Starzplay : Ces séries immanquables de la plate-forme !

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Découvrez une sélection du Cerveau des immanquables de la plate-forme Starzplay en séries, avec des interviews exclusives de certaines de ces séries de We Are Who We Are, à Little Birds en passant The Great 

Il n’y a pas que Netflix, Amazon ou Disney+ dans la vie en streaming. Il existe aussi Starzplay. Plate-forme moins mainstream  et connue du grand public, Starzplay, le service de streaming de la chaîne  Starz, regorge de pépites en séries à voir et revoir et surtout d’immanquables pour tout sériephile qui se respecte. Des immanquables pour ceux qui aiment les intrigues de personnages profondes ou tout simplement ceux qui souhaitent découvrir des programmes qui sortent des carcans de certains genres qui ont l’apanage de la TV, du drama au cop-show.

De Gangs of London en passant par We Are Who We Are, ou Ramy, The Great ou Little Birds, le Cerveau vous propose une sélection des séries à voir absolument, avec des interviews inédites d’acteurs et actrices de ces séries.

Des séries immanquables que le Cerveau approuve et vous recommande vivement, à voir exclusivement sur Starzplay. Qu’elle soit de costumes, décalée, noires, ou inspirantes, voici les immanquables de la plate-forme de streaming Starzplay, en application mobiles android et ios,  sur Apple TV, Orange, Amazon Prime Video et MyCanal, Rakuten TV mais aussi directement sur leur site avec un premier mois offert.

Gangs of London : vie de famille et de mafieux à poings

Pendant 20 ans, Finn Wallace (Colm Meaney) fut le criminel le plus puissant de Londres. Chaque année, des milliards de livres transitent par son organisation. Mais il a été assassiné – et personne ne sait qui a commandité le meurtre. Avec des rivaux à chaque coin de rue, c’est à l’impulsif Sean Wallace (Joe Cole), entouré de la famille Dumani dirigée par Ed Dumani (Lucian Msamati), de prendre la place de son père. Alors que la situation est particulièrement dangereuse, l’arrivée au pouvoir de Sean provoque des répercussions inattendues à l’échelle internationale. Le seul homme qui semble pouvoir l’aider et devenir un précieux allié est Elliot Finch (Sope Dìrísù), qui voue un intérêt tout particulier à la famille Wallace. Portée par sa destinée, Elliot va rapidement découvrir les rouages de la plus grande organisation criminelle de Londres.

Du réalisateur Gareth Evans et du directeur de la photographie Matt Flannery, les cinéastes visionnaires primés à l’origine de la franchise The RaidGangs of London est une plongée dans les entrailles de la pègre londonienne avec des scènes de combat viscérales ainsi que des séquences d’action spectaculaires. La série a récemment été renouvelée pour une deuxième saison après de fantastiques audiences.

Gangs of London compte à son casting Joe Cole (“Peaky Blinders”, “Pure”, “Black Mirror”), Sope Dìrísù (“Humans”, “Black Mirror”), Colm Meaney (“Star Trek”, “Hell on Wheels”, “Layer Cake”), Lucian Msamati (“His Dark Materials”, “Black Earth Rising”, “Kiri”), Michelle Fairley (“Game of Thrones”, “The White Princess”, “Fortitude”) Paapa Essiedu (“Press”, “Kiri”) et Pippa Bennett-Warner (“MotherFatherSon”, “Harlots”, “Sick Note”).

Un autre carte postale de Londres

Un casting que le Cerveau a pu rencontrer à l’occasion du tournage de la série en 2019 à Londres. A commencer par Garrett Evans le créateur de Gangs of London qui avait l’envie de tourner une série sur sa ville de naissance et ce qu’il aime dans Londres, lui qui jusqu’ici faisait du cinéma : « j’avais envie de faire quelque chose sur la ville, cette ville où à chaque recoin on peut se poser des questions sur ce que l’on peut trouver de particulier dans un quartier, derrière une porte ou un type d‘immeuble. Je voulais faire un projet d’ensemble, avec toutes les cultures que l’on peut y trouver, des personnages divers et variés et qu’on se centre sur eux. Des personnages, qui au-delà du crime, représente Londres, et tout ce qu’on peut y trouver. »

Côté casting Pippa Bennett Warner explique que la force de la série réside avant tout dans cette nouvelle manière de raconter le gang, et surtout le genre de films ou séries de Mafieux : « Dans Gangs of London, on se rend compte que c’est un monde à part entière, complétement séculaire, et loin des clichés. »

Il continue aussi que ce qui l’a particulièrement séduit dans la série, au-delà des personnages de la série très charismatiques avec un réel arc et développement pour chacun, c’est que « quand on dépeint Londres, on a tendance à jouer la carte touriste, alors qu’en fait on pas besoin de voir la Tour de Londres, ou le stade de Wembley. Il existe des millions de séries qui ont déjà montré cela en long en large et en travers, tous ces monuments prestigieux avec leur histoire, dans Gangs of London, on s’intéresse à un Londres que peu de gens en dehors de la ville connaissent, c’est une carte postale de Londres beaucoup plus intéressante si l’ont peut dire (rires) ».

Pas qu’une histoire de tuerie et de gangs

Gangs of London est une série particulière, non seulement pour ses combats extrêmement violents et chorégraphiés ou son esthétique particulière autour de la ville, elle propose une vision des gangs à travers les liens de filiations et familiaux au-delà de ce qu’on a l’habitude de voir dans des programmes similaires.

Joe Cole que l’on connait bien pour sa prestation dans Peaky Blinders, propose une tout autre version de la vie de Mafieux dans Gangs of London. Il incarne Shaun, celui qui prendra la relève de son père, l’un des gangs les plus influents de la ville, les Wallace, après la mort de son père, patriarche.

A mi-chemin entre vengeance et initiation à la vie de chef Mafieux. « Ce personnage est très profond, ce n’est pas qu’un gamin qui doit prendre la relève de son père. C’est ce qui me fascine chez lui. Il a sa propre vision des choses, il est très intelligent, il a ses propres idées et idéologies pour cet écosystème de gangs de mafieux. Et surtout au fil des épisodes il va découvrir des secrets de familles au-delà de ce qu’il pouvait imaginer, et se repenser à travers ces révélation, que ce soit en tant qu’homme, fils, membre d’une famille, d’un système dont il n’avait pas toutes les cartes en mains. Ce n’est pas que l’histoire d’un jeune érudit qui doit assurer la succession des affaires de son père, c’est bien pus complexes, et c’est ce qui m’a séduit dans ce rôle. Ce n’est pas qu’une histoire de vengeance… »

Little Birds : Plongée dans un maghreb colonial érotique et féministe

Quand on parle des années coloniales françaises, on pense rarement féminisme. Pourtant Little Birds est un véritable bijou de la plateforme Starzplay, entre la fable d’initiation à l’érotisme, le pamphlet féministe et historique, sur fond de colonialisme.

Little Birds, loin de son titre, ne raconte pas l’histoire de petits oiseaux comme tout le monde s’en doute. Il suit une jeune femme américaine, promise à un mariage et en route pour la vie exotique puisqu’elle va rejoindre son futur mari à Tanger. Lucy Savage est une héritière new-yorkaise fraîchement débarquée à Tanger et prête à se lancer dans un aventure malgré un passé compliqué, ponctué d’anxiété. Pourtant, dès son arrivée, l’accueil de son fiancé n’est pas celui qu’elle espérait. Sans y réfléchir à deux fois, elle décide alors de prendre ses valises et parcourir cette ville marocaine qui, elle le remarquera, a beaucoup à offrir…

Little Birds est une véritable histoire d’émancipation tant personnelle que sexuelle, puisqu’elle va se lier d’amitié avec une prostituée marocaine aux antipodes non seulement de son éducation de jeune fille,, mais aussi des stéréotypes à l’égard des femmes sous le joug du colonialisme dans des pays musulmans.

Rares sont les séries de costumes qui s’installent dans des décors coloniaux, notamment concernant l’histoire de la colonisation française. Cette plongée au cœur d’une ville maghrébine haute en couleur et en sensualité, propose une autre vision de l’imagerie coloniale, à l’heure où ceux qui ont comme héritage ces cultures, cherchent à se réapproprier une histoire qu’ils connaissent peu. Une histoire loin des stéréotypes notamment attachée à la femme indigène et maghrébine.

Femmes arabes, libres et résistantes

On aime cette peinture de femmes libres et intelligentes, jouant des colons et de leur statut pourtant limité. Comme l’explique l’interprète de Cherifa Lamour, cette prostituée qui va se lier d’amitié avec Lucy, malgré tout ce qui les oppose. Pour Ymna Marwan, actrice libanaise, il est important “d’écrire, produire et montrer nos histoires. De se réapproprier cette Histoire dont on parle peu car je pense que cela peut avoir un grand impact sur les spectateurs, quels qu’il soient déjà. Mais surtout sur ceux que ca peut toucher directement comme les descendants d’immigrés venus de ces pays colonisés. »

Pour elle montrer des femmes arabes libres et courageuses est une manière de déconstruire les clichés et mythes autour des femmes musulmanes, peu importe ce qu’elles peuvent porter : « Vous savez dans nos communautés, nos familles, ce sont les femmes qui sont à la tête de tout. Ca a toujours été une évidence pour moi. Elles ont toujours été dans le contrôle d’elle-même mais aussi des hommes qui les entourent. Elles sont fondamentalement plus libres qu’on l’imagine, et c’est ce que montre bien Little Birds. Malgré le statut social de Cherifa, qui est littéralement un jouet pour les colons, elle est une femme libre et résistante, et en plein contrôle d’elle-même. Dans nos sociétés (arabes/ndlr) ce sont en majorité les femmes qui portent la culottes, qu’on ne s’y m’éprenne. Et j’aime que la série prenne le temps de montrer cela ».

Little Birds brise beaucoup de mythes, de tabous et de stéréotypes, alors que pourtant elle se déroule bien avant les mouvement d’émancipation de la femme et surtout dans un contexte colonial assez difficile pour tous les pays qui ont été colonisés. Elle est une série colorée et exotique certes, une véritable invitation au voyage dans une esthétique digne du cinéma des années 50, sur fond d’érotisme, mais elle est surtout l’histoire de cultures et personnages résistants, de personnages féminins hors normes, même quand leur libertés sont limitées, que ce soit en Orient ou à l’Occident.

We Are Who We Are : de l’intérêt de se comprendre et s’accepter

We Are Who We Are est la première série du cinéaste acclamé de Call Me By Your Name, Luca Guadagnino, qui a réalisé tous les épisodes. La série raconte l’histoire de deux adolescents américains qui vivent sur une base militaire américaine en Italie et explore l’amitié, le premier amour, l’identité.

La série plonge le public dans toute l’exaltation et l’angoisse d’être un adolescent – une histoire qui pourrait se produire n’importe où dans le monde, mais dans le cas présent, se déroule dans cette petite portion d’Amérique en Italie. Au casting on retrouve Chloë Sevigny, Jack Dylan Grazer, Alice Braga, Jordan Kristine Seamón, Spence Moore II, Kid Cudi, Faith  Alabi, Francesca Scorsese, Ben Taylor, Corey Knight, Tom Mercier et Sebastiano Pigazzi.

Une fable américaine au plein cœur de l’Italie, pour une « coming of age story » loin des classiques du genre. Avec We Are Who We Are, Luca Guadagnino nous offre une série qui ne se contente pas de suivre une génération Z qui se cherche, sans limites et dans tous les excès. Elle propose un véritable questionnement sur la nature humaine, la perception de l’autre, et ce qui nous défini, tant niveau personnalité que vis-à-vis de ce qui nous perçoive.

Parcours initiatique et humain avant tout

Comme l’explique Jack Dylan Grazer, l’interprète de Fraser, un adolescent projeté dans le microcosme d’une base militaire américaine en plein milieu de l’Italie, une culture aux antipodes de l’oncle Sam, We Are Who We Are est « une série vraie, authentique, mais surtout unique. Et ces thèmes, on les retrouve chez ces enfants ( les adolescents qui côtoient son personnage dans la série /ndlr). On n’y croirait pas au premiers abords, mais ils sont tous vrais et uniques. Cette nouvelle génération de jeunes ressent des choses différentes de précédentes. »

Ce dernier explique : « ils sont plus axés sur leurs sentiments primaux, plus intuitifs et spontanés. Rien ne les défini vraiment. Tout n’est que vie et existence pour eux, et tout ce qu’ils peuvent ressentir est mis en perspective avec ces faits là. Pourquoi devrions nous enfouir nos sentiments, au lieu de les confronter et surtout les accepter. »

Une vision assez vraie de ce que la série peut faire comprendre, car les jeunes de la génération Y ne sont pas les seuls à être au centre de l’intrigue. La base militaire étant une micro-culture loin de la maison mère, les sentiments des parents de ces jeunes adolescents qui se cherchent mais qui acceptent leurs états se voient aussi confrontés à leur réalité, à la réalité de ce qu’ils sont, alors qu’ils refusaient de ressentir des choses pourtant essentielles de leur personnalités.

Ce qui n’empêche pas de montrer d’autres jeunes tiraillés par des choses très concrètes, et universelles, qu’on soit jeune ou adulte : comme l’identité nationale. Comme l’explique Tom Mercier, qui incarne le personnage de Jonathan : « Jon est tiraillé, parce qu’il est dans cette base américaine, alors qu’il est d’origine israélienne, tout en s’imprégnant de la mentalité européenne, et c’est intéressant de voir ce jeune, qui pourtant est très cadré par l’armée et pensait se connaître, être en recherche de lui-même et souvent perdu, avant de se découvrir autrement qu’en soldat qui suit des ordres. »

Découvertes multi-générationnelles

Se découvrir et ressentir. C’est ce qu’explique Faith Alabi, à l’occasion d’un entretien avec le Cerveau : «We are who we are n’est pas qu’une histoire sur la découverte du soi à l’âge adolescent. Elle est un parcours initiatique aussi pour les adultes de cette base militaire. »

« Par exemple, Jenny, le personnage que j’interprète, qui est cette mère de famille bien sous tout rapport » continue l’actrice, « une voisine classique dans tout ce qu’il y a de plus classique pour une housewife américaine, va finir par faire face à qui elle est vraiment au cours des épisodes. Comprendre qu’elle ne peut pas renier sa véritable personnalité, ressentir enfin les choses et s’accepter telle qu’elle est. Accepter son essence et ce qui fait d’elle quelqu’un d’unique, là est le véritable sens et l’intérêt de la série. We are who we are porte bien son nom : nous somme qui nous sommes, et nous n’avons pas besoin de la validation de qui que ce soit pour l’accepter. S’accepter mais aussi accepter l’autre tel qu’il est, peu importe les biais que l’on peut avoir. »

L’un des personnages marquant de cette série assez particulière, signée du réalisateur du film acclamé Call me by your name est celui de Caitlin, incarnée par Jordan Kristine Seamons. Une jeune actrice, chanteuse et artiste qui fait ses débuts sur les écrans dans un rôle particulièrement complexe.

De la découverte du soi vrai

Un rôle challengeant qui l’a aussi aidé à se découvrir elle qui n’a que 19 ans : « c’était un véritable challenge, non seulement car c’était quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant – à savoir jouer un personnage qui se questionne sur son identité de genre – mais aussi parce que c’était quelque chose dont je n’avait pas conscience. Ce n’est pas quelque chose à laquelle j’ai été confronté, et à l’époque je ne me posais même pas de questions sur ma propre identité. J’étais une femme, qui se qualifie par des pronoms exclusivement féminins… »

Son expérience dans ce rôle a été clairement un moment charnière pour l’actrice comme elle nous l’a expliqué : « vous savez on change, on apprend, grâce aux expérience, et on évolue, on se découvre soi-même. Après avoir incarné Caitlin, j’ai fini par comprendre que j’étais moi-même gender fluide ( un terme pour designer qu’on ne se pense ni homme ni femme, mais humain avant tout. Plus d’explication / ndlr), je n’utilise plus les même pronoms pour me définir, et c’est génial. »

Jordan continue : « je suis tellement reconnaissante d’avoir pu avoir une telle expérience, mais aussi que d’autres aient l’opportunité (grâce à We are who we are) de voir et se comprendre enfin, apprendre un peu plus sur eux même. Mon rôle était très sérieux, et j’avais une grande responsabilité dans l’interprétation de Caitlin. Que ce soit concernant l’inclusivité, ou le portrait de gens qui ne nous ressemble pas, d’horizons et lieux divers, et partager ces expériences de la vie, car tout le monde est différent. C’est ce qui rend cette série très authentique d’ailleurs, puisqu’elle ne cherche pas à dépeindre des personnages qui sont plaisant, qu’on va aimer instantanément. Je sais que certains spectateurs vont détester certains personnages, et c’est normal. Car dans la vie c’est pareil, personne n’aime tout le monde. On n’est pas dans une série, où tout le monde est sympa, et le vilain est vraiment méchant et détestable. Ici, on tente de montrer les gens tels qu’ils sont, avec leur défauts et qualités, et ce qui fait d’eux leur entièreté. Et ça aussi, ça vous change en tant qu’acteur. J’ai compris quel type de personne j’étais, que ce soit en étant sur ce tournage loin de chez moi pour la première fois à 16-17 ans. ».

Caitlin est sans conteste le personnage peut-être le plus fascinant de l’intrigue de We Are who we are, avec une peinture de la transidentité tout en humilité, que ce soit à travers le talent de son interprète, Jordan Kristine Seamons, ou la manière dont elle a été écrite.

Elle ne manquera pas de toucher le spectateur, voir l’inspirer, en ces temps de divisions post confinement et pandémie. Sans conteste, We are who we are inspire, autant qu’elle a inspire celle qui incarne cette héroïne complexe, puisque la série l’a inspiré à écrire un album et un documentaire autour de l’acceptation de LGBTQ+ et son expérience éclairante dans la série. Un must-see de la plate-forme starzplay, qui ne manquera pas de laisser une trace après visionnage.

Ramy : Une série fraîche, drôle et pertinente

Ramy, série créée et interprétée par l’humoriste Ramy Youssef, suit la vie de Ramy Hassan d’un jeune américain d’origine égyptienne qui vit dans le New Jersey qui navigue entre sa foi musulmane, sa communauté, sa famille, ses amis et ses relations amoureuses souvent compliquées. Evidemment, la série est en grande partie basée sur l’expérience de son créateur, un américain fils d’immigrés égyptiens.

La série permet non seulement à certaines personnes très peu représentées dans les médias de se retrouver mais elle permet aussi de montrer toute la diversité de la communauté musulmane. démystifie complètement l’idée que certaines personnes peuvent avoir des musulmans et porte un regard très humain sur des personnes qui sont souvent discriminées et victimes de racisme. La série est certes un voyage spirituel pour le personnage de Ramy mais c’est aussi un regard sur sa famille, sur sa mère Maysa (l’incroyable Hiam Abbass), son père Farouk (Amr Waked) et sa sœur (Dena May Calamawy).

Dans la série, Ramy se demande comment être un bon musulman, il souhaite renouer avec ses racines égyptiennes tout en restant très américain, parce que Ramy est américain et le créateur y apporte sa voix et son expérience tout en nuances et en humour. Parce que Ramy est une comédie qui n’oublie pas d’être drôle tout en abordant des sujets de société serieux comme bien évidemment, la religion, mais aussi la place des femmes musulmanes dans la société américaine, le handicap ou encore l’homosexualité.

La première saison établit le personnage principal de Ramy, elle montre un jeune homme confus face à son identité et son rôle dans la société. Quant à la saison 2, elle le montre creuser sa foi et continue de prouver le talent de son créateur qui offre une série pleine de charme, fraîche et sans langue de bois. Au final, on a un portrait nuancé et complexe de personnages souvent laissés pour compte qui peuvent enfin briller.

Ramy est une série incontournable, pour sa fraicheur, ses sujets modernes et surtout progressistes, qui démystifient beaucoup de stéréotypes et idéaux sur une religion que peu de gens comprennent en Occident, ainsi que ceux qui la pratiquent. Entre comédie et tranche de vie Ramy immerge le spectateur sans faux semblant dans le psyché d’un musulman tiraillé entre héritage, fantasme et idéal amoureux, sur fond d’idéal religieux.

The Great : la Grande Catherine de Russie qui vous fera du bien !

S’il y a bien une série décalée à voir absolument sur Starzplay c’est bien The Great. The Great est très vaguement basée sur le parcours de Catherine II ou Grande Catherine (Fanning) qui fut la femme au plus long règne de l’histoire de la Russie.

La série suit ainsi l’ascension d’une jeune et idéaliste demoiselle de 16 ans qui arrive en Russie pour un mariage arrangé avec l’imprévisible Empereur Pierre III.

Rêvant d’amour et de douceur de vivre, Catherine II est confrontée dès lors à un monde dangereux, dépravé et barbare. Déterminée à changer les choses, il ne lui reste qu’à tuer son mari, contrer l’église, dérouter les militaires et rallier la Cour à sa cause.

Une série qui met Elle Fanning en scène dans un rôle à la foi émancipateur et délirant. Bien que les dialogues semblent anachroniques et que l’histoire de ce personnage de l’Histoire qui fascine les chercheurs soit complétement revue et corrigée tout en fiction, comme toute adaptation libre d’une célébrité historique, The Great est une série palpitante qui, sous couvert de comédie décalée et historique redonne une place centrale aux femmes de l’histoire. Notamment celle qui ont eut un grand impact sur toute une civilisation, au point d’en devenir une légende, comme Catherine la Grande.

Dans the Great, on aime la facétie du jeu de Elle Fanning et sa prestation pétillante d’une jeune ingénue rêveuse qui va prendre en main sa destinée, mais aussi cette cour souvent ridicule, mais pas si méprisante à l’égard de la véritable histoire de l’Empire Russe.

Entre parcours initiatique d’une jeune fille qui se retrouve propulsée épouse d’Empereur, moquerie de la cour et de la monarchie, notamment des hommes rustres mais surtout souvent stupides à la tête pourtant d’Empire glorieux, manipulation politiques et féminisme, The Great n’est pas une série de costume ordinaire. Elle est une série feel good, qui ne manquera pas de faire sourire, mais aussi attacher le spectateur aux personnages, de l’héroïne à l’empereur un peu débile, ou ses sujets hauts en couleurs (mais pas dans le bon sens du terme). On rit, on se questionne et surtout on se laisse emporter par une écriture innovante et inédite pour un genre qui est complétement réinventé, tout en diversité.

A mi-chemin entre Kaamelott et les Monthy Python, sans pour autant réellement s’inspirer de ces derniers, The Great est une série inratable, fraiche, délirante mais surtout engageante, rythmée au point que le spectateur risque de se retrouver sur sa faim après le final, dans l’attente d’une suite. Qu’on se rassure, la série initialement diffusée aux USA sur la plate-forme Hulu aura bien une saison 2, qui arrivera très vite sur starzplay.

Des : David Tennant maître de la tuerie

Des, une mini-série britannique dans laquelle David Tennant incarne Dennis Nilsen (surnommé Des par ses collègues) un tueur en série qui a réellement existé. Il a sévi à la fin des années 70 et début des années 80 et a assassiné et démembré une douzaine de jeunes hommes et garçons dans le nord de Londres.

Inspirée du livre de Brian Masters Killing for Company, la série a été créée par Luke Neal et Lewis Arnold et se déroule entre le moment où Nilsen a été arrêté par la police jusqu’à son procès en 1983. Brian Masters lui-même est un personnage central de l’histoire et est interprété par Jason Watkins (The Crown). Daniel Mays joue l’inspecteur en chef Peter Jay qui a arrêté Nilsen.

A aucun moment on ne glorifie ce qui s’est passé. Même si la série se nomme Des, elle n’est pas à la gloire de Nilsen, elle rend justice à ses victimes. Elle montre à quel point il était seul, mais n’excuse pas son comportement. Il y a un respect pour les victimes de Nilsen, même si des détails sordides des actions de Nilsen sont donnés.

David Tennant est absolument remarquable dans le rôle de ce tueur psychopathe, un monstre narcissique qui ressemble pourtant à un homme bien ordinaire. Le jeu de Tennant est parfait, dans l’incarnation de ce tueur avec conviction. Un prestation qui frise l’effroi pour l’investissement de l’acteur pourtant connu pour ses talents de jeu versatile. De quoi rendre Tennant détestable, alors qu’il est peut-être l’un des acteurs britannique les plus aimés  à l’international, notamment depuis l’avènement Doctor Who ou Broadchurch. On savait déjà qu’il était bon dans les rôles de psychopathes (Jessica Jones l’avait prouvé) mais là, c’est bluffant.

Mais Tennant n’est pas le seul à montrer son talent dans Des. Daniel Mays est très bon dans le rôle de Peter Jay, l’inspecteur en charge de l’enquête. Et la présence de Jason Watkins dans le rôle de l’écrivain Brian Masters apporte un autre point de vue et une autre dimension au-delà de l’enquête elle-même. Il permet d’avoir un autre aperçu de ce criminel et de plonger dans sa psyché.

Qu’on ne s’y m’éprenne, Des ne glorifie pas Nilsen est décrit ce tueur tel qu’il est : comme l’ordure infâme narcissique et imbu de lui-même. Ce dernier aurait surement détesté la série s’il était encore en vie. Un thriller en trois épisode à voir pour la prestation étonnante d’un acteur que l’on pensait avait déjà montré toute l’étendu de son talent, mais aussi la plongée dans le psyché d’un tueur comme rarement vu sur le petit écran.

The Attaché : l’amour sous la menace terroriste

Composée de dix épisodes, The Attaché suit les pas d’Avshalom ( Eli Ben David ), un Israélien de confession juive et de descendance marocaine. Il est un musicien reconnu au sommet de sa carrière quand il décide de tout quitter pour suivre sa femme, Annabelle ( Éloïse Godet) en France. La française se voit offrir une place en tant qu’attaché de presse à l’ambassade d’Israël à Paris, sa ville d’origine. Une opportunité qu’elle ne peut refuser. Le couple décide de déménager et se laisser porter dans cette nouvelle aventure au cœur de la ville dite de l’amour.

Malheureusement, la joie de ce nouveau départ va virer au drame. Le jour de l’arrivée Avshalom et de leur fils, Paris subit l’une des plus grandes attaques terroristes de l’histoire de France. Un moment poignant faisant écho à ce bain de sang du 13 novembre 2015 dans les rues du 10e et 11e arrondissement.

Réalisé par Eli Ben David,  The Attaché dévoile le visage d’un homme, celui d’un immigré, qui par amour a laissé sa vie et son succès en Israël. Il est devenu ce parfait inconnu dans une capitale apeurée par les évènements, apeurée par la présence d’un étranger qui ressemble (trop) à ceux qui ont commis ce massacre.

Une caméra intimiste

Le bonheur d’une vie insouciante s’est envolé. Le ciel bleu d’Israël est remplacé par la grisaille Parisienne. Les marchés aux mille et une couleurs par les rues ternes d’une capitale vivant sous la pression d’une nouvelle attaque. Les sourires se font rares sur les visages, saisis par une caméra introspective. Elle capte la moindre expression pour leur donner plus d’ampleur. La caméra souligne ainsi leurs doutes, l’incompréhension, les regards vides reflétant les pensées de cette vie paisible d’autrefois

La caméra de The Attaché donne une place de témoin et de premier averti aux spectateurs. Depuis le début nous voyons Avashalom endurer cette vie qu’il n’a pas choisi. À travers son regard on y voit une épouse absorbée par sa carrière ignorant le mal être de son mari. De l’autre côté nous sommes témoin qu’elle essaie tant bien que mal de rendre sa famille heureuse.

Une leçon d’amour

The Attaché redonne une place légitime à la femme au sein d’un couple mixte et modernise son image. Annabelle est une femme libre et indépendante. Si les occidentaux ont tendance à véhiculer l’image d’un homme dominant au cœur des courants orientaux. Elle est ici loin de se soumettre aux exigences ou aux ordres de son mari. La série prône une figure féminine à la tête du cocon familiale, celle qui travaille, et tient son foyer.

Un drame poignant qui s’ouvre sur l’un des évènements les plus traumatisants pour des milliers de Français, rythmé par le combat d’un couple à rester soudé. Eux qui s’imaginaient vivre une belle romance, devront faire face à cette crise existentielle. La force de The Attaché est qu’elle ne met pas en lumière l’utopie du couple parfait toujours là l’un pour l’autre.

La série souligne la réalité d’un quotidien à deux avec ses hauts, ses bas et son apprentissage perpétuel à vivre ensemble, afin de survivre à certains caprices de la vie sans y être préparé. La justesse du scénario et du jeu, fait de The Attaché une belle prouesse sur l’amour pour le meilleur et le pire.

The Attaché : Conversation avec Heloïse Godet – Brainterview

Crédit photos : ©Starz

 

La rédaction

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