Critique des deux premiers épisodes de Red Tide, première partie de la saison American Horror Story Double Feature. Spoilers.
La série American Horror Story est-elle revenue à sa meilleure forme ? C’est bien possible. Presque 2 ans après la saison 9 1984, American Horror Story est enfin de retour avec une nouvelle saison nommée Double Feature. Une saison en deux parties qui s’annonce effrayante et pleine de promesses. La première partie, intitulée Red Tide, vient tout juste de démarrer sur FX et MyCanal avec deux épisodes et offre un nouvel univers dans le monde de la série qui a traversé quelques turbulences.
Ce début de saison suit Harry (Finn Wittrock) un scénariste en mal d’aspiration venu de New York, qui s’installe avec sa femme Doris (Lily Rabe) qui est enceinte et leur fille Alma violoniste (ou plutôt altiste apparemment), dans la ville côtière de Provincetown, dans le Massachussetts.
Harry espère retrouver son inspiration et il va la retrouver mais il ne sait pas encore à quel prix. Sa famille est aussi attaquée par des personnes pales très étranges qui semblent littéralement vouloir les croquer. Sont-ils des vampires ? Ils en ont bien l’air en tout cas, mais la série ne prononce jamais ce mot. Ce qui est certain, c’est que se sont des tueurs suceurs de sang.
Des auteurs en manque d’inspiration
De sortie en ville, Harry rencontre un trio de personnages colorés au restaurant, à commencer par un travailleur du sexe nommé Mickey (Macaulay Culkin) qui ne mâche pas ses mots lorsqu’il sollicite Harry pour un peu d’action. Il croise également Austin Sommers (Evan Peters) et Sarah Cunningham alias Belle Noir (Frances Conroy), un duo d’écrivains excentriques et passionnés de karaoké. Le duo nous offre une performance à la perfection de « Islands in the Stream ».
Se sentant en compagnie d’un de leurs pairs, Austin et Belle invitent Harry à leur table, où ils promettent que son syndrome de la page blanche ne durera pas longtemps. Il y a une nuance troublante dans leur conversation, mais la tension est rapidement rompue par l’arrivée de Tuberculose Karen (Sarah Paulson), une femme sans abris qu’Harry a croisée plus tôt au supermarché, qui cherche des restes de nourriture. Son langage est fleuri et elle a l’air complètement dingue mais on va vite comprendre qu’elle est peut-être bien plus saine qu’il n’y parait.
Soif de sang et de succès
Austin et Belle vont proposer à Harry des pilules pour débloquer son écriture. S’il est hésitant au départ, après une discussion avec son agent Ursula (Leslie Grossman), il va en prendre une et l’inspiration va lui venir mais avec des effets secondaires. Il est d’abord absolument odieux avec sa famille puis il a rapidement des envies de sang. Mais la pilule a marché et Harry qui pensait quitter la ville, décide de rester, parce que Netflix lui a offert un contrat qu’il ne peut pas refuser et Joaquin Phoenix veut travailler avec lui.
Voyant enfin les portes du succès s’ouvrir pour lui, Harry sait qu’il aura besoin de plus de pilules, ce qui signifie céder à la soif de sang requise. Heureusement, Belle et Austin sont plus qu’heureux d’emmener Harry dans une virée meurtrière, renversant des junkies et les drainant jusqu’à la dernière goute. En prenant cette pilule, Harry a pris le risque de devenir comme les « pales » qui ont attaqué sa famille, mais parce qu’il a vraiment du talent, elle marche sur lui. Et bien évidemment, cela va aller au-delà d’Harry puisque sa fille, qui avait du mal avec son instrument a vite compris ce qui a déloqué son père et s’est servie dans sa réserve. A la fin de l’épisode, Doris trouve sa fille en train de se payer un gueuleton sur un animal mort…
Un retour en forme
Les deux premiers épisodes sont clairement parmi les meilleurs que la série n’est jamais offerts. On sent presque que la série est de retour à ses heures de gloire, comme durant les premières saisons de l’anthologie. Ryan Murphy et son comparse Brad Falchuck (qui ont écrit ces premiers épisodes ensemble) ont tendance a toujours offrir des débuts très solides, chaque saison mais ils ont aussi souvent la fâcheuse habitude de nous décevoir à un moment. On se méfie donc un peut mais, pour l’instant, la saison 10 commence vraiment très bien, le ton est donné et on se dit que l’attente (à cause de covid) en valait la peine. Ce n’est que le début mais c’est prometteur et on donnera le bénéfice du doute aux créateurs.
Comparée à certaines saisons précédentes, cette saison 10 donne le sentiment de se prendre un peu plus au sérieux. Certes, parfois c’est une mauvaise chose, mais ici ça fonctionne bien, l’équilibre marche. Evidemment, Murphy et Falchuck adorent le meta et le second degré et semblent se moquer d’eux mêmes quand le personnage d’Evan Peters fait référence à un ami célèbre qui écrit pour la télé et est prolifique à en vomir, super riche et n’écrit que des remercîments si on lui remet un trophée. Il est bien possible que ce soit une référence à Murphy lui-même qui s’auto-vanne.
Un début solide
Après la fausse bonne idée qu’était American Horror Stories (on reviendra peut-être dessus ultérieurement), ce retour au format normal de la série est vraiment ce dont les fans de la franchise avait besoin. Ce début de saison est d’une solidité imparable, c’est un vent d’air frais et l’histoire s’annonce flippante et passionnante.
Et bien évidemment, le casting est fabuleux. Sarah Paulson, Evan Peters, Frances Conroy, Finn Wittrock et Lily Rabe sont des trésors et on est ravi de les retrouver de nouveau dans la série. On ne peut pas nier qu’ils sont l’une des plus grandes forces de la franchise et beaucoup de fans reviennent chaque saison rien que pour voir ce que ces fabuleux talents ont comme tour dans leur sac. La jeune Ryan Kiera Armstrong est également un talent prometteur dans la série, elle est dédiée à de grandes choses.
On a hâte de découvrir la suite et surtout de voir comment la seconde partie entrera en jeu. Il devrait être question d’extraterrestres ou de créatures marines.
American Horror Story Double Feature, c’est chaque jeudi sur Canal+Séries et MyCanal.
Crédit ©FX
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