I don’t need a man
La majorité de femmes présentées dans les séries télévisées les plus en vogue des années 90 (ou mainstream comme on aime dire aujourd’hui) n’étaient pas définies par leur statut d’amoureuse mais plutôt par leur indépendance face à la masculinité. Un vrai mélange de pouvoir, de puissance et féminité incarné à travers toutes ces femmes pour s’ériger en véritables héroïnes d’action à la télévision. Une première, alors que dans les années 80 on acceptait à peine de voir une Angela Bower en mère veuve indépendante, jusqu’à ce qu’un Tony Micelli rende sa vie un poil meilleure et plus supportable.
Dans les années 90, exit le Micelli, la figure patriarcale protectrice qui va avec, pour mettre en valeur LA femme loin de toute influence des Mâles. Nos nouvelles héroïnes s’assument et se définissent sans pierre de touche masculine. Pour preuve, on ne voit jamais le père de Buffy en 7 saisons (enfin si, dans une réalité alternative mais ça ne compte pas, puisque réalité alternative). Quand cette dernière doit faire le choix entre sacrifier Angel et sauver le monde, elle ne prend pas le temps de réfléchir deux fois : bye bye le vampire amoureux. Et rebelote dans le final de la série, avec Spike.
Il aura fallu attendre trois saisons pour que la Miss Parker qui poursuit son Caméléon voit un homme arriver dans sa vie, au-delà de ses activités sexuelles libérées (yummy) et ponctuelles. Celle qui apparaissait comme une panthère castratrice s’est vue développer tout un arc amoureux qui bien évidemment nourrira la mythologie de la série tout en dévoilant une nouvelle facette de ce personnage. Au meurtre de son petit-ami, la jeune femme, bien qu’abattue, ne perd pas pied et continue sa quête au sein du Centre dès l’épisode suivant. On connait une certaine Meredith à qui il aurait bien fallu quatre saisons avant de se remettre d’une mort probable de son docteur Mamour, surtout au début de Grey’s Anatomy…
Maintenant Bones ne peut pas imaginer sa vie sans Booth et laisse beaucoup plus de place aux sentiments « irrationnels » dans sa vie. Une évolution compréhensible mais aux antipodes de la construction de ce personnage féminin, indépendant, presque insensible, pour qui les relations amoureuses n’ont rien de raisonnable et restent futiles. Une évolution logique mais trop commune dans la plupart des séries des années 2000, où peu de femmes fortes et indépendantes sont encore présentes. Quand beaucoup se félicitent de la mise en avant de personnages féminins dans les séries ces dernières années, il est quand même important de voir quel type de femmes y figurent et quel message ces personnalités diverses et variées communiquent à celles qui les regardent.
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