Moon Knight : Nuits et Lunes d’Arabie… sauce Marvel ! (critique)

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4.0

Dernière itération du MCU, Moon knight est arrivée ce matin sur les écrans de la plate-forme Disney+. Inspirée des Comics éponyme, Moon Knight détonne avec ce que l’on connait du MCU, à l’image des dernières production Marvel, de Sang Chi à Eternals.

Qui dit Égyptologie, dit dieux, déesses, hiéroglyphes, artéfacts, mysticismes et fascination. L’Égypte ancienne a toujours été une source de créativité et d’histoires pour le cinéma et la télévision, avec – pour ne citer que ceux-là,  les célèbres films Indiana Jones, ou La Momie, Stargate etc…

Une fascination qui se réinvente à la télévision sur la plate-forme Disney+ avec Moon Knight depuis ce 30 mars.

Pour ceux qui ne sont pas familier avec l’univers comics Marvel, Moon Knight est un héros très connu. Il a même combattu des Avengers et fait partie des Defenders. Un héros fascinant qui mêle mysticisme de l’Egypte Antique avec les codes du super-héros classique de comics, adapté aujourd’hui dans une mini-série surprenante, portée par un Oscar Isaac épatant dans ce rôle.

Steven, Marc… et Moon Knight

Moon Knight, c’est l’histoire de Steven Grant, un employé discret dans une boutique de souvenirs du British Museum de Londres, qui est souvent victime de pertes de mémoire et hanté par des visions d’une autre vie. Il découvre petit à petit qu’il souffre d’un trouble dissociatif de l’identité et qu’il partage le même corps qu’un mercenaire, Marc Spector… Mais ce n’est pas tout. Il est aussi le vaisseau d’un Dieu Egyptien, Khonsu, dieu de la Lune dans l’Egypte Antique, après avoir passé un pacte avec ce dernier alors qu’il était à l’article de la mort.

Ceux qui sont familiers avec les comics à l’origine de la série seront surpris de découvrir certains choix dans cette adaptation de Moon Knight en série. En effet, Moon Knight détonne complètement avec ce qui a été fait chez Marvel, à la manière de Sang Chi au cinéma.

Egypte mystique

Mêlant mysticisme inspiré d’histoire ancienne, culture arabe et occidentale, Moon Knight est sans conteste une production sérielle de cachet. Et pas seulement grâce à son casting qui est bien choisi. Mohamed Diab, le réalisateur en chef de la série écrite par Jeremy Slater, offre ici une histoire de super-héros sur fond de récit et mythologie antique avec une autre vision de l’Egyptologie à la télévision.

En effet ce dernier n’hésite pas à mêler l’esthétique Marvel aux codes classiques du genre d’aventure façon Indiana Jones, en insistant sur la culture arabe et égyptienne, histoire de rendre l’Egypte Antique à l’Egypte, souvent occidentalisée dans les films et séries qui s’emparent de cette riche civilisation en toile de fond.

La bande originale composée par l’égyptien Hesham Nazih, ainsi que les musiques choisies pour agrémenter les séquences d’actions issues de culture pop-arabe sont là pour attester de l’intention du créateur et réalisateur de mettre plus d’Egypte dans l’Egypte Antique contrairement à ce qu’on a pu voir jusqu’ici dans les production occidentales.

Crossover de genres

A mi-chemin entre le thriller, le film d’horreur ou le film d’aventure mystérieux, avec une mise en scène bien évidemment référencée, notamment dans l’épisode 4, Moon Knight joue des codes du genre pour s’offrir son propre cachet, malgré le cahier des charges de la production Marvel.

Un peu comme aux débuts du MCU, Moon Knight prend le temps de bien présenter la psychologie du personnage/super-héros qui donne le titre à cette mini-série, avec une performance et une écriture bien choisie, histoire de créer une adhésion instantanée avec cette figure Marvel encore inconnue du grand public.

Et ça marche. Notamment grâce à la prestation habitée d’Oscar Isaac, jonglant entre ses deux personnalités radicalement différentes (le Cerveau suspecte une supplémentaire cachée, mais nous n’en dirons pas plus).

Une adaptation qui se concentre majoritairement sur la personnalité de Steven, plus fragile, innocente et attachante que ne pourrait l’être le mercenaire Marc Spector, avec beaucoup d’humour et de dérision, sans pour autant caricaturer ce que pourrait être l’expérience réelle d’un trouble de la personnalité multiple.

Délire sectaire

Oscar Isaac arrive d’ailleurs avec talent à jongler entre les deux rôles qui lui sont affecté, dans une prestation qui frise la perfection. Quant à l’antagoniste, Ethan Hawke, dont le talent n’est plus à prouver, incarne une figure maligne dédiée à la déesse Âmmout, gourou d’une congrégation qui lui est dédiée.

Un gourou avec un passé qui sera révélé au fil des épisodes, tout comme celui de Marc Spector, ainsi que son rapport avec Khonsou, ou l’éventualité d’autres divinités dans ce monde et leur impact depuis leur existence.

Arabian Knight

Côté réalisation, Moon Knight est une série de cachet. Bien qu’elle soit un produit Marvel assez flagrant, elle propose quand même une vision un peu plus personnelle comparée aux autres productions de la firme sur disney+, notamment dans les épisodes qui se dérouleront en Egypte, avec des plans qui ne manqueront pas de faire référence à Laurence d’arabie, Indiana Jonesou La momie,(comme dans l’épisode 4, réalisé par Justin Benson et Aaron Moorhead).

Tout est calculé pour rendre hommage et appeler à l’imaginaire cinématographique et télévisuel de l’Egypte Antique, sans pour autant oublier que l’Egypte a une culture arabe avant tout, comme le souligne la présence du personnage de Layla ainsi que les multiples références visuelles et auditives à la culture égyptienne contemporaine.

Côté action, la série offre pas mal de séquences musclées avec ou sans créatures mystiques assez inventives, entre course-poursuite de voitures, ou chorégraphie de combats assez impressionnants, sans trop user d’effets spéciaux. Des effets spéciaux moins criards qu’on aurait pu l’imaginer, notamment avec l’Égypte antique en toile de fond.

Agréable surprise

En somme, Moon Knight est une jolie surprise alors que les productions Marvel pourraient commencer à lasser, surtout après avoir ouvert le Multiverse et étendu les possibilités liées à ces univers, laissant les ficelles et les rouages de la machine à production Marvel se voir de plus en plus dans plusieurs oeuvres ces derniers temps au détriment de la surprise ou de l’intrigue.

Si Oscar Isaac est pour beaucoup dans l’appréciation de cette mini-série, qui a coup sur va être reliée à la présence du personnage dans d’autres itération Marvel au cinéma, puisqu’elle fait office d’origin-story, elle ne manque pas de cachet et de plaisir, notamment pour ses moments burlesques, entre comédie et satire, dans une intrigue teintée d’aventure mystico-antique.

Avec quatre épisodes fournis à la presse – fait rare pour une série Marvel- on peut dire que Moon Knight est peut-être la série qui se détachera des autres productions Marvel pour la télévision, à l’instar de Wandavision. Comme quoi, Marvel peut encore nous surprendre malgré tout.

Crédit photos : © Marvel/Disney

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