The Descendants vient de remporter deux Golden Globes à la dernière cérémonie dont celui du meilleur acteur dramatique pour George Clooney. Le film nous dévoile un très beau casting, une histoire subtile, teintée d’humour noir.

The Descendants nous narre l’histoire de Matt King (George Clooney), un riche propriétaire terrien à Hawaï qui doit s’occuper de ses enfants après qu’un accident de hors-bord a mis sa femme dans un coma profond dont elle ne se réveillera jamais. Ses deux filles lui donnent du fil à retordre, il n’a plus vraiment d’autorité sur elles. La petite de 10 ans, Scottie est turbulente et l’ainée, Alex est une rebelle de 17 ans. Il n’a jamais été proche de celles-ci et tente de renouer avec elles. Matt doit aussi gérer les terres familiales dont il a hérité. Il va tenter de les vendre mais il a beaucoup de mal à s’en séparer. C’est ainsi qu’il découvre que sa femme Elizabeth le trompait et va décider de retrouver l’homme en question.

Hawaï, l’enfer au paradis

L’archipel de Hawaï est le décor privilégié de cette histoire. Un lieu en apparence paradisiaque mais où les gens ont des problèmes comme tout le monde. Comme le dit Matt au début du film « Mes amis pensent que parce qu’on vit à Hawaï, on vit au paradis. On sirote des Mai Tai, on surfe. Je n’ai pas surfé depuis 15 ans. »
Alexander Payne qui revient derrière la camera 8 ans après Sideways, a magnifiquement filmé l’île. Une réalisation simple, sans fioriture, assez dépouillée mais efficace, au service de l’histoire. Il n’a pas filmé Hawaï comme une île paradisiaque mais tenté de refléter dans les paysages l’ambiance un peu morose du film, le tout sur une jolie musique hawaïenne un tantinet mièvre mais très mélancolique. L’histoire est touchante et Payne capte à merveille la douleur de ses personnages avec beaucoup de pudeur. Le début du film est narré par la voix off de Matt qui nous présente son monde et sa vie. Une voix off pas forcément nécessaire mais qui n’est pas intrusive. Le public est en empathie totale avec ce personnage qui voit sa vie bouleversée quand sa femme a cet accident fatal. Il va devoir réfléchir sur son existence, son mariage et sa relation avec ses enfants. Il se pose aussi des questions sur la signification de son héritage et ce qu’il doit en faire. Il part avec ses filles pour retrouver l’homme pour qui sa femme était prête à le quitter.
La pièce rapportée de ce voyage familiale est Sid, l’ami d’Alex, caution humoristique du film qui relâche la pression dans des moments où l’humour n’est pas forcément approprié. Mais ce personnage qui semble idiot est au fond comme les autres, il a également ses souffrances et partage une jolie scène avec Clooney.
L’histoire monte crescendo, jusqu’à la rencontre de la femme trompée, Julie, avec Elizabeth sur son lit d’hôpital. Mais comment se confronter à une personne qui ne peut plus se défendre ? Cette scène est très forte et nous donne une belle performance de Judy Greer.

Une famille formidable

Clooney est parfait en père de famille, il tient le film sur ses épaules mais il est aidé par un très bon casting secondaire.

La bonne surprise de The Descendants c’est Shailene Woodley dans le rôle d’Alex. L’actrice connue surtout pour son rôle dans la série La Vie secrète d’une Ado ordinaire, mais dans le film elle est la révélation. Une jeune fille rebelle qui va finir par soutenir son père et l’aider à traverser cette épreuve douloureuse. On a tendance à saluer la performance de Clooney mais Shailene Woodley est un très bon rôle secondaire qui crève l’écran. Il est certain que nous la reverrons bien assez tôt sur grand écran. À 20 ans à peine, sa carrière ne fait que commencer. La petite Amara Miller complète cette famille dans le rôle de Scottie qui nous brise le cœur quand elle comprend que sa mère ne se réveillera jamais. Ceci est son tout premier rôle qui espérons, lui portera bonheur pour la suite.

On passe un bon moment devant The Descendants qui au niveau personnel peut toucher tout le monde. L’histoire est classique mais magnifiquement racontée, filmée et interprétée. Cela fait du bien de voir un film qui plonge le spectateur dans une réalité qu’il a trop tendance à vouloir fuir. Le film est en route pour les BAFTA et Oscars, il risque de faire de l’ombre à The Artist. Les deux films sont en constant coude-à-coude dans toutes les cérémonies et remises de prix ces derniers mois d’ailleurs. Verdict prochainement !

Bande-annonce VOST

Crédits Photos © 20th Century Fox 2011