurs, que ce soit Josh Gad, Bill Pullman ou Jenna Elfman, ce premier épisode ne convainc pas. Certes, Il réussit à nous tirer quelques sourires, mais seulement avec des gags déjà vus par ailleurs mais donne surtout une mauvaise impression d’inachevée. 1600 Penn n’ose tout simplement pas assez malgré des personnages qui pourraient avoir la carrure de mettre un vrai bazar dans le protocole et la politique.

Personnages clichés

En effet, Skip, le fils aînée qui est resté 7 ans à la fac sans obtenir de diplôme est un boulet de première, avec une tendance à allumer accidentellement des incendies un peu partout. Son nom de code est d’ailleurs Meatball (ou Boulette de viande en français). Et quand il tente de se racheter, il fait tourner une situation politique au vinaigre. On aurait aimé que cela continue ainsi. Mais malheureusement, tout et bien qui finit bien pour Skip puisqu’il arrive à réconcilier les principales nations sud-américaines autour d’un traité dont on ne connaîtra jamais la consistance. Cela est trop gentillet, surtout pour une série comique sur NBC, chaîne qui nous a habitués à plus de politiquement incorrect notamment avec A la Maison Blanche, il y a plusieurs années. 1600 Penn rate une satire politique ou des hommes politiques dans cet épisode pilote.

Vient en suite Becca, cliché parmi les clichés. C’est, sur le papier, la jeune fille parfaite pour une fille de président. Elle réussit partout et tente de faire mille et une choses et d’être toujours parfaite. Elle se découvre enceinte dans le premier épisode. Evidemment. De plus, elle ne supporte pas la nouvelle femme de son père, et la renvoie dans ses filets dès que l’occasion se présente. Il n’y a rien de drôle dans ce personnage, au contraire, Becca est détestable tant elle est dédaigneuse et hautaine. On n’arrive pas à comprendre ni sympathiser avec elle dans sa guerre contre sa belle-mère.

Enfin les deux plus jeunes, qui font office de figurants dans ce premier épisode, Marigold, 13 ans qui est lesbienne, et Xander, une dizaine d’année qui a comme seule réplique, ou presque, de dire que son école a un système faciste. Ces deux là se battent car ils ont le béguin pour la même fille, Jessica.

Du côté des parents, ce n’est pas plus brillant. Bill Pullman essaye, mais ses répliques et intrigues ne lui permettent pas de briller. On le préfère en président dans Independance Day. Jenna Elfman, quant à elle, aurait pu mieux s’en sortir, si la majorité de ses scènes n’étaient pas occupées par l’horripilante Becca. Leurs jeux de pouvoir, aussi bien sur la famille que sur la politique devient très vite lassant et la métaphore tient de la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Bon Potentiel

Cependant, avec Josh Gad et Jason Winer (Modern Family) à l’écriture, et vu ce qui a été présenté dans ce pilote, 1600 Penn a le potentiel pour être très drôle et de devenir une excellente comédie. On le sent dans ce pilote qui ne rate le coche que de quelques centimètres. Il faudra suivre les prochains épisodes pour savoir si cette comédie mérite son genre. Les critiques américaines, qui ont pu voir une partie de la série, semblent divisées. Entertainment Weekly dit avoir été accroché à partir du 3ème épisode, The Hollywood Reporter a été ravi dès le premier tandis que Vulture n’a jamais ri devant aucun des épisodes.

Crédits Images ©NBC

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