Critique du retour de Grey’s Anatomy pour sa douzième saison sur les écrans de ABC. Verdict ? Toujours la même routine au Grey Sloane Memorial…
Cela fait deux, voire trois saisons que Grey’s Anatomy suit un parcours qui n’étonne plus le spectateur. Si déjà l’an passé le Cerveau décrivait la série comme une succession d’épisodes balisés cette ouverture de saison ne déroge pas à la règle. Une entrée en matière très calme pour un première de saison, comme si elle était déjà installée depuis longtemps.
On reprend les mêmes….
Dès les premières secondes le spectateur est propulsé au cœur de l’intrigue, comme si la série n’avait pas fait de break et n’entamait pas de début de saison. Si la saison 11 se clôturait sur un final avec un saut dans le temps d’un an, la saison 12 reprend exactement là où nous avons laissé nos personnages. Meredith, Maggie et Amelia vivent ensembles dans l’ancienne maison de Grey. La cohabitation des 3 soeurs semble difficile d’ailleurs pour toutes, tout en étant portée sur l’humour.
Retour à l’hôpital, on parle beaucoup du retour d’April, Bailey fait face à la concurrence pour le poste de Chef de Chirurgie, et tous les chirurgiens sont sur le front pour sauver deux adolescentes amoureuses qui ont voulu se suicider en se jetant devant un train. Ce qui d’ailleurs mettra toute notre joyeuse bande de chirurgiens un peu en colère, et surtout très émue.
Meilleur des mondes
Que dire de cette reprise de saison au-delà du balisage ? Et bien rien d’exceptionnel. L’écriture de ce premier épisode de saison 12 est fidèle au ton et style de la série, qui ne cherche même plus à étonner son spectateur. Ici, divertissement est pris au sens propre du terme : un peu d’humour, une intrigue de patient à faire pleurer dans les chaumières et pleins de bons sentiments avec des personnages heureux, enfin sauf un, mais c’était à prévoir. Même si l’on est content de retrouver le Sloane Grey Memorial et ses chirurgiens, plus rien n’étonne, surtout pour une série qui est censée être un drama.
Comme un épisode de saison régulier, on suit l’intrigue médicale de la semaine, qui bien évidemment va toucher nos personnages, mais ne va pas bousculer l’hôpital, ni même un personnage en particulier. L’intrigue se résout de manière très gentillette, systémique dans Grey’s Anatomy, avec un happy ending très mignon entre les parents très tolérants de nos deux jeunes adolescentes amoureuses, et les chirurgiens qui ont réussi à sauver ces ados tout en réglant leur problème d’homosexualité avec leurs géniteurs.
Routine
Côté personnages, les scénaristes ne s’embarrassent même plus, on continue leurs histoires sans chercher à insuffler quelque chose de nouveau ni même un twist qui pourrait relancer un fil rouge dans la série. Chacun fait sa petite vie dans son coin. La routine. La vraie. Une routine hospitalière qui dérange pour une série qui a su tenir ses spectateurs à plusieurs reprises et ce pendant plusieurs années à coup de twists, révélations, séquences choquantes et autres cliffhangers.
Amputée et agonisante
Les départs de Sandra Oh et Patrick Dempsey n’aident pas non plus Grey’s Anatomy. Amputée de deux personnages majeurs, piliers de la série, Grey’s Anatomy ressemble à un spin-off plus qu’à la série d’origine. L’évolution des personnages n’aide pas non plus ce sentiment de routine et stagnation. Chaque couple évolue positivement, à part Jackson et April, qu’on voyait venir d’ailleurs.
Un peu comme Urgences, Grey’s Anatomy s’est ancrée dans un tracé plat d’intrigues médicales anecdotiques et d’intrigues personnelles à développer, sans gros retournement et surtout toujours positives, surtout pour Meredith. On regrette la série qui savait nous tenir devant notre écran, qui nous divertissait avec humour et savait nous tirer quelques larmes avec ses évènements dramatiques hors-normes. C’est comme si les scénaristes étaient eux même lassés et avaient abandonné l’idée de chercher le renouveau. C’est bien dommage car fût un temps, Grey’s Anatomy était la série à suivre pour son écriture audacieuse et ses personnages travaillés. La saison 12 peut surement toujours surprendre et peut-être s’améliorer, mais cela ne semble plus être la priorité des scénaristes de Shondaland. Il faut dire qu’avec Murder, Scandal, et les autres projets de Shonda Rhimes, Grey’s Anatomy, passe un peu au second plan, et ça se voit.
Crédit photos : © ABC
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