La bande originale du prochain film du réalisateur de Bienvenue à Gattacca est déjà disponible depuis le 24 Octobre sur iTunes. Le Cerveau n’a pas résisté à l’attente et vous offre son avis sur la bande originale d’un des films les plus attendus de cette fin d’année. 

Time out marque le grand retour de Craig Armstrong. Dernière bandes  originales à son actif : Wall street 2 ou le clash des titans, des bandes sons pour des films assez moyens, bien en-dessous de la qualité musicale à laquelle nous avait habitué le compositeur.

On ne présente plus Craig Armstrong. Compositeur d’origine écossaise de renom, à qui l’on doit les époustouflantes et envoutantes bandes originales comme Plunkett et Macleane, Romeo + Juliet ou Elizabeth : l’âge d’or. Il s’attèle cette fois-ci à un genre qui n’est pas son style de prédilection, à savoir la science fiction. C’est la première fois que le compositeur travaille avec le réalisateur Andrew Niccol. Une alliance qui n’est pas pour décevoir à l’écoute de la bande originale qui se marie avec perfection avec le ton et l’imaginaire du réalisateur, pour ce thriller aux allures de Bonnie & Clyde futuriste.

Dans un univers futuro-apocalyptique

Time Out, c’est un thriller futuriste  dans un monde où la monnaie principale est le temps. Les humains ont 25 années à vivre puis s’arrêtent de vieillir. Une année de plus est offerte à cet âge qui reste désormais fixe jusqu’au décès. Les plus démunis n’ont d’autre choix que de mourir, puisque chaque année supplémentaire de vie doit se monétiser. Les plus riches, eux, peuvent s’offrir une vie d’immortels, dans un corps de jeunot de 25 ans… Dans ce monde loin d’être parfait, un jeune homme pauvre en temps et en chance livre un combat contre la montre et contre un policier qui l’accuse d’un meurtre qu’il n’a pas commis.

Un ton futuriste qui présageait de bonnes choses avant même l’écoute ou le visionnage du film. Ici Craig Armstrong, féru de sons electro-pop-classiques, comparables aux styles des groupes avant-gardistes tels que Portishead ou Massive Attack, doit être à la hauteur du trailer et de la promo qu’on nous a servi ces derniers mois. Et l’on n’est pas déçu. A l’écoute de cette bande originale, le compositeur répond aux attentes des spectateurs avec des sonorités ethniques, éclectiques et électroniques, des accord parfaits pour ce genre de film. Un véritable mélange des genres pour un rendu électro-orchestral exécuté d’une main de maître. Une collaboration inattendue entre Niccol et Armstrong pour un résultat détonant, donnant naissance à un spectre, un paysage émotionnel et musical original qui restera à coup sûr dans les annales.

Un thème rythmé, tout en variances

Une mélodie, élaborée pour ce film, revient dans la majorité des titres, souvent très courts mais puissants comme Waking in time, Mother’s RunLeaving the Zone ou Giving it away, servis à chaque fois sur des variations musicales d’instruments divers : piano, cordes, sonorités électroniques, bulleuses, instruments à vents… Un thème aux accords qui rappellent étrangement Plunkett et Macleane, marque du style propre à ce compositeur. Il ne déçoit pas puisque bien dosé sur chaque scène choisie avec l’utilisation de plusieurs harmonies courtes et percutantes, servies par des cordes ( instrument favori du compositeur ecossais) sur différents niveaux mélodiques. Et ce, dès le début de la bande originale. Des versions de ce thème se succèdent sans jamais aller vers la démesure ou l’overdose. Le ton et le rythme ainsi donnés, avec quelques poses electro-tech entre les passages doux de certains morceaux, on finit en apothéose avec l’In Time choral theme : un morceau de trois minutes porté par des cordes et une voix féminine transcendante, douce et froide. Puis vient le Theme orchestral qui clôt la bande, composé de manière assez classique à l’aide d’accords de violons et de rythmes électroniques agrémentés par quelques notes de piano.

Des morceaux électrisants

AbductionRooftop Chase ou Leaving the Zone. Des morceaux rythmés et électrisants, à part dans cette bande originale. Energiques, en parfaite adéquation avec les scènes pour lesquelles elle ont été composées, se mêlant naturellement avec les images pour former et amplifier ces scènes d’action et de poursuites sur les toits de la ville.
Mother’s Run est sans nul doute le morceau le plus marquant de toute la bande originale. Poignant et  profond. Doux au départ, pour finir dans une explosion de violons assez  épique et prenante, dans une rythmique trés vive, voire celeste, grâce à un alliage de cordes et de flûtes qui prennent l’auditeur. Un morceau composé pour une scène éprouvante (qu’on ne vous dévoilera pas pour ne pas vous gâcher la magie de l’alliage musique et images de cette scène très forte en émotion), véritable pivot du film et de la bande son.

45 minutes de musiques qui satisferont les fans les plus exigents du compositeur Craig Armstrong. Un sacré orchestrateur qui arrive tout de même à nous surprendre et renouer avec ce qui a fait son succès à Hollywood : l’electro-orchestral. Une bande originale qui exécute son rôle à la perfection. Donner plus de profondeur et habiller un film qui avait bien besoin qu’on lui donne un petit coup de pouce. Ci dessous le titre Mother’s Run, issu de la Bande Originale  du film Time Out, en salle le 23 Novembre.

 

Crédit photos : ©Lakeshore Studios, Twentieth Century Fox 2011