Réalisateur : Jean-Marc Vallée
Distribution : Matthew Mcconaughey, Jennifer Garner, Jared Leto
Titre original : Dallas Buyers Club
Genre : Drame, Biopic
Durée : 1h57 mn
Distributeur : UGC
Année de production : 2013
Sortie en salles le 29 Janvier 2014
Dallas Buyers Club fait partie des films incontournables de ce début d’année 2014 à voir absolument. Critique d’un film bouleversant.
1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause…et pour sa propre vie.
Le Sida n’est pas une maladie gay
Dallas Buyers Club se classe sur la même étagère que le film Philadelphia et la mini série Angels In America basée sur la pièce du même nom. Ce sont des oeuvres fortes qui traitent d’un sujet difficile mais qui donne un visage humain à cette terrible maladie qui a décimé des millions de vies et qui continue encore à détruire : le SIDA. Certes des progrès ont été fait et les malades peuvent vivre avec aujourd’hui mais les traitements sont lourds et ça ne guérit pas. Dans les années 80 l’annonce de la séropositivité était une condamnation à mort et pour beaucoup elle touchait surtout les homosexuels. Mais ce qui est aussi intéressant avec Dallas Buyers Club, c’est que le film montre très bien que le Sida touche aussi les hétérosexuels. Ron Woodroof était un homme à femmes avec un comportement à risque qui se croyait invincible. La maladie la touché lui, l’hétéro de base, cowboy homophobe et arrogant. Dallas Buyers Club est une histoire de survie. L’histoire d’un homme qui était condamné à vivre 30 jours mais qui aura tout fait pour vivre le plus longtemps possible.
Au service de l’histoire
La réalisation de Jean-Marc Vallée est simple mais va droit au but. Elle est surtout là pour servir l’histoire et le jeu des acteurs. La caméra a su capter avec justesse les émotions ressenties pas les personnages de cette histoire touchante. Matthew McConaughey est transformé par le personnage de Ron. L’acteur qui n’était il n’y a pas encore pas si longtemps un jeune premier dans des comédies romantiques, a depuis quelques années prouvé qu’il pouvait jouer autre chose. Il est excellent dans ce film et très sincère. On le sent vulnérable et touché par le personnage qu’il interprète. Et bien sûr, le fait qu’il joue un homme qui a véritablement existé renforce le message du film. Mais il n’y a pas que McConaughey qui brille dans ce film. Jared Leto est tout simplement sublime, métamorphosé dans le rôle de Rayon, jeune homosexuel travesti aussi touché par la maladie. On le sent aussi investi dans son personnage. Les personnages se battent comme ils peuvent pour rester en vie jusqu’à enfreindre la loi.
Une amitié hors du commun
L’amitié inattendue qui se créée entre Ron et Rayon est un point crucial du film. Ce sont deux personnes totalement opposés qui ne se seraient jamais rencontrés si cette maladie ne les avait pas toucher tous les deux. Une amitié improbable mais sincère qui va profondément les changer. Ron qui au départ était très hostile et dans le dénie va s’ouvrir peu à peu et monter sa vulnérabilité. Ron et Rayon ont décidé de se battre ensemble et de ne pas laisser la maladie prendre le dessus. Ils ne se laissent pas définir par elle, ils l’affrontent et refusent de l’endurer même s’ils sont effrayés. Leto et McConaughey forment un duo parfait. Sans Leto, la performance de McConaughey manquerait de quelque chose. Les deux se contrebalancent à merveille et rendent l’histoire encore plus forte. Rayon va avoir un impact positif sur Ron et faire de lui une meilleure personne et Ron va tenter de sauver Rayon de ses propres démons. Un lead à besoin de ses seconds rôles pour prendre complètement sens. Et il ne faut pas oublier Jennifer Garner, en médecin attentive avec ses patients. Elle est plus en retrait mais c’est la caution médicale et elle est aussi présente pour montrer que toutes les personnes qui font partie du système ne sont pas mauvaises. Elle fait tout ce qu’elle peut en essayant de respecter la loi. Garner se retrouve au second plan, éclipsée par les performances de Matthew McConaughey et Jared Leto.
Le film montre combien la société était homophobe et pleine de préjugés mais il montre aussi le combat de ces personnes contre les autorités qui malgré le fléau qui s’abattait sur les gens, préférait tourner les yeux plutôt que de les regarder en face . Avec six nominations aux Oscars et déjà des Golden Globes et des SAG Awards pour ses deux acteurs. Dallas Buyers Club vaut incontestablement cette reconnaissance. Ce film est une belle leçon de vie.
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