Critique du début de la série The Handmaid’s Tale, une histoire bouleversante et terrifiante dans un futur dystopique sexiste, avec Elisabeth Moss.
Cette semaine, la plateforme Hulu a lancé la nouveauté The Handmaid’s Tale, une série basée sur le roman dystopique de Margaret Atwood, qui a été publié en France sous le titre La Servante Ecarlate. A l’adaptation on trouve Bruce Miller (Eureka, The 100) qui a fait appel à un excellent casting pour cette histoire effrayante qui offre un aperçu d’un futur sombre pour l’humanité. En effet se trouvent au générique Elisabeth Moss (Mad Men), Alexis Bledel (Gilmore Girls) Samira Wiley (Orange is The New Black), Yvonne Strahovski (Chuck, Dexter), Joseph Finnes (American Horror Story), Max Minghella ou encore Ann Dowd (The Leftovers).
The Handmaid’s Tale nous plonge dans un futur proche ou une dictature est en place aux Etats-Unis. Les femmes sont alors réduites à des rôles définis , dans trois catégories possibles : les Épouses qui régissent le foyer, les Martha qui sont la pour entretenir les maisons et les Handmaids (ou Servantes écarlates en français) qui sont là pour la reproduction.
La série suit Offred (Moss), une jeune femme devenue servante dans la demeure d’un homme appelé le Commandant (Finnes) dont l’Epouse tyrannique (Strahovski) fait très peu de cadeaux. Arrachée à sa famille et réduite au rang de reproductrice, Offred fait tout pour s’accrocher à son passé et tente de survivre pour sa fille qu’elle espère retrouver un jour.
Un récit audacieux
Dès le deuxième épisode, la série se met très bien en place, le téléspectateur est happé par les personnages et leurs histoires et il veut qu’elles s’en sortent. C’est une série forte, pleine d’émotion avec un récit audacieux, poignant et bourré de tension, le tout porté par un casting exceptionnel. Elisabeth Moss est excellente dans le rôle de Offred et elle n’est pas la seule. Si elle est au coeur de la série et son calvaire qu’on suit, Samira Wiley prouve à nouveau son talent et Alexis Bledel n’a jamais était aussi convaincante dans un rôle. Les performances de Ann Dowd et Yvonne Strahosvki font froid dans le dos.
Il ne faut pas non plus oublier la réalisation de Reed Moreno et le travail de photographie sublime qui dépeint très bien ce monde et capte avec réalisme toutes les émotions ressenties par les personnages. La série fait des allers-retours entre le présent et le passé. Un passé où on voit Offred avec son amie Moira être libre avant que tout ne bascule.
Un monde patriarcal et sexiste effrayant
The Handmaid’s Tale est une histoire qui fait peur. Elle fait peur parce que sa réalité n’est pas si éloignée du monde dans lequel on pourrait vivre. Elle fait étrangement penser à ce qui pourrait se passer si les extrêmes passaient au pouvoir. Le climat politique est glacial et rappelle presque celui dans lequel vivent certains pays. Les enfants sont arrachés à leurs parents, les femmes sont traitées comme des objets, forcées de porter des enfants après avoir été violées pour ensuite les donner à d’autres femmes puisqu’elles n’en sont pas vraiment les mères. Sans compter les lesbiennes qui sont torturées et humiliées. Et malheureusement, certaines femmes sont complices de ces actes abominables envers d’autres femmes.
The Handmaid’s Tale fait le portrait de la peur que les femmes vivent au quotidien. Elles vivent dans un monde sexiste abominable, un monde religieux extrémiste qui leur dicte ce qu’elles doivent faire et ce qu’elles doivent être. Même juste avant ce coup d’état, alors que le monde était encore plus ou libre, les femmes faisaient déjà face à un sexisme extrême, une parole immonde qui s’est libérée contre elles. Le monde à toujours été sexiste et le monde post- coup d’état l’est encore plus sans vergogne. La série effraie parce qu’elle est malheureusement intemporelle. Les hommes dirigent le monde et prennent le contrôle de tout, jusqu’aux corps et aux esprits des femmes.
Une série forte et féministe
The Handmaid’s Tale fait le portrait d’un monde dominé par les hommes mais la série est féministe jusqu’au bout. Elle dénonce le patriarcat d’un pays qui s’effondre. Dans la vraie vie, les Etats-Unis ont à leur tête un homme connu pour son sexisme et son mépris des femmes. Il y a un vrai parallèle avec l’Amérique de Trump alors que le livre est pourtant sorti il y a des décennies. La conversation est plus pertinente que jamais même si la réalité n’en est pas encore à ce point.
The Handmaid’s Tale est clairement une série à suivre. Elle est dure à regarder parce que les personnages souffrent, mais elle est très bonne, excellemment bien écrite et jouée avec justesse.
Crédit ©Hulu
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