Doctor Who Saison 7 : Coup de mou ou génie en veille ? (Spoilers)

7

2.5

Doctor Who saison 7 deuxième partie est revenue sur les écrans de la BBC hier soir. Critique d’une reprise de saison bien loin de son potentiel pour une série qui a pris un sacré coup de mou.

Avec l’introduction véritable de Clara, la nouvelle compagne dans la peau de Jenna-Louise Coleman, le Docteur était de retour pour la seconde partie de la saison 7 de Doctor Who, dans son nouveau Tardis et en moine dans The Bells Of Saint John, un épisode signé de la main du showrunner de la série : Steven Moffat.

Happy Doctor

Ce qu’on aime avec cette reprise, c’est le retour d’un Docteur facétieux et plein de joie comme on ne l’avait pas vu dans le dernier épisode, à savoir celui de Noël. Un retour au Docteur joyeux et grand sauveur de l’humanité qui nous avait bien manqué, loin de la figure antithétique proposée par Moffat dans l’épisode de Noël, avec un Docteur abattu déprimé, presque misanthrope.

Si une nouvelle ère est officiellement lancée ici avec l’arrivée de cette nouvelle compagne du nom de Clara, The Bells of Saint John, bizarrement renoue avec une ambiance qui a fait le succès de la série, notamment sous l’ère Tennant, à savoir détourner un objet du quotidien pour le rendre dangereux. Ici c’est le Wifi. Notre bonne vieille connexion se retrouve portail de toutes les peines de l’être humain puisqu’il se voit aspiré dans ces ondes. Un wifi qui va bien évidemment s’attaquer à la nouvelle protégée du Docteur, à savoir Clara. Cependant, le problème n’est effleuré qu’en surface en faveur de scènes d’action dans un Londres que nous connaissons tous et qui ne convainquent pas nécessairement.

Coup de mou

Dans cet épisode, on est bien loin de ce qui a généré un engouement considérable et bien plus marqué pour la série ces deux dernières années. Le spectateur est loin de s’impliquer dans l’intrigue ni même étonné par ce qui lui est présenté puisque The Bells of Saint John joue plus sur le spectaculaire que la finesse. En effet le docteur voyage du 13ème siècle en 2013 mais cela n’étonne même plus, et, toujours dans le même épisode, grimpera un building londonien à coup de moto et sauvera un avion du crash. Des scènes spectaculaires et funs, cela va sans dire, qui en jettent, mais qui n’impliquent pas le spectateur dans l’intrigue et finissent presque par l’ennuyer.

L’autre point qui déçoit dans cet épisode qui introduit donc officiellement Clara en tant que compagne du Docteur, c’est le manque d’alchimie entre les deux futurs comparses. L’un essaie vraiment de se connecter, l’autre est un peu trop sûre d’elle et est presque antipathique. Le coup de foudre et d’amitié entre les deux personnages, et le spectateur, n’a pas lieu dans cet épisode. C’est bien dommage, surtout quand on a introduit la jeune femme six épisodes plus tôt comme facétieuse, joviale et amicale. Clara ne séduit pas du tout le spectateur et peine à se connecter avec le Docteur comme l’a pu faire Amy. Est-ce le fait d’arriver en plein milieu de saison qui pose problème ? L’écriture de l’épisode aussi n’était peut être pas adaptée pour générer l’alchimie entre nos deux héros, puisque plus centrée sur l’envie de relancer une nouvelle dynamique au show qui va bientôt fêter ses 50 ans. Une dynamique discutable, puisque les habitués reconnaîtront avec peine le manque de nouveauté ou de subtilité dans la mise en place d’une intrigue aux fortes effluves de réchauffé.

Back to the classics (ou pas)

The Bells of Saint John nous rappelle fortement l’ère de Russell T Davies et beaucoup moins l’univers Moffat, notamment celui de la saison 5 et début saison 6. Tout est banalisé voire simpliste, centré sur le parcours du Docteur dans la résolution de l’intrigue, la compréhension de ce qui se passe et son annihilation. Un parcours assez linéaire malgré certaines scènes d’actions hors normes (remarque : avec le Docteur tout, et rien n’ est hors normes). Un univers très Ten et moins Eleven pour marquer le renouveau ou le retour aux sources après l’ère des Ponds. D’ailleurs, cette intrigue a des faux airs de réchauffé de L’hystérique de l’étrange luncarne (saison 2) ou bien même A.T.M.O.S (saison 4). Malheureusement, l’univers ne colle pas avec la mythologie de ces deux dernières saisons, ni même avec la première partie de celle-ci.

Ces airs de réchauffé semblent devenir monnaie courante pour Moffat cette saison, suite au recyclage remarqué de The Angels Take Manhattan qui empruntait trop à Blink. Ici, on emprunte un univers qui n’est pas le sien, sans le faire fonctionner ni le mettre à jour avec la mythologie du show ni même impliquer le spectateur dans l’histoire. Seul renouveau, le fil rouge exposé avec The Great Intelligence qui semble se mettre en place depuis l’épisode de Noël, et qui est, fort à parier, lié au personnage de Clara.

Ghost

Il faudra bien plus qu’un nouveau look et un nouveau Tardis pour balayer les fantômes des Ponds, surtout avec cette baisse qualitative tant dans l’écriture que la scénarisation des épisodes de cette seconde partie de saison 7 de Doctor Who. Alors quAsylum of the Dalek plaçait la barre très haut en ouverture de saison, The Bells of Saint John est bien loin d’arriver au premier palier sur l’échelle de qualité de la série, avec son orchestration rocambolesque et son manque d’attachement qui pourrait être généré auprès du spectateur. L’émotion y est absente, alors qu’elle est l’élément clé de la série. On peut dire, sans nul doute, que le spectateur s’ennuie aussi car il est désintéressé du sort de Clara, voire de l’humanité, à cause de ce manque d’émotion ou d’attachement au sort qui lui est réservé.

On laissera le bénéfice du doute à Moffat et toute la bande, sur les chapeaux de roues pour préparer la digne fête du cinquantenaire de la série, en espérant que le niveau ira crescendo vers le mieux. On reste optimiste…enfin on essaie.

Doctor Who Saison 7 : The Bells of Saint John – TV Trailer – BBC One

Crédit photo ©BBC 2013

 

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