Blood & Oil : sous-Dallas

Critique du nouveau soap Blood & Oil un sous-Dallas sans intérêt.

ABC lançait ce dimanche 27 septembre sa nouveauté Blood & Oil. La série, créée par Josh Pate et Rodes Fishburne n’est autre qu’un soap opera, un Dallas des années 2010, dans le Dakota Du Nord. La série a tous les éléments du soap, ou presque, sans arriver à réellement capter l’attention du téléspectateur. Le nombre de clichés n’aide pas non plus à vouloir continuer la série, ni même le fait qu’elle se prend beaucoup trop au sérieux.

Blood & Oil démarre sur les héros de la série, Billy et Cody Lefever, (Chance Crawford et Rebecca Rittenhouse) de jeunes mariés qui veulent s’installer dans la ville de Rock Springs dans le Dakota du Nord. S’ils souhaitent s’installer dans ce qui semble un bon trou perdu ce n’est pas par hasard. Une nouvelle poche de pétrole vient d’être découverte et la ville est en plein boom économique. Il y a de quoi faire fortune, pensent-ils, avec leur chaîne de laverie. Malheureusement pour eux, ils ne sont pas encore arrivés dans l’état que leur rêve est réduit à néant. Ils sont victimes d’un accident de voiture, qui détruira leurs machines non-assurées parce que Monsieur ne sait pas regarder où il va en conduisant. D’ailleurs, plus tard dans l’épisode, il aura un second accident de voiture, parce qu’il roule trop vite et ne fait pas attention dans un dépassement. Une manière de créer un suspens inutile. Conclusion : ne jamais laisser le volant à Billy.

Après quelques péripéties et des arrangements pas très clairs, mais les amoureux ne le savent pas encore (ils sont naïfs et désespérés, surtout qu’ils vont avoir un bébé, ils ne se rendent pas compte, les pauvres) nos jeunes mariés arrivent à s’en sortir en s’associant avec le Hap Briggs (Don Johnson), le grand magnat du pétrole local. Ces tribulations nous montre que Billy et Cody ne sont pas des gens qui se découragent, qu’ils sont sympathique, se font vite des amis, bref sont des gens parfaits qu’il faut aimer parce qu’ils sont cool. Ce sont les gentils de la série il faut les encourager. On aurait plutôt envie de leur donner quelques petites tapes sur la tête pour leur faire rentrer un peu de plombs la dedans, car qui, franchement, décide d’aller s’installer dans une ville sans avoir d’abord sécurisé un appartement, en prenant leur outil de travail – non-assuré-, dans un pick-up avec les machines mal sécurisées, et surtout se lancent dans le monde impitoyable de l’exploitation pétrolière sans expérience et en faisant confiance aux premiers venus ?

Conflits familiaux

Hap Briggs n’est pas un gars facile. Autodidacte, il ne fait pas dans le sentiment, et surtout pas envers son fils incapable et imbu de sa personne, Wick (Scott Michael Foster). Il le déshérite très vite dans l’épisode, lui dit qu’il n’a jamais été fier de lui, le père et le fils en viennent même aux mains très vite. En soif de vengeance, Wick s’associe avec un opportuniste local, pour faire mordre la poussière à son père au niveau des affaires. Et comme Wick n’a aucune morale, il va commencer par tenter de voler du pétrole dans les puits de son père. Il est surpris par Hap, son épouse, ambitieuse, froide et plus jeune que lui, Billy et Cody. S’ensuit une bagarre dans le pétrole. L’épisode se termine sur un cliff-hanger alors qu’une flaque de pétrole s’enflamme en raison d’une étincelle, les personnages principaux au milieu de la flaque.

On aura vu métaphore plus subtile.

Personnages lissent

Blood & Oil peut plaire aux amateurs du genre, ils y retrouveront un environnement familier. Trop familier peut-être. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais ne surprennent jamais. On sent que Don Johnson ronge son frein, et pourrait faire un meilleur travail. Et malgré ses efforts, son personnage est un tel cliché qu’il ne suscite aucun intérêt. Et ceci est vrai pour tous les personnages de la série. Wick n’est qu’un gosse de riche sans morale, faignant et sans aucune qualité rédemptrice, sans charisme non plus. Le couple star a tellement peu de défauts qu’il en est agaçant et niais. Les autres personnages entre vus n’ont pas eu encore assez de scènes pour se faire une bonne idée, mais le peu qu’on en voit fait craindre le pire.

Blood & Oil se repose bien trop sur ses grandes soeurs, et n’apporte que trop peu d’idées fraîches pour retenir l’intérêt des téléspectateurs. De plus, le précédé du cliffhanger final est un appel si évident, presque une supplication aux téléspectateurs de revenir en seconde semaine, qu’on a juste envie de ne pas le faire, par pur esprit de contradiction.

Crédits Images : ©ABC

Marine Glinel