Critique de Inherent Vice dernier film de Paul Thomas Anderson, magnifique mais incohérent.

Synopsis

L’ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu’elle est tombée amoureuse d’un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l’épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n’est pas si simple…
C’est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme « trip » ou « démentiel », « amour » est l’un de ces mots galvaudés à force d’être utilisés – sauf que celui-là n’attire que les ennuis.

Incompréhensible

inherent-vice-cinema-hallucine-drugsLe Cerveau pourrait s’amuser à écrire la critique de Inherent Vice, de la même manière que Paul Thomas Anderson a écrit son film. Sans cohérence, sans réelle substance, une critique qui, dans sa structure, ne tiendrait que vaguement la route. Une critique où le lecteur ne comprendrait pas tout, serait souvent perdu et s’exaspérerait très vite avec son auteur. Et surtout, une critique bien trop longue. Parce que le scénario de Inherent Vice, c’est un peu ça. Des scènes mises à bout les unes des autres, sans vraiment de cohérences et avec des intrigues policières artificiellement complexes, et une intrigue généralement aussi fumée que Doc Sportello, personnage qui n’est jamais sobre dans le film. Peut-être faut-il être dans le même état pour apprécier l’intrigue du film. A la décharge de Anderson, Inherent Vice reste une bonne adaptation du roman de Thomas Pynchon. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent voir une narration facile à suivre et à comprendre.

Belle réalisation

Mais le Cerveau ne fera pas ça. Car le Cerveau n’a pas le talent de Paul Thomas Anderson, tout simplement. Inherent Vice n’est pas un film à voir pour son intrigue ou sa narration. C’est un long-métrage typique de Paul Thomas Anderson, et ses fans seront ravis de le retrouver, ici. Le réalisateur plonge le spectateur à merveille dans ses années 70 psychédéliques et hallucinées. La photo, la réalisation et le montage sont parfaits pour représenter cette période de hippies en fin de vie. Entre regard nostalgique et critique sur une Amérique qui fait toujours tout dans la démesure. Les situations déjantées, les références et clins d’oeil bien amenés et les scènes plus sombres et dramatiques aident particulièrement à mettre en scène cette chronique d’une période schizophrène, paranoïaque et parfois survoltée. La musique signée Jonny Greenwood est aussi une grande part de la réussite de la mise en ambiance du film, particulièrement réussie.

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Il faut aussi noter le jeu exceptionnel de Joaquin Phoenix, parfait dans ce rôle de détective défoncé pratiquement 24h sur 24h, et qui sait être aussi drôle que touchant, et même parfois effrayant. De même pour Josh Broslin, avec ce flic froid et carré qui finit par péter les plombs.

Pour les fans

Alors faut-il aller voir Inherent Vice ? Si vous avez aimé les précédents films de Paul Thomas Anderson, oui, bien sûr, courez même sans attendre. Mais ceux qui apprécient quand même un minimum de cohérence dans un long métrage, ou du moins un scénario qui tient la route, alors passez votre chemin. Les errances d’Anderson souvent drôles et appréciables pour ceux qui se laissent porter par l’image  et l’univers unique du réalisateur seront très vite agaçantes pour les autres.

Inherent Vice – Bande-annonce

Crédits Images : ©Warner Bros