Euphoria Special : Un bijou d’une beauté et profondeur incontestable

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La première partie du Spécial d’Euphoria à l’occasion des fêtes de fin d’années a enfin été diffusé sur OCS. Un épisode d’une puissance inégalée et inédite pour un épisode spécial qui restera dans les annales. La critique du Cerveau

Alors que le tournage de la saison 2 d’Euphoria a dû être repoussé pour cause de crise sanitaire mondiale, Sam Levinson nous offre, en attendant la suite des aventures de Jules et Rue, deux épisodes spéciaux d’Euphoria, en cette période de fin d’année.

Deux épisodes en attendant la suite, chacun consacré à l’une des héroïnes de la série. Alors que son premier vient d’être diffusé et mis en ligne chez OCS et OCS go en France, centré sur Rue, le second devrait arriver dans ces mêmes canaux en janvier prochain.

Grâce et dépression

Un Diner, deux personnages, une veille de noël. On pourrait croire à un scénario de vieux film des années 50. C’est pourtant bien le pitch du premier épisode spécial d’Euphoria consacré à Rue. Un épisode d’une profondeur assez folle pour un essai réussi , avec un tournage post-covid simplifié pour une série aussi particulière et de tous les excès comme peut l’être cette dernière.

Qui dit épisode de Noel, dit sapins, guirlandes, cadeaux et bons sentiments. Mais ceux qui connaissent bien le concept de la série de Sam Levinson savent que ce ne sera pas vraiment le cas, ni un épisode traditionnellement feel-good de fin d’année comme le veut la coutume.

Euphoria est une série sur la perte et la découverte du soi, notamment chez une génération aussi compliquée et prise en étau comme la génération Z. Quand on connait la série, on sait qu’avec ces épisodes, il faut s’attendre à du noir, du triste, de la dépression, de l’addiction, mais aussi de la grâce. Telle est la marque de fabrique de la série.

Parenthèse

Ainsi, Trouble don’t last always –  Aucune peine n’est éternelle dans notre langue – apparait comme un message que le créateur de la série tente de nous passer à travers ses personnages en ces temps incertains en 2020, année plus que mouvementée à l’échelle mondiale. Un message offert dans une parenthèse minimaliste, sans fioritures, ni masque, ni grosse musique assourdissante et autres paillettes, comme le veut généralement Euphoria. Un épisode simple au-delà de sa scène d’ouverture, entre rêve, flash-forward et fantasme amoureux.

Une parenthèse dans l’intrigue de la série qui commence comme une discussion ordinaire entre un addict et son sponsor, pour se transformer en une véritable réflexion sur la vie. Une réflexion que beaucoup doivent d’ailleurs se faire à l’heure où le monde moderne affronte un challenge mondial inédit, marqué par la distanciation et la perte d’êtres chers. Une parenthèse inattendue hyper-cathartique qui ne manquera pas de générer une effet lacrymal chez les plus sensibles.

Retour à l’essentiel

Dans cet épisode, on se déleste de tout et on revient à l’essentiel. On s’assied face à un plat de pancakes bien que ce soit une veille de fête. Et on parle. On se met à nu. On échange. Ici, Ali et Rue nous offrent un véritable échange écrit des mains du showrunner Sam Levinson, d’une force assez particulière.

Un échange sur la vie, le regret, la fuite, la colère, la douleur… tout ce qui fait mal. Un échange à vif, comme une leçon de vie offerte au spectateur. Une leçon de vie sur la difficulté à surmonter tout le malheur, ce qui nous hante, la maladie, le deuil, la perte de l’amour…

Une ode à la résilience humaine, qu’elle soit incarnée par cette serveuse qui échange brièvement avec Rue sur son addiction, ou par Ali, cet ex-addict converti à une nouvelle foi, qui s’apparente à un sage qui a peut-être les réponses et solutions pour retrouver la lumière. Un sage qui n’en est pas vraiment un, comme va le découvrir Rue.

Emotionnellement chargé

Un épisode émotionnellement chargé d’Euphoria comme on ne l’a jamais vu, qui revient à l’essentiel. Délesté de musique et de tous les marqueurs qui font d’Euphoria une série à part, ne gardant qu’un semblant de l’esthétique et de la couleur si particulière de la série, ce spécial Noël s’inscrit comme l’un des plus beaux épisodes de cette dernière. Un épisode intemporel.

Un épisode comme une pièce de théâtre, porté par deux personnages simples et qui pourtant propose une expérience plus forte que tout autre spectacle télévisuel dopé aux VFX et aux ressorts dramatiques divers et variés. Une expérience qui parle au soi intérieur, partageant ce qui nous unis les uns aux autres à travers des notions de foi, de philosophie, d’histoire ou de psychologie. Un épisode qui, à sa manière, résume toute la complexité de la vie humaine, en moins de 55 minutes.

Un grand moment télévisuel

Peut-être là est toute la force de ce moment télévisuel qui ne manquera pas de chambouler le spectateur. Un retour à la simplicité et à la connexion humaine à l’heure du Covid, et de la remise en question de certains principe de notre société et vie quotidienne, avec les confinements et la réinvention de certains us sociaux. Un épisode humaniste et émouvant offert par deux acteurs de grand gabarit : Colman Domingo et Zendaya, déjà récompensée pour sa prestation par un Emmy Award cette année. Deux acteurs qui par la force de leurs échanges chargés en émotions, transcendent le minimalisme de cet épisode.

Ce spécial d’Euphoria laissera le spectateur entre l’extase et la douleur, un peu comme les personnages de la série, avide de découvrir le prochain spécial, comme un shoot nécessaire en attendant la saison 2 de la série. Un épisode qui va forcément hanter ceux qui le regarderont pendant un bon moment, dans le bon sens, pour tout ce qu’il nous aura fait ressentir de profond, et de beau.

L’épisode spécial consacré à Jules sera mis en ligne et diffusé en US+24 sur OCS et OCS Go.

Crédit photo : ©HBO

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