Westworld saison 2 : Une femme en colère (critique)

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Cease all Motor Functions. Pour le Cerveau, Westworld saison 2 est à la hauteur de sa première saison et s’impose comme une véritable série de haut-vol, qui marquera la saison 2018

Ça y est, l’attente est terminée ! La saison 2 de Westworld arrive ce dimanche en simultané avec les USA et en +24 sur OCS en France. Une attente de plus d’un an et demi pour l’une des séries à concept les plus acclamées de 2016, étonnante, paumatoire, féministe, engagée et engageante.

Alors que les spectateurs ne découvriront le premier épisode que dimanche ou lundi, le Cerveau peut d’ores et déjà dire que la série garde son niveau et s’améliore, voire se bonifie, pour une saison 2 de Westworld plus engageante et stressante que jamais.

Une saison 2 plus classique

Alors que la saison 1 de la série, créée par Lisa Joy et Jonathan Nolan usait de flashbacks et de ressorts narratifs confus pour perturber les spectateurs devant l’écran, aussi perdus que les hôtes ou Dolores dans leur statut et fonction au sein du parc, cette saison 2 se déleste de quelques soucis d’architecture dramatique que beaucoup lui ont reprochés. Moins de confusion pour mieux s’engager dans une structure classique d’écriture en série, pour proposer une intrigue beaucoup moins perturbante pour ceux qui la regardent.

En saison 2, Westworld suit le chemin classique d’une série déjà exposée dans sa première saison, avec le développement des sous-intrigues de chaque personnage, tout en proposant quelques twists et autres enjeux narratifs. Des nouveautés narratives pour instaurer un véritable fil-rouge loin du labyrinthe de la saison 1 et de la présentation du parc.

Mystère

Hormis Bernard, on notera moins de flashbacks pour Dolores ou les robots. On fonce dans le tas et on continue l’intrigue là où on l’a laissé, sans s’embarrasser des défauts que pouvait proposer la série avec ses jeux de montages et autres retours dans le passé, le présent, les laboratoires Delos…etc.

Défauts qui avaient rebutés plus d’un spectateur devant Westworld, mais aussi amusés d’autres, cherchant à percer les mystères et indices laissés dans l’intrigue par ses showrunners. Moins dans le jeu d’écriture, plus dans la narration d’une histoire complexe qui pose des vraies questions sur la nature humaine et ce qui défini cette dernière, Westworld saison 2 garde son concept intact. Mieux, il s’améliore en saison 2.

Une femme en colère

Dans Westworld saison 2, Dolores a pris les commandes de la rébellion, entre ses multiples personnalités et ses diverses émotions, qu’elle contrôle assurément. Contrariée, libérée, mais aussi déterminée, cette dernière s’engage dans une véritable confrontation avec les humains, sauvage de surcroît. En 5 épisodes, le Cerveau – sans spoiler – résumera l’intrigue de Dolores avec une phrase simple : Une femme en colère.

Maeve quant à elle, l’autre héroïne de la saison 1, cherche à retrouver sa fille avec l’aide d’un scénariste de la firme et sa horde d’hôtes bandits, animée par son sens de la maternité plus fort que son envie de liberté. La femme développe de plus en plus sa capacité à contrôler les hôtes qui l’entourent, reste méthodique, mais garde un sens de la compassion. Quand l’une cherche à s’en sortir à coup de révolte et de violence, l’autre se révèle aux antipodes de la première, plus calme, plus méthodique… plus intelligente.

Féministe

Encore plus cette saison, Westworld est, et reste, une histoire de femmes avant d’être un récit de science-fiction. Sur fond de réflexion sur la sentience d’êtres supposés sans âme, l’esclavage et l’appel à la révolte dans un environnement oppressif, la série propose une véritable lecture féministe de ses personnages au-devant de la scène.

Une histoire de femmes, dans toute leur diversité : qu’elle soit femme amoureuse, leader de rébellion, cadre supérieur et directrice, ou mère de famille. Humaine ou Robot. Au fil des épisodes, au-delà du fil rouge concernant Delos et ses véritables enjeux, des divers parcs que l’on nous présentera dans ces épisodes, on comprend très vite que Westworld reste une série féministe avant tout.

Une série qui souhaite décrypter, montrer et célébrer le pouvoir des femmes, leurs forces, leurs aptitudes, leurs qualités, leurs défauts…etc. Des femmes sous toutes les coutures, explorées pour mieux les célébrer, à l’heure des mouvements #MeToo et #TimesUp.

Pure SF

Un récit qui n’est pas en reste concernant les thématiques de science-fiction. Très vite,  on sait que l’un des autres thèmes de la série concerne les dangers de la science sous l’égide d’une grosse corporation, dont l’enjeu principal est le profit.

Notamment avec le personnage de Bernard, bien que son intrigue prête à confusion à coup de flashbacks, twists ou autre rêves éveillés ou mémoriels, depuis la révélation de sa véritable nature. Bernard est un personnage qui suit un véritable voyage vers une vérité sur l’entreprise qui la créé et qui l’emploie, sans que personne n’ait conscience de sa véritable nature.

Le mystère DELOS

Au fil des épisodes de cette saison 2 de Westworld (sur 5 visionnés), avec Delos et ses parcs,  on découvre que l’organisation futuriste n’est pas qu’une entreprise de loisirs produite avec une technologie robotisée. Tout n’est pas que divertissement, entre déviance et autres plaisirs érotiques ou pulsion primales.

La corporation a bien évidemment d’autres enjeux, importants, que l’on découvrira au fil de l’intrigue et de l’enquête de Bernard, entre indices et flashbacks, avec l’homme en noir que l’on sait impliqué dans le parc, bien au-delà du simple jeu de piste malsain.

Des enjeux qui forcent à réfléchir sur d’autres grandes corporations de notre réalité, qui sont actuellement en train d’investir et développer des intelligences artificielles ou d’autres technologies médicales robotiques, entre innovations et fantasme de vie éternelle.

Toujours aussi stylisée

Ce qui avait fait phénomène à la diffusion de la série en 2016, était sa réalisation stylisée, dopée par un budget faramineux, comme rarement pour une série qui débute. HBO avait misé sur Westworld et le résultat était là.

En saison 2, avec l’exploration des laboratoires souterrains, d’autres paysages de Far-West naturels, mais aussi d’autres parcs à thèmes, comme le très attendu ShowgunWorld (qu’on ne verra pas tout de suite cela dit), la production reste sans faille.

La série garde sa grande qualité esthétique avec une production léchée, de l’image, en passant par les effets spéciaux jusqu’au son. Ramin Djawadi excelle dans la maîtrise et l’architecture des mélodies musicales qui habillent la série, entre réinterprétations de grands titres rock dans des genres musicaux inattendus, et autres mélodies dont seul lui a le secret.

Loin des pièges et de la facilité

On aurait pu imaginer que la saison 2 de Westworld, après autant de temps loin des écrans, perdrait la qualité et le charme de sa nouveauté, prise au piège de ses défauts structurels que tant lui avaient reproché en saison 1.

Pourtant Westworld saison 2, prouve avec ses premiers épisodes vus par le Cerveau, qu’elle sait où elle va. Que même si la série repose sur un concept, ce concept est réfléchi, recherché, proposant de véritables questions et problématiques philosophiques, ainsi qu’une remise en cause de notre propre réalité.

Des problématiques qui impliquent le spectateur dans la série, grâce aux possibilités que son genre, la dystopie, propose et impose. Une saison qui unit la critique, avec une qualité indéniable et un récit plus palpitant que jamais. Hâte de voir la suite de cette saison 2 de Westworld, qui s’annonce épique.

Westworld saison 2, c’est tous les lundis sur OCS, en simultané avec les US ou à la demande sur OCS Go.

Crédit photos : ©HBO

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