Le Cerveau vous propose aujourd’hui une critique de Fallout 4, un jeu très correct, mais qui n’en reste pas moins décevant.

Fallout. Une série de jeu commencée en 1997 qui a assurément marqué les esprits. Humour noir, corrosif et décalé, univers post-apocalyptique référencé, notamment inspiré du livre A Boy and His Dog de Harlan Ellison ou encore des films Mad Max et Forbidden Planet, respectivement de George Miller et Fred M. Wilcox. Autant de choses qui ont propulsé Fallout au rang de série culte ; un immanquable du milieu vidéo ludique.

Mais – car il y a un « mais » – depuis la sortie du 3ème volet, les fans de la série ont ressenti comme un déséquilibre dans la force… En effet, lors du passage des studios Black Isle à Bethesda, la série à connu un renouveau indéniable qui s’accompagne cependant de son lot de déceptions, surtout par rapport au ton du jeu. L’univers irrévérencieux, immoral et  l’humour décalé et cinglant ont fait place à un ton plus fade, beaucoup plus manichéen, bien moins caustique.

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L’histoire prend place un certain 23 octobre 2077 à Boston. Alors que le protagoniste passe une journée tranquille chez lui, une sirène retentit, obligeant ce dernier et sa famille à courir se réfugier dans l’Abri 111 tandis qu’une pluie de bombes atomiques ravagent la surface du globe. 200 ans plus tard, le héros, seul survivant de l’abri, refait surface et découvre un monde dévasté, peuplé de communautés tentant de survivre et de mutants radioactifs peu accueillants.

Alors, que dire de ce dernier opus de la série ? L’ambiance et le gameplay sont-ils au rendez-vous ? Le Cerveau vous offre une réponse en demi teinte, mais – car il y a encore un « mais » – ne vous cache pas sa déception.

Un Skyrim post-apocalyptique qui manque de chien.

DejaVuDès les premières minutes de jeu, un sentiment de malaise nous prend. Ces textures, ces temps de chargement, cette narration, cette manière de crocheter des serrures… Comme une sensation de déjà-vu. Rien de moins étonnant pour quiconque a parcouru les territoires nordiques de Bordeciel en quête de dragons à occire, en criant des « Fus-Ro-Dah ! » à tout va. En effet, on avait déjà eu cette sensation de Elder Scrolls like avec Fallout 3 qui rappelait Oblivion, The Elder Scrolls 4, prédécesseur du très acclamé Skyrim sorti en 2011.

Pour un studio de jeu vidéo, reprendre le moteur d’un jeu qui fonctionne pour l’appliquer à une autre de ses séries n’est en soit pas un réel problème, tant que ledit jeu conserve sa propre identité. Or, en l’occurrence, Fallout 4 donne le sentiment d’un Skyrim auquel on aurait supprimé certains skins pour y appliquer une ambiance post-apocalyptique. Et cette sensation persistante créé un malaise, aussi bien pour les fans des Elders Scrolls que pour ceux de Fallout.

D’autant que Fallout 4 n’est pas une montagne d’inventivité sur le fond par ailleurs. Des quêtes plus convenues les unes que les autres, un système de dialogue limité et frustrant, une IA « mémorable » et pas vraiment dans le bon sens du terme, un humour parfaitement anecdotique ; cet opus a un goût de redite mal sentie.

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Bethesda « Seal of Quality »

Si il y a bien quelque chose qui reste constant dans la formule Bethesda, c’est bel et bien ses innombrables problèmes techniques.

Au de-là d’une IA à l’ouest, de ralentissements nombreux, d’une texture parfois aléatoire et d’une physique de personnages ridicule et qui provoquera chez vous des explosions de rires – jaunes – incontrôlées, Fallout 4 se paye le luxe d’être extrêmement gourmand. Aussi, du côté des Pcistes convaincus, à moins de posséder une machine puissante, vous serez souvent contraints à réduire la qualité des graphismes pour plus de fluidité (ce qui ne réduit pas les bugs pour autant). Et si par malheur vous vous retrouvez dans un combat avec un nombre d’ennemis certains, vous aurez droit à un joyeux brouillon quelques peu chaotique.

Entendons-nous bien : il est désormais récurrent de voir des jeux vidéo AAA sortir officiellement bien qu’étant truffés de bugs, les studios venant progressivement les corriger au fur et à mesure que ces derniers sont mis en lumière par les joueurs. Sauf que cet état de fait doit rester ce qu’il est : une explication, et non une excuse.

Why so serious ?

Fallout-4-review-roundup-293x300Fallout 4 n’est assurément pas le digne héritier de ses prédécesseurs, c’est d’ailleurs cela son réel problème pour le Cerveau.

En effet, si Fallout 3 avait lui même subit des critiques similaires, il est à noté que New Vegas, bien que graphiquement en retard pour l’époque, avait tenté de relever le niveau, avec un récit plus original et un ton plus corrosif. Cependant, ce dernier opus retombe dans les limbes du banal et du convenu.

Et le système de dialogue n’aide vraiment pas la cause, tant il permet un nombre limité et peu impactant d’interactions. Des dialogues qui eux même sont manichéens et creux, ce qui donne une sensation de raté aussi bien sur le fond que sur la forme, l’humour et l’esprit d’origine étant très loin d’être au rendez-vous. On peut parfois bien rire en jouant à Fallout 4, mais on a plutôt tendance à rire de lui qu’avec lui.

Verdict : Mention « peu mieux faire ».

Qu’on ne s’y trompe pas, Fallout 4 est malgré tout un jeu correct, avec une durée de jeu appréciable et un monde vaste à explorer. L’aspect post-apocalyptique de Boston est très réussi par ailleurs.

Sauf que l’on attend un peu plus qu’un jeu « correct » non seulement de la part d’un Fallout, mais aussi de Bethesda. Sans parler de ce sentiment, pour les aficionados de Skyrim, d’avoir affaire à une sorte de copy/paste post-apocalyptique creuse. Le jeu est graphiquement un peu daté, compte son lot de bugs et manque cruellement de la magie de ses prédécesseurs. À noter que ce titre aura tout de même réussi l’exploit d’être à la fois une déception pour les fans de Fallout et de Skyrim, ce qui est remarquable

Mais trêves de critiques pour aujourd’hui, le Cerveau n’est pas là pour mettre le monde en feu, il ne veut que faire brûler une flamme dans votre cœur.

Crédits : ©Bethesda