The Assets : chronique d’une trahison

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3.0

ABC propose le pilote de sa mini-série The Assets qui promet une longue plongée dans la psychologie des espions, contre-espions, agents-doubles et autres traîtres.

The assets, Rhys/Ames

ABC propose une mini-série en 8 épisodes pour cette mi-saison : The Assets. La série d’espionnage est inspirée d’évènements historiques. Durant la guerre froide, au milieu des années 80, Aldrich Ames alors agent de la C.I.A. retourne sa veste et vend les secrets, en particulier les noms des agents doubles, au KGB. La série s’inspire du livre document écrit par Sandy Grimes et Jeanne Verteuifeuille intitulé  Circle of Treason: A CIA Account of Traitor Aldrich Ames and the Men He Betrayed.

Le série, dans ce premier épisode, débute au moment où Ames trahit, et offre ses services au KGB en avril 1985. Après un saut dans le temps de 6 mois, on en découvre les premières conséquences, un des agents doubles les plus importants à Moscou est démasqué, torturé et exécuté. Sandy Grimes, l’héroïne de la série et celle qui, on le devine, dévoilera la trahison de Ames est la chef de la section contre-espionnage, celle qui s’occupe des agents doubles et va tout faire pour trouver la taupe présente à la C.I.A. Une C.I.A qui est désormais grillée et ne peut que se considérer aveugle à Moscou et dans l’assemble de l’ex-URSS. C’est quelque peu gênant, en cette période.

Exposition trop longue

Et c’est là le gros défaut de The Assets. L’exposition est beaucoup trop longue, surtout que la série s’inspire de faits réels. S’il est bien sûr nécessaire de rappeler l’Histoire pour les plus jeunes, certains détails sont bien trop approfondis. Surtout que le scénariste se régale de tous les poncifs du genre, en particulier avec la très longue scène d’interrogatoire qui nous montre combien les russes sont très très méchants. Un manque d’originalité qui se retrouve dans la manière de filmer l’espionnage. Le déjà vu est alors l’un des sentiments le plus fort qui ressort de ce pilote.

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Malgré cela, il faut donner sa chance à The Assets. Le potentiel est là, une fois l’exposition passée. Paul Rhys et Jodie Whitakker tirent leur épingle du jeu et rendent leur personnage intriguant, au point où on a envie de connaître la suite de leurs aventures. Là où la série tire la bonne carte est en refusant de jouer sur le suspens. Si on veut connaître la résolution, une simple recherche sur internet nous comblera. Non, ici, la série se concentre sur l’humanité derrière la C.I.A. ou le KGB. Sandy Grimes tient à ses agents doubles, et se sent responsable. Lorsqu’un est grillé, on ressent sa souffrance, ses doutes et ses peurs. De même pour Ames. Il a beau être une taupe, ses décisions ne sont pas dénuées d’émotions. Les deux acteurs offrent ainsi l’intérêt même de la série, étudier l’impact humain et émotionnel d’une telle affaire nationale sur les acteurs principaux de ladite affaire. D’où l’excellent choix scénaristique d’ajouter la vie familiale de Sandy, qui permet d’encore mieux montrer l’impact que cette trahison a sur elle, en tant que personne et non plus qu’en tant qu’agent.

The Assets V.S The Americans

Il serait tentant de comparer The Assets avec The Americans de FX, qui traite aussi de l’espionnage durant la guerre froide. Cependant, les deux séries ont décidé de traiter le sujet sur deux angles différents. L’un depuis la C.I.A, l’autre depuis des agents du K.G.B sur le sol US. Leur point commun reste que c’est bel et bien l’humain qui est mis en avant, et non la politique. Les deux séries peuvent se regarder en parallèle, mais pas l’une contre l’autre. La preuve qu’on peut traiter d’un sujet similaire mais en avoir des approches totalement opposées.

Crédits Images : ©ABC

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