Avec 40 ans : mode d’emploi Judd Apatow offre un film presque autobiographique avec un casting excellent mais une histoire un peu faible. Critique.

Synopsis

Seul homme à la maison, Pete (Paul Rudd) est marié depuis des années à Debbie (Leslie Mann) avec qui il a eu deux filles, Charlotte (Iris Apatow) et Sadie (Maude Apatow), âgées de 8 et 13 ans. Pete aura bientôt 40 ans et le bilan est rude : Unfiltered Records, la maison de disques indépendante qu’il a créée, bat de l’aile, son père Larry (Albert Brooks), qui a récemment, et artificiellement, engendré des triplés, compte éhontément sur son soutien financier pour nourrir cette nouvelle famille, et à la maison, la vie n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Le quotidien avec Debbie et les filles est une série de conflits et de complications sans fin.
Quant à Debbie, elle a ses propres difficultés professionnelles et filiales. Elle essaie opiniâtrement d’être une épouse et une mère parfaite, mais elle a un mal fou à négocier le virage de la quarantaine. Et pour couronner le tout, leur aînée est en pleine crise de puberté. Pete et Debbie ont atteint l’âge où le pardon, à eux et aux autres, et le lâcher-prise sont des conditions sine qua non pour parvenir à profiter du reste de leur vie… en évitant d’en passer par le meurtre.

40 ans : Mode d’emploi, c’est la suite d’En Cloque : Mode d’emploi. On retrouve ici les personnages de Pete et Debbie (Paul Rudd et Leslie Man) quelques années après les évènements du premier film. 40 ans : mode d’emploi parle de la vie et du passage au 40 ans du couple. Judd Apatow offre ici un film inspiré de sa vie.

Judd Apatow et sa famille

Judd Apatow travaille en famille. Plus que sa famille professionnelle, c’est sa propre famille qu’il met à la tâche dans le film, comme dans les précédents. Leslie Mann sa femme qui a non seulement le rôle féminin principal mais qui a aussi contribué (officieusement) au scénario mais aussi ses propres filles. Elles sont naturelles et drôles, surtout la petite dernière qui balance ses répliques à merveille. Le côté très familial peut être un avantage. Les filles se connaissent bien et jouent de ça. Mais c’est peut être un peu trop personnel et du coup cela devient excluant pour les spectateurs par moment.
Leslie Mann et Paul Rudd forment un bon duo. Ils étaient très bons en rôles secondaires dans En cloque, mode d’emploi, on était alors curieux de revoir ce couple dans leur vie de tous les jours. Le couple s’aime mais leur vie n’est plus ce qu’elle était.

Un film sans but réel

Les dialogues sont des discussions de tous les jours, banales, cela dit, les acteurs sont très bons et arrivent à très bien les livrer. Ont sent clairement la touche Apatow. Le problème c’est que le film manque de rythme, certaines scènes ralentissent le film. Même si les acteurs sont bons et provoquent quelques rires, l’histoire est trop faible. Apatow mise trop sur les punch-lines et le comique de situation plutôt que sur l’histoire elle-même. Leslie Mann tient plutôt bien son rôle entre comédie et drame mais le film se balade sans réel but. On est ici dans une tranche de vie où les personnages n’évoluent pas forcement. Ils tentent plutôt de se rassurer sur leur vie. On est loin de 40 ans, toujours puceau avec ce parcours initiatique du personnage principal alors incarné à merveille par Steve Carrell.

Le film dure presque de 2h15, il est trop long et plein de scènes qui auraient dû être coupées. Comme certaines entre les personnages de Chris O’Dowd, Jason Segel et Megan Fox,qui sont complètement hasardeuses et n’ont pas vraiment de sens dans le film. Apatow a voulu en mettre un peu trop, dérivant du couple principal. Cela dit tous ses seconds rôles sont excellents. Surtout Chris O’Dowd qui est tout simplement magique. Chaque réplique qui sort de sa bouche est à mourir de rire. Megan Fox est Megan Fox. Elle reste un peu cantonnée au rôle de la bimbo de 20 ans présente pour que la femme de 40 ans se sente encore plus moche et plus vieille qu’elle n’est. Les deux pères, l’un trop présent, l’autre pas assez, interprétés par Albert Brooks et John Lithgow sont un régale.

On reste tout de même dans la simplicité, ce qui est une bonne chose et on sent une démarche sincère de la part d’Apatow. 40 ans : mode d’emploi, n’est clairement pas le meilleur film de Judd Apatow qu’on a connu en meilleur forme avec 40 ans toujours puceau et En Cloque Mode d’emploi. Vous rirez par moments, sourirez dans d’autres, mais le film ne restera pas dans les mémoires.

Bande-annonce


Crédit images ©Universal