The Watcher : Un drame psychologique sans fond

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Depuis deux semaines, la série The Watcher est première du top 10 des séries de Netflix, mais que vaut-elle vraiment ? Critique.

Ce mois-ci, Netflix a dévoilé The Watcher, nouvelle mini-série de Ryan Murphy et Ian Brennan (créateurs de Glee et American Horror Story) qui, après Dahmer, continuent de fournir des séries à la plateforme. De manière incompréhensible, au cours de ses deux premières semaines, The Watcher a totalisé 273,2 millions d’heures de visionnage et a dominé les charts dans plus de 90 pays au cours de sa première semaine, prenant la place de Dahmer, qui est sorti en septembre.

La série est basée sur une histoire vraie qui a fait l’objet d’un article dans le New Times en 2018, une histoire qui s’est produite dans la ville de Westfield, dans le New Jersey, aux Etats-Unis. En 2014, une famille a acheté une magnifique maison au 657 Boulevard (la même adresse utilisée à l’écran), a commencé à recevoir des lettres effrayantes de quelqu’un se faisant appeler « The Watcher » (L’observateur en VF).

Le soi-disant Watcher a prétendu être chargé de surveiller la maison et d’accueillir son «sang frais», une tâche qui a apparemment précédé L’Observateur pendant des générations. La série insère beaucoup de fiction dans le véritable cauchemar vécu par la famille Broaddus dans la réalité, mais la maison elle-même est réelle. Ces lettres étaient si envahissantes que la famille a fini par ne jamais emménager dans la maison et a poursuivi les anciens propriétaires pour ne pas leur avoir parlé des lettres.

Du rêve au cauchemar

Dans la série, nous suivons la famille Braddock, qui cherche à déménager de New York dans une maison de banlieue. Dean (Bobby Cannavale) et Nora (Naomi Watts) voient la maison massive, sur un lac, au 657 Boulevard à Westfield et l’adorent immédiatement. Ils l’envisagent comme la maison de leurs rêves pour y vivre avec leurs enfants Carter (Luke David Blumm) et Ellie (Isabel Gravitt).

Nora découvre que l’agent immobilier, Karen Calhoun (Jennifer Coolidge), est une vieille amie avec qui elle est allée dans la même école d’art. Dean rencontre également les voisins Pearl Winslow (Mia Farrow) et son frère Jasper (Terry Kinney) handicapé (dont l’esthétique rappelle grandement le célèbre tableau « American Gothic »), tous deux fascinés par le monte-plats de la maison, mais une certaine animosité va s’installer. Et une autre paire de voisins, Mitch (Richard Kind) et Mo (Margot Martindale) vont aussi être la source de quelques problèmes pour la famille Braddock.

A peine emménagée, la famille va commencer à recevoir des lettres anonymes d’un certain « Watcher ». Les Braddock apportent la lettre à la police, où l’inspecteur Rourke Chamberland (Christopher McDonald) leur dit qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose. Ils font donc appel à une détective privée qui va tenter de les aider à résoudre ce mystère. Leur maison de rêve va ainsi se transformer en cauchemar.

Manque de relief

Sur le papier, l’histoire est intéressante, d’autant plus qu’elle est basée sur des faits réels, mais très vite, on s’ennuie devant la série qui clairement, aurait du être un film de deux heures plutôt qu’une mini-série à rallonge qui offre des personnages sans relief. Le couple au centre de l’histoire est vaniteux et têtu et il est difficile d’avoir de la peine pour eux. Pourquoi même acheter une maison à 3,3 millions de dollars quand on n’a pas les moyens ? Et surtout, quand on a fait American Horror Story Murder House, pourquoi tenter de refaire une histoire similaire, mais en moins bien ?

Aussi stellaire que soit le casting, ils ne peuvent pas sauver cette série qui au final sonne creux. Honnêtement, cette histoire aurait fait un bon film, un thriller psychologique unique qui aurait pu prendre être un concentré de suspens intense avec des personnages annexes plus intéressants. Mais comme il s’agit d’une série limitée de 7 épisodes et que Murphy et Brennan ne peuvent pas s’en empêcher, l’histoire est truffée de personnages loufoques et de voisins menaçants parce qu’il faut bien remplir ces 7 épisodes.

Il y a de bons éléments dans The Watcher, la série est anxiogène et on ressent parfois le côté claustrophobe voulu, mais la série n’arrive jamais a véritablement accrocher le téléspectateur. A la fin du visionnage, on a un sentiment de perte de temps qu’on ne pourra jamais récupérer. Murphy et Brennan ont fait bien mieux ailleurs et cette histoire aurait peut être été plus engageante entre les mains d’autres créatifs.

Crédit ©Netflix

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