Débrief de la seconde saison de Unbreakable Kimmy Schmidt, la série déjantée de Netflix, qui ne perd pas en humour ni en qualité.
Unbreakable Kimmy Schmidt, la série de Tina Fey et Robert Carlock a présenté sa saison 2 vendredi 15 Avril dernier sur Netflix. Une saison 2 presque aussi excellente et délurée, pour un véritable moment d’optimisme, de provocation et de remise en question, pour tous ses personnages, de son héroine aux guest stars. Une sitcom délurée qui pourrait presque être une leçon de vie pour toute une génération de trentenaires, aussi perdus que Kimmy. Le bilan, tout sourire, du Cerveau
La femme dans tous ses états
Unbreakable Kimmy Schmidt. Tout est dans le titre : « incassable ». Cette série produite, écrite et jouée essentiellement par des femmes, s’inscrit comme une série de comédie féminine, mais aussi comme une ode à la femme dans tous ses états, de sa force, à sa tendresse, ses faiblesses, mais surtout sa folie (la bonne, pas celle pathologique – le Cerveau préfère préciser) ! De celle sans limites et anti-hipster de Liliane, à l’exubérance de la riche Jacqueline, pour une série portée bien évidemment par Kimmy, jeune femme-enfant positive, en tête de ligne. Des femmes avec leurs défauts, leurs qualités, leurs maladresses et leurs moments touchants, qui évoluent ensemble et influent les unes sur les autres. Et cette saison, on y manquera pas. La femme est à l’honneur, à travers les multiples personnages primaires et secondaires de la série.
Faire face…
Dans cette seconde saison, on renoue avec l’excellence comique de la première, avec ses hommages multiples aux années 90, à l’enfance des trentenaires d’aujourd’hui friands de nostalgie et de séries. Kimmy gagne en sagesse et maturité, tente de se comprendre et toujours d’aider ses compères, tout en essayant de rester optimiste, malgré sa vie compliquée. Et ça marche.
Tout le monde a un problème, le tout est d’y faire face et de les connaître pour avancer. Tel est le thème de cette saison, qui avait été mis en place dans le dernier épisode de la saison précédente. Kimmy va donc enfin accepter de voir son kidnapping en face, elle qui se concentrait sur le futur et non le passé. Jacqueline, quant à elle, est l’exemple le plus flagrant de celle qui a compris qu’il fallait faire face à ses sentiments refoulés pour mieux savoir qui elle était, notamment vis-à-vis de ses origines, ce qui la mènera vers une évolution complètement inattendue même si un tantinet clichée et loin de ce qu’on connaissait de cette riche superficielle de l’Upper West Side New Yorkais.
…. Pour mieux se comprendre
Unbreakable Kimmy Schmidt est une série psychologique à la morale, souvent pas très subtile, mais vraie, comme un miroir de notre propre condition, surtout dans une société qui semble aussi folle que peuvent l’être Titus et les autres. Une folie qui apparaît comme la normalité dans une société qui avance très vite et qui parfois nous dépasse. Tout le monde a ses problèmes psychologiques, assumés ou inavoués, le tout étant de les connaître ou de les comprendre, que ce soit pour Kimmy, Jacqueline, ou même la psychothérapeute alcoolique incarnée par Tina Fey.
Mieux s’accepter pour guérir du passé et avancer. Chaque personnage y va de sa séquence touchante, de ses épiphanies et autres décisions radicales, pour mieux avancer en saison 2. La saison 1 ayant exploré et présenté les personnages tout en délire, ces 13 nouveaux épisodes ont pour vocation de donner plus de profondeur au quatuor de la série, tout en les faisant évoluer à travers divers obstacles. Et ça fait du bien. Car oui, Unbreakable Kimmy Schmidt est une sitcom qui nous apprend que rien n’est insurmontable, et que le positif est partout. Un véritable antidépresseur télévisuel, comme un shoot de positivité, qui fait énormément de bien, surtout pour la génération Y, celle qui se cherche encore et toujours et qui se questionne vis-à-vis de sa place dans ce monde.
Remise en question tout en délire
Victime d’une tragédie assez grave, Kimmy ne s’est jamais vraiment remise de ses 15 ans de captivité, mais surtout n’y a jamais fait face. Cette femme enfant éternellement positive va enfin faire face au traumatisme du bunker après avoir cherché à le fuir depuis sa remise en liberté. Ici, pas de vendetta contre le gourou qui la tenait captive, et pas de véritable quête de compréhension de cet événement. Kimmy va se rendre compte, même si c’est à l’insu de son plein gré et grâce à une psy, elle aussi borderline tarée, que faire face à ses problèmes et ses défauts qui sont aussi des qualités, permet de pouvoir se comprendre et savoir où l’on va. Le tout grâce à des scènes de comédie complètement folles, délurée et une Tina Fey au meilleur de sa forme.
Une remise en question aussi des médias et de leur inpact psychologique avec une énorme – et assurément culte- parodie de l’émission américaine Dr Phil, avec un Jeff Goldblum aussi hilarant que possible. Une belle critique de la manipulation que peuvent être certains talks show qui n’ont que pour but de générer audiences tout en profitant de la misère humaine. On remet en question aussi les différentes modes et évolutions de la vie en environnement urbain, notamment avec Liliane toujours en croisade contre les hipsters et la gentrification, dans le but de préserver une authenticité qui s’évapore petit à petit devant ses yeux. On se moque allègrement des courants hipsters et leurs modes, comme pour dénoncer le conformisme imposé par la société d’aujourd’hui, auxquels nos héros ne semblent, ou ne veulent, pas se tenir. L’anti-conformisme, voilà la clef !
Des séquences d’introspection assez délirantes qui mèneront Kimmy vers le pivot final, avec un casting de choix pour celle qui incarnera sa mère (le Cerveau ne vous en révélera pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise), qu’elle retrouvera pour mieux faire la paix avec elle-même et ses traumatismes.
Génération Why ?
Mis un peu retrait cette saison, celui qui chantait Peenot Noir, véritable ressort comico-cinglé de cette série à part, a lui aussi son lot de changements. Le chanteur homosexuel déjanté se met en couple et fait face à l’anxiété que ce changement peut générer, qui vient s’additionner à l’anxiété de faire démarrer sa carrière. Une anxiété qui va changer Titus, le montrer sous un nouveau jour, mais surtout une fois de plus, illustrer des scènes et des questionnements que beaucoup reconnaîtront.
En conclusion, la série de Netflix et Tina Fey n’en finit pas d’étonner et de faire rire, tout en nous faisant du bien. Un peu comme une séance de psy, Unbreakable Kimmy Schmidt arrive à maintenir le très bon niveau de sa première saison en seconde, avec des guests de choix et des intrigues psycho-immersives, avec toujours cette énergie positive qui lui est propre. On en redemanderait encore, car 13 épisodes, ce n’est pas suffisant.
Crédit photos : ©Netflix
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur