Dragon Quest Heroes : A la croisée des genres

Après les univers de The Legend of Zelda, Koei Tecmo adapte sa formule Dynasty Warriors à ceux de Dragon Quest. Et le résultat fonctionne plutôt bien.

Après bientôt 30 ans d’existence, le temps est au changement pour les licences phares japonaises. Le public n’attend plus la même chose qu’il y a 10 ou 20 ans. Les jeux de rôles, au tour à tour qui ont connu leur heure de gloire entre la fin des années 80 et le milieu des années 90, ne font plus recette. Ce qui plait aujourd’hui, c’est l’action brute, du beat-em-all où l’on balaie pléthore d’ennemis à tour de bras et d’attaques spéciales plus extravagantes les unes que les autres. Le Cerveau caricature un peu mais c’est ce qui a dû passer dans la tête des exécutifs de Nintendo et Square Enix quand ils ont fait appel à Koei Tecmo pour chacun avoir leur propre version de Dynasty Warriors. Après Hyrule Warriors l’année dernière, c’est au tour de Dragon Quest Heroes de débarquer en Europe malgré son retard de 6 mois après sa sortie japonaise .

Dimension Warriors

Dans le royaume d’Arbera, humains et monstres vivent en paix et s’entraident même au quotidien. Tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce qu’un jour, une onde de choc mystérieuse parcourt le pays entier et prenne le contrôle des monstres, les retournant contre leurs anciens amis humains. Heureusement, Lucéus et Aurora, les deux capitaines de la garde royale sont sur le coup et utiliseront tous leurs talents pour ramener la paix. Pour cela, ils seront rejoint dans leur quête par de nombreux guerriers venus d’autres dimensions, échoués dans la leur pour d’obscures raisons. Ensemble ils libéreront les villages assiégés et empêcheront une ancienne prophétie de se réaliser.

Héritage

Passons vite fait sur le scénario qui, malgré quelques rebondissements intéressants, reste assez sommaire mais efficace pour un beat em all pour se pencher sur la réalisation. Point de vue graphisme, l’art d’Akira Toriyama au character design rend toujours aussi bien et tous les personnages et ennemis emblématiques de la saga répondent à l’appel. Dragon Quest Heroes illus1

Les cinématiques sont agréables et les chorégraphies exécutées par les héros lorsqu’ils portent des coups, sont galvanisantes. Niveau son on reste dans l’univers connu de Dragon Quest avec de nombreux thèmes repris ainsi que quelques effets sonores rétros, rappelant bien que Dragon Quest Heroes est, certes, un jeu à part en entière, mais aussi un hommage à la franchise toute entière.

Virtual Hybride

Le tour de force de Dragon Quest Heroes réside avant tout dans son gameplay. Cherchant à la fois à faire honneur à la franchise dont il est issu (Dragon Quest) ainsi qu’à reprendre les bases de celle dont elle s’inspire (Dynasty Warriors), le jeu accouche d’un système de combat entre jeu de rôle et beat-em-all particulièrement bien ficelé. L’expérience accumulée pendant les combats font monter les personnages de niveau et les points de compétence obtenus peuvent être répartis pour débloquer de nouvelles capacités. Ajoutez à cela de l’or pour acheter de nouvelles armes et armures, des mini-médailles à obtenir en massacrant un certain nombre d’ennemis en particulier et à échanger contre des recettes d’accessoires à fabriquer avec des ingrédients amassés sur le champ de bataille…

Le jeu récompense le joueur pour chacune de ses actions, que ça soit en s’entrainant ou en terminant l’histoire. Cette dernière offre d’ailleurs une bonne trentaine d’heure de jeu en moyenne et la durée de vie se voit quasiment doublée par la foultitude de quêtes annexes. Le joueur dispose d’une véritable horde de personnages possédant chacun leurs propres attaques et compétences permettant à tout le monde de trouver celui qui lui correspond le mieux et ainsi massacrer le plus de monstres le plus efficacement possible.

Dragon Quest Heroes à l’instar d’Hyrule Warriors rassemble tout ce qui a fait la renommée de Dragon Quest autant sur le plan esthétique que mécanique tout en offrant une expérience de jeu unique. Contrairement à son pendant de chez Nintendo, la volonté de faire un spin-off unique se ressent et le fan service n’empiète en rien sur la qualité de l’opus. Véritable mix réussi entre genres et univers, Dragon Quest Heroes est ce qui se rapproche le plus de la modernisation ultime du jeu de rôle japonais, genre qui périclitait depuis déjà quelque temps.