Sleepy Hollow : A en perdre la tête (Spoilers)

3

5.0

Critique d’un final fou à faire tourner la tête pour la première saison de Sleepy Hollow. Attention Spoilers

Il n’a rien de plus précieux que la famille, et les amis que vous considérez comme tels. Ils vous aiment, vous chérissent, vous aident dans les moments difficiles. Le seul petit problème, c’est qu’ils sont aussi ceux qui vont vous trahir, surtout si vous vivez à Sleepy Hollow. Sleepy Hollow, petite ville bien tranquille avec une aura un peu démoniaque, très surnaturelle où les problèmes de familles prennent une tout autre dimension, dans tous les sens du terme. La preuve avec les deux derniers épisodes de Sleepy Hollow, à couper le souffle.

Laisse pas traîner ton fils

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Ce final de la saison 1 de Sleepy Hollow tient toutes ses promesses. Les principales questions posées tout le long de la saison sont répondues. Les mystères sont éclaircis. Mieux encore beaucoup de retournements de situations qu’on n’attendait pas savent surprendre même le plus attentif des téléspectateurs. Les révélations sur un personnage en particulier sont inattendues mais plus que bienvenues. Le Cerveau savait que la production ne pouvait pas avoir engagé John Noble uniquement pour être le gentil Henry Parrish, Sin Eater à ses heures perdues. Et pourtant, la narration de la série, tout au long de la saison, le jeu comme à l’accoutumée magnifique de John Noble a permis d’endormir la méfiance, pour un twist qui fonctionne à merveille. Car Henry Parrish n’est nul autre qu’un des chevaliers de l’apocalypse, la Guerre, de son petit nom. Il a aussi une belle ascendance, puisqu’il est nul autre que Jeremy, le fils d’Ichabod et Kathrina Crane. Un fils plein d’amertume et avide de vengeance, qui a toujours été en manque de direction. Un fils laissé à l’abandon malgré ses parents et récupéré par les démons qui se sont nourris de ses peurs, de sa colère et sa tristesse. La recette parfaite pour en faire un grand vilain.

Laisse pas traîner ton fils, comme dirait l’autre.

Si tu veux pas qui glisse

Un twist d’autant plus imprévisible que l’épisode consacré à Jeremy ne laissait qu’un infime espoir quant à son retour. La formule de la série qui veut que chaque épisode ait à la fois une histoire complète et quelques éléments de fil rouge et de mythologie ont permis aux scénaristes de jouer avec le téléspectateur, l’endormant avec et le laissant croire qu’il était en terrain connu dans la formule confortable qu’est une série de network. Ils ont su à merveille jouer avec les codes et contraintes d’un genre pour mieux surprendre le téléspectateur, en ça, on peut applaudir Damian Kindler, Alex Kurtzman, Roberto Orci et Len Wiseman. Ces brillants mais diaboliques auteurs offrent aussi et surtout un season finale à étudier dans les écoles de scénaristes. Un double épisode qui répond à de nombreuses questions mais ouvre de nouvelles portes pour la prochaine saison. Et surtout avec de multiples cliff-hangers à couper le souffle avec Abbie au Purgatoire, Ichabod encore une fois enterré, vivant cette fois, deux chevaliers de l’apocalypse dans la nature, le capitaine Irving en prison et Jenny victime d’un grave accident de voiture. L’attente du retour de Sleepy Hollow en septembre prochain sera un séjour au Purgatoire pour de nombreux fans.

La société elle a que des problèmes

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Ce qui ajoute à la qualité d’écriture de ce final est que les scénaristes n’ont pas oublié ce qui fait aussi l’attrait de la série. Le surnaturel y est pour beaucoup, mais les moments d’amitiés entre Abbie et Ichabod sont aussi très présents, comme tout au long de la saison. Malgré la gravité de la situation et de ce double épisode de Sleepy Hollow, le choc temporel et les difficultés d’adaptation d’Ichabod Crane au XXIème siècle  sont encore une fois présents ici mais, comme pour tout le long de la série, parfaitement dosés et sans jamais en faire trop, apportant humour et critique subtile de notre société.

Comme d’habitude, ils jouent avec l’Histoire des Etats-Unis, utilisant quelques réalités et vérités, comme les tombes de Washington, pour construire et nourrir la mythologie de la série. Cela donne parfois des Zombies Washington, mais on sent toujours un grand respect et intérêt pour la période historique.

Ce final est aussi un bel hymne au duo entre Ichabod et Abbie mais surtout à leur acteur Tom Mison et Nicole Beharie. Les deux acteurs s’éclatent clairement dans leur rôle, et cela se ressent positivement à l’écran. Leur complicité et l’amour presque fraternel qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est, et sera certainement dans le futur, un des nombreux atouts de Sleepy Hollow. Ceci est particulièrement vrai au moment où Abbie se sacrifie elle-même pour libérer Katrina du Purgatoire et tente ainsi d’éviter la Guerre à Sleepy Hollow.

Sleepy Hollow avait démarré avec un pilote maladroit, mais par la suite les scénaristes ont su temporiser leurs ardeurs, distiller les diverses histoires sur les personnages mais aussi les éléments d’humour et de mythologie avec mesure et parcimonie, pour conduire leur intrigue vers un final époustouflant, proposant ainsi l’une des meilleures séries de la saison 2013/2014. Sleepy Hollow ou la revisite mystique de l’Histoire américaine avec de l’humour, des intrigues inédites et cohérentes, des personnages attachants et d’énormes twists, le tout offert dans une qualité d’écriture qui frise l’excellence…ca rappellerai presque la recette d’une certaine Twin Peaks !

Crédits Images : ©Fox

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