Wes Anderson revient avec L’Île aux Chiens, son nouveau film qui a totalement conquis le Cerveau. Beau, intelligent, poignant et drôle, encore une grande réussite.

Après The Grand Budapest Hôtel, voilà le retour de Wes Anderson quatre ans plus tard avec son nouveau film, L’Île aux Chiens. Cinéaste de la perfection et du détail – caractéristiques souvent récompensées par des prix techniques – Wes Anderson propose un film intégralement en stop-motion, comme Fantastic Mr. Fox. Pour autant, le stop motion permet tout de même au réalisateur de proposer un très grand film. Un film magnifique, drôle et poignant, qu’il ne faudrait pas rater.

Un film plein de valeur.

L’histoire de L’Île aux Chiens est plutôt simple et poétique, bien que très originale, comme toujours avec Anderson. Au Japon, dans la ville de Megasaki, le jeune Atari vole un avion pour se rendre sur l’île aux chiens, pour récupérer le sien qui a été déporté là bas, Spots, son seul ami et compagnon. Cette île a vu le jour quand le maire de la ville a décidé de déporter tous les chiens pour les mettre officiellement en quarantaine. A travers  cette aventure, le héros va aller de découverte en découverte, le tout aidé par une bande de cinq chiens.

Chiens Personnifié

L’Île aux chiens est un film avec des animaux personnifié, des êtres qui ont la capacité de penser, avec une conscience. Mais ce n’est pas pour autant un film que pour enfants. Il s’agit d’un film dur, intelligent, au discours recherché et aux idées fortes, qui nous parle d’humanisme, de tolérance et d’acceptation.

Les chiens sont des créatures rejetées, que certaines personnes n’ont jamais voulu ou ne veulent plus voir. Quand ils commencent à poser problèmes en société on les expulse du pays. Ils sont pour le gouvernement d’ailleurs la cause de tous les problèmes.

Idées malines

Les parallèles sont faciles et nombreux entre ce film et la réalité : la situation des migrants, les choix politiques envers les minorités, les violences policières, l’état de pensée de certains en occident… En rajoutant d’autres éléments de scénario que le Cerveau ne va pas révéler pour ne gâcher la découverte en salle, on pourrait même pousser la comparaison avec la Shoa.

Avec L’Île aux chiens Wes Anderson parvient à nous parler de thèmes d’aujourd’hui, d’hier et surement de demain, avec sa touche qui lui est si personnelle. Le ton unique du réalisateur se retrouve dans tous les petits détails, l’inventivité du cinéaste, les idées de mise en scène ou d’écriture qui souvent relèvent du génie.

Du pur Wes Anderson

Techniquement, L’Île aux Chiens est magnifique. Tant les décors en maquettes, la composition des plans ou les couleurs. Il y a toujours une multitude de choses à voir dans chaque plan, mis en valeur par la réalisation habituelle de Wes Anderson.

On note une véritable harmonie visuelle, tant dans les décors que la composition des plans ainsi que le montage. Le travail de mise en scène est clair et réfléchi, pour un film qui sait prendre son temps, au rythme maîtrisé. La réalisation de haut vol et léchée permet à un film, en plus d’être une œuvre politique forte, de se transformer en véritable œuvre d’art magnifique.

Une oeuvre rythmée par une bande originale prenante, et accompagnée par un casting vocal parfait, comme toujours dans les films d’Anderson. Il aura mis quatre ans pour nous l’offrir, mais voilà encore une fois un grand film.

L’Île aux Chiens – Bande annonce

 

Crédit : ©Fox