La nouvelle série originale Ozark se dévoile dès aujourd’hui sur Netflix. Une série dramatique sur fond de toile mafieuse, qui nous fait penser à Breaking Bad dans l’idée, mais avec une exécution peu convaincante. La critique du Cerveau.
Qui n’a pas aimé Breaking Bad ? La série de Vince Gilligan qui a marqué toute une époque et consacré Bryan Cranston, aura été l’une des plus grandes séries de mafieux, entre tragédie et drame, qui remettait en cause la nature humaine ainsi que toute notion de bien ou de mal.
Voici qu’aujourd’hui Netflix présente sa dernière série originale, dont le pitch ferait penser à n’importe qui, directement à Breaking Bad. Une série dramatique sur fond de mafia, de rednecks, avec dans le rôle principal Jason Bateman, loin des comédies familiales et pathos dans lequel on a l’habitude de le voir. Malheureusement la comparaison avec l’une des plus grandes séries de ces dernières années, ne va pas aider le passage de Jason Bateman sur petit écran et dans un autre registre que celui qu’on lui connait.
Conseiller en Gestion de Patrimoine illégal
Ozark est une série imaginée par Bill Dubuque et Jason Bateman. Le premier signe le script alors que le second joue et réalise la série. Elle nous raconte l’histoire de Marty et sa famille, Wendy (Laura Linney) son épouse, et ses deux enfants : Charlotte et Jonah, forcés de quitter Chicago pour s’installer dans une petite ville du Missouri du nom D’ozark. Une famille ordinaire de l’Amérique, avec ses crédits et sa belle maison, pour un Conseiller en Gestion du Patrimoine bien rangé, tout du moins en apparence… Jusqu’à ce qu’on découvre qu’en fait, ce dernier travaille pour le second cartel du Mexique. Forcé de devoir dealer avec les méfaits de son ex-associé, salement exécuté par le chef de la pègre pour lequel ils blanchissaient de l’argent, ce dernier va devoir changer de vie, pour continuer ses pratiques illégales.
A la Breaking Bad, Ozark a l’intention de prendre des personnages somme toute banals pour montrer leurs pires visages, notamment dans cette vallée montagneuse, et cette ville propice à la villégiature d’Ozark, entre rednecks et autres criminels en plein cœur de ce qu’on pourrait imaginer être la plus tranquille des villes, dans laquelle s’installe la plus tranquille des familles.
Sans sel
Le premier épisode d’ Ozark est assez décevant, pour une série avec un casting de choix, et un pitch alléchant. Peu rythmé, le pilote met du temps à mettre les choses en place, perdant plus d’une demi-heure sur les états de Marty, ses angoisses et remise en question de sa vie à Chicago, ou ses fantasmes. Comme une intrigue sans sel, Ozark n’étonnera personne ni scotchera son spectateur devant l’écran.
Marty d’ailleurs, un peu comme cliché ou bon vieux stéréotype d’agent comptable, peine à créer un semblant d’empathie auprès du spectateur, qui très vite va se désintéresser du personnage qui, manque de bol, est juste principal. Peut-être la faute à Jason Bateman, que l’on connait avant tout pour son talent comique, et qui n’excelle que peu dans le registre dramatique.
Cliché
Quant au reste de l’intrigue, malheureusement, Ozark arrive bien trop tard et son exécution est beaucoup trop bancale et neutre pour donner envie au spectateur de continuer la série, surtout qu’elle arrive bien après certains cultes comme les Sopranos ou Breaking Bad, surfe sur les mêmes sujets, et ne propose rien de nouveau si ce n’est des personnages stéréotypés du genre.
Du chef du cartel, à l’épouse malheureuse à cause de sa condition de mère au foyer, à l’ado rebelle et peu encline à suivre ses parents, au petit gamin geek rejeté que personne ne comprend… le Cerveau a presque même été exaspéré par la scène de présentation de l’Agent du FBI qui bien évidemment sera l’antagoniste bien choisi pour pourrir la vie et les plans de Marty. Sinon c’est pas marrant un plan qui se déroule sans accrocs, même si, pour sûr, les habitants d’Ozark ont leurs propres secrets et criminalité.
Banal
Visuellement Ozark est une série réalisée sans réel cachet ou envie de renouveler le style et le genre, ni même détonner, au-delà de la sur-utilisation de couleur froides et peu de lumière. C’est presque anesthésié et sans étonnement qu’on regarde ce premier épisode d’une série qu’on espère bien plus profonde ou recherchée sur fond de mafia et criminalité.
Surtout pour une série dont le showrunner, Chris Mundy, n’est autre que celui de Bloodline, l’un des succès policiers du géant de la VOD. Pour savoir si Ozark osera aller en territoire non-conquis, critiquer l’Amérique au-delà de sa quête et son rapport avec l’argent et le matériel, il faudra attendre la suite.
Crédit photos : ©Netflix
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