Ce mercredi sort le dernier film. Du réalisateur à l’univers si particulier : Tim Burton. Une suite inattendu de l’un de ses films les plus cultes : Beetlejuice. La Critique

C’est peut-être l’un des films les plus cultes de Tim Burton. Celui qui a installé son monde imaginaire si singulier et personnel sur le grand écran. Un style inimitable, inspiré par le macabre, mais toujours coloré et déluré. Un monde qui raconte des histoires parfois farfelues, souvent barrées, mais toujours inspirées par la mort et l’au-delà.

Voici qu’il revient aujourd’hui avec une suite, fait rare pour le réalisateur, de l’un de ses films les plus cultes : Beetlejuice. Un film sorti en 89 qui a bercé l’enfance et adolescence de toute une génération, et révélé son réalisateur comme un génie de la pellicule à son époque.

Casting 5 étoiles

Avec son casting déjà 5 étoiles à sa sortie, Bettlejuice revient avec ses vétérans mais aussi de nouvelles têtes : Monica Belluci, Willem Dafoe, Justin Theroux et la nouvelle favorite de Burton : Jenna Ortega, avec qui il avait déjà travaillé à la réalisation de  la série Mercredi sur Netflix.

Un retour avec Winona Ryder, désormais adulte, Catherine O’Hara, et surtout le bon vieux Michael Keaton, qui reprend son rôle de Beetlejuice comme s’il ne l’avait jamais quitté. Un rôle inimitable, qu’il est plaisant de revoir aujourd’hui en 2024, à l’ère des effets spéciaux à tout va et des franchises qui ne se terminent plus.

Un rôle de démon débridé et complètement farfelu, plus drôle et dégoutant qu’effrayant que seul l’acteur de renom peut incarner, malgré les années qui passent. De quoi ravir les fans du film ou de l’acteur, qui fait son retour sans faute dans cette suite.

Avec des petits nouveaux

Un personnage qui va retrouver sa Lydia en 2024, désormais maman mais aussi médium célèbre, à la tête d’une émission de Talk show paranormal autour de son don. Un don qui a l’air non seulement de la hanter et de l’angoisser. Loin de la jeune fille noire et gothique, malicieuse et espiègle, Lydia est une mère triste et manipulable – notamment par son amant et manager – désormais effrayée par l’incarnation de Beetlejuice et ce qu’elle a vécu dans le manoir de son père.

Sa belle-mère elle, reste inchangée. Enfin presque… Plus folle et psychédélique qu’en 89, elle est toujours dans son monde d’art abstrait – que le réalisateur et scénariste prend le temps de moquer tout le long du film, encore plus que dans l’original – tout en se délectant de la relation de sa belle-fille avec sa propre fille, Astrid.

Car oui, l’autre héroïne dans cette nouvelle itération de Beetlejuice est le personnage campée par Jenna Ortega, un poil copié sur celui de Lydia pour sa colère, intelligence, et personnalité atypique, qui se retrouve donc coincée au milieu de sa famille, qu’elle aussi ne comprend pas, alors qu’elle continue de vivre le deuil de son père.

L’au-delà tout en couleur

Une jeune fille qui va donc se retrouver elle aussi dans les méandre de l’au-delà coloré et fou issu de l’esprit de Burton. Un au-delà qu’il est toujours agréable de redécouvrir en 2024, avec malgré tout ce qui caractérisait le style artistique des années 80.

Un au-delà qui propose de nouveaux lieux à découvrir, mais qui cette fois ci malheureusement propose plus de comédie et de rires que de surprises. La seule séquence à noter de Beetlejuice qui offre une véritable nouveauté dans ce monde alternatif est celle du Soul Train (ou train de la Soul en français). Au-delà de cela, on se retrouve nouveau dans le désert du ver de sable ou dans les fameuse salles d’attentes et couloir post-décès.

Quasi redite

Si Beetlejuice Beetlejuice offre un spectacle digne de ce qu’on attend d’un retour de Tim Burton au cinéma – avec une suite marquée et marquante – il n’empêche que cette suite 35 ans après propose un film qui ne raconte réellement rien de nouveau : une famille s’installe dans une maison hantée, se retrouve coincée par un démon qui réclame un mariage en échange de service, et cette famille se retrouve plus soudée à l’issu de cette intrigue.

Une intrigue balisée et devinable qui n’exploite malheureusement aucun de ses choix scénaristiques qui aurait pu donner une véritable plus-value à cette suite : celle introduite avec le personnage de Monica Bellucci, qui après visionnage pourrait être apparenté à un caméo qui nous offre une pseudo origin-story sympathique et décalée du personnage titre du film. Ou celle autour de l’intérêt amoureux d’Astrid, expédiée elle aussi très vite au profit de la dernière séquence du film autour des personnages originaux, qui s’adonnent à une séquence musicale comme dans le premier Beetlejuice.

Deux intrigue basardées qui soulignent la redite. Ces deux idées, si elles avaient été exploitées dignement, auraient pu justifier cette suite au-delà de l’envie de ressortir une franchise des tiroirs pour attirer les spectateurs en salles come il est l’usage aujourd’hui.

Réalisation fidèle et typique du cinéaste

Si clairement le scénario est plutôt paresseux, côté réalisation, le cinéaste nous offre ce qu’il fait de mieux, tant côté plans que photographie. Les décors et costumes restent à l’image du film originel, fidèles et honnêtes à l’univers Beetlejuice, avec quelques mises à jour en effet spéciaux, notamment concernant les séquences dans le désert du ver.

Là où Beetlejuice Beetlejuice tire son épingle du jeu vis-à-vis d’autres films qui reviennent sur les écrans 20 ans après, reste dans l’usage minime d’effets spéciaux modernes, reprenant ainsi les marionnettes maquillages et autres ressorts de cinéma classique – avec en plus une belle séquence hommage au cinéma italien des années 40 – pour créer l’effroi comique si caractéristique de Beetlejuice, et rien que pour cela, le film mérite d’être vu en salle. On aurait juste aimer une intrigue plus équilibrée, pour faire de Beetlejuice 2, une exception à l’ère des suites, spin-off, et autres univers étendus de franchises éculées.

Beetlejuice Beetlejuice : La bande annonce

Crédit photos : ©Warner