The Nevers : Simili X-Men à l’époque Victorienne à la sauce Joss Whedon

0

2.5

Critique de la série HBO The Nevers, sorte de faux X-Men à l’époque Victorienne, qui était censé marquer le grand retour de Joss Whedon à la télévision.

Ce dimanche 11 avril, HBO lance sa nouveauté, The Nevers, une série qui se déroule dans le Londres de l’époque Victorienne avec des personnes – principalement des femmes – dotées de pouvoirs surnaturelles, surnommées les Touchées. Certaines de ces personnes sont charmantes mais d’autres sont très dérangeantes…notamment Maladie (Amy Manson), la méchante de l’histoire au début.

Amalia True (Laura Donnelly), une mystérieuse femme au coup de poing un peu trop facile, et sa meilleure amie Penance Adair (Ann Skelly), une jeune et brillante inventrice, sont toutes deux à la tête de cette élite. Elles créent alors un foyer pour les « Touchées », tout en combattant les forces du Mal.

Amalia et Penance tentent de recruter et de sauver leurs consoeurs Touchées, tout en naviguant dans un paysage complexe de héros et d’ennemis. Avec ses héroïnes enflammées et ses plaisanteries pleines d’esprit, The Nevers a toutes les caractéristiques d’une série de Joss Whedon avec son écriture, sa cadence et son côté « shakespearien ». C’est une série Whedon mais à mi-parcours, le créateur a quitté le projet et HBO tente de se distancer de lui.

La chute de Whedon

En 2018, HBO a remporté une guerre féroce d’enchères pour The Nevers et a donné au concept de Whedon une commande directe en série. The Nevers était alors censé être le grand retour de Whedon à la télévision. Le scénariste et réalisateur qui s’était fait un nom avec des séries classiques comme Buffy contre les vampires, Dollhouse ou encore Firefly, s’était depuis tourné vers les films de super-héros avec notamment The Avengers (beau succès de Marvel) et Justice League (qui s’est avéré être un désastre). Il était aussi producteur de la série Agents of S.H.I.E.L.D. mais c’était vraiment la série de son frère Jed Whedon, Maurissa Tancharoen et Jeffrey Bell.

The Nevers est donc bien une série de Whedon et ça se ressent rien qu’en regardant les quatre premiers épisodes mis à la disposition des critiques. Whedon a écrit et réalisé les deux premiers épisodes et a ainsi mis sa patte sur la série, mais après la production des 6 premiers épisodes, il a quitté le navire prétextant des raisons personnelles, mais il est bien possible que WarnerMedia ait décidé de se séparer de lui à cause des accusations de mauvaise conduite à répétition contre le réalisateur sur d’autres tournages.

Du potentiel obscurci

Il est ainsi compliqué de regarder cette série sans avoir cela à l’esprit, en sachant que Whedon n’est peut-être pas le créateur et réalisateur qu’on pensait, la personne qu’on pensait être un allié des femmes et des minorités. Son intégrité et sa sincérité en ont pris un sacré coup. Cette série arrive ainsi à un moment où l’atmosphère autour de Whedon est polluée, mais on ne peut pas nier qu’il y a quelque chose d’intéressant dans The Nevers, même si pour le moment, la série n’embrasse pas complètement son potentiel et est désordonnée.

Si on tente de mettre à part la controverse autour de Whedon et qu’on analyse le produit en lui-même, en beaucoup de point, The Nevers est une histoire féministe de super-héroïnes façon X-Men. Un groupe de personnes dotées de pouvoirs extraordinaires qui sont chassées et maltraitées parce qu’elles sont différentes, c’est quasi une histoire de mutants.

Et le côté Victorien de The Nevers fait penser à Penny Dreadful qui avait aussi un lead féminin fort. Et si les hommes peuvent aussi être « Touchés », ce sont les femmes affectées qui sont le plus vilipendées. The Nevers est donc une série féministe créée par un homme de mois en moins estimé par les femmes aujourd’hui.

Un problème de rythme

Comme pointé plus haut, The Nevers ne va pas vraiment au bout de son potentiel. La série reste en surface et elle offre bien trop de rebondissements qui ne sont pas nécessaires. The Nevers n’est pas une série de Network, elle peut donc se permettre de prendre son temps, mais elle ne le fait pas vraiment. Le côté fou furieux de la série n’est pas nécessairement un problème, l’action est assez amusante mais parfois ça retombe assez vite et la série est désordonnée. Il y a un véritable problème de rythme.

Quant la série reviendra pour la seconde partie de sa saison 1, Whedon n’aura plus aucune implication dans la série. C’est Phillipa Goslett qui a pris le relais en tant que showrunner et qui prend désormais les décisions créatives. Il sera donc intéressant de voir s’il y aura des changements et surtout si la série arrivera à trouver un équilibre en développant un peu plus ses personnages.

Le casting est plutôt bon, le charisme de Laura Donnelly et Ann Skelly apporte beaucoup. Donnelly ancre la série dans son sérieux et Skelly apporte de la douceur et de la légèreté dans une série, qui par moment est un peu arrogante et grouille d’autres personnages dérangés, sans véritable substance.

The Nevers commence ce soir sur HBO et sera disponible dès ce lundi 12 avril sur OCS.

Crédit ©HBO
.

Mots-clefs, ,

Partager