Réalisateur : Steven Quale
Casting : Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Matt Walsh, Nathan Kress, Arlen Escarpeta, Jon Reep, Jeremy Sumpter
Genre : Thriller, Catastrophe
Durée : 1H29 mn
Distributeur : Warner Bros
Année de production : 2014
Sortie en salles le 13 Août 2014
Film catastrophe de l’été, Black Storm sort en salles ce mercredi 13 août. Et pas de quoi se mouiller.
La planète qui se venge de la vilaine humanité qui la pollue et autres messages écologiques capillotractés ont clairement le vent en poupe ces dernières années. Moralité : flopée de films catastrophes compilant les mêmes personnages et situations stéréotypés pour finir sur un faux happy end où les insupportables héros ont survécu (contrairement à des millions de figurants). Même si 2012 ou Le jour d’après mettent plutôt bien la thématique en avant avec des cas parfois extrêmes, là où le cinéma a plus de mal, c’est pour les tornades. A part quelques téléfilms juste divertissants (Twister) ou des trucs complètement délirants (Sharknado), ça a toujours été compliqué. Et Black Storm, le dernier en date, ne déroge pas à la règle.
En coup de vent
Vu comment Black Storm cumule les clichés et les situations prévisibles sans vergogne, le résumé sera rapide. Dans une petite ville des Etats-Unis, tout va pour le mieux. On suit une famille lambda composée du petit-frère-grande-gueule, du grand-frère-sensible et du père-réservé-depuis-la-mort-de-sa-femme. De l’autre côté, on a un expert en documentaires sur les tornades avec son équipe cherchant un foyer de tempêtes inhabituel dans les environs. Puis tout d’un coup, sorties de nulle part, plein de tornades. Et comme par hasard, pile sur le lycée où vont les deux ados et dont le père est directeur adjoint. Sauf que bien sûr, histoire d’ajouter un peu d’originalité, le grand-frère-sensible est allé ailleurs pour aider la fille de ses rêves, la bombe-du-lycée-intello/écolo/qui-ne-sait-pas-qu’elle-est-super-bien-foutue-alors-qu’en-fait-un-physique-comme-ça-ça-n’existe pas. Les deux tourtereaux sont surpris par une tornade qui les coince dans l’usine désaffectée qu’ils visitaient et le père-réservé-depuis-la mort-de-sa-femme (aka Richard Armitage loi du poil de Thorin) devra apprendre à plus s’ouvrir pour sauver son fils et redevenir un bon père de famille américain.
Autant en emporte le vent
Et là, première réaction : pourquoi ? Attention hein, le Cerveau n’a rien contre les scénarii éculés, mais on lui avait vendu des tornades de malade dans Black Storm ! Où ça ? Quand ça ? Hé bien… Si un nouveau film sur les tornades sort c’est qu’il doit y avoir quelque chose de particulier à leur propos non ? Détrompez-vous Hannibals Lecteurs, Black Storm n’a vraiment rien d’original. Des personnages à la mise en scènes, en passant par les situations et l’utilisation des codes du genre, rien de vient relever le goût de ce plat définitivement fade. Les dialogues sont téléphonés, chaque personnage est et reste dans une case tout le long du film… On a l’impression de revoir pour la énième fois le même téléfilm TMC. Encore, y’aurait un petit truc un peu badass pour relancer l’intérêt… Mais même pas. Enfin…
Dans l’oeil de la firenado
Malgré la surenchère niveau danger (une tornade, puis plein, puis une en feu, puis une fusion de tornades), on a jamais l’impression que les personnages sont en danger. C’est notamment dû au fait qu’ils ne sont pas attachants du tout, déjà, mais aussi parce que Black Storm suinte un puritanisme hérité des années 90 l’empêchant de montrer les conséquences humaines d’une catastrophe pareille (pas de corps, pas de souffrance même suggérée et le héros n’embrasse même pas la fille à la fin). Donc pour le coup, on pourrait trouver des ours-cyborg-zombies-ninja avec des lance-roquettes dans les tornades, à aucun moment on se sent concerné par ce qui se passe à l’écran. Et ironiquement, ça pousse le spectateur à diriger son empathie vers… Celui qui passe pour le méchant de l’histoire, l’égoïste documentaliste prêt à sacrifier son équipe pour son film.
Vent contraire
Black Storm nous a promis des tornades et à la place, il nous sert des intrigues secondaires mornes et peu originales. Le seul qui garde le fil de ce qui semble réellement intéressant, à savoir la tempête, c’est Pete. A bord de son tank anti-tornades, il n’a qu’un seul objectif, se placer au centre de l’une d’entre elles pour avoir les meilleures images possibles. Pour cela, le film prend la forme d’un documentaire géant en caméra à l’épaule (le tank possède plus d’une vingtaine de caméras intégrées et chaque protagoniste se promène avec un appareil pour filmer l’action). A ce niveau là, Black Storm propose une mise en scène assez originale mais elle est vite brisée par une fois de plus l’aspect lissé des personnages et de l’action, rappelant au spectateur qu’il est bien face à un film et non à un documentaire sur les tornades. C’est pour cela qu’on a de cesse de vouloir suivre Pete dans sa quête plutôt que de savoir si le grand-frère-timide va embrasser sa copine. Et heureusement, 5 minutes avant la fin, on obtient enfin ce qu’on veut, à savoir la vision de l’oeil du cyclone. Mais bon, 1h15 de télénovelas pour 20 secondes d’intérêt, c’est pas vraiment utile.
Black Storm n’a donc pas réellement d’intérêt à part sa scénographie et ses VFX autour des tornades qui restent irréprochables. Il peut être sympa entre potes un soir avec quelques bières pour bien rire devant le défilé de clichés, mais c’est tout. En fait, il souffre énormément de son manque de prise de risques face aux films du genre déjà sortis et ses intrigues secondaires dispensables. On est devant un téléfilm de série B qui se prend trop au sérieux et dont le sentiment de déjà-vu permanent nous empêche de pleinement rentrer dans l’action, allant même jusqu’à biaiser son intention et ruiner les quelques originalités de sa mise en scène.
Black Storm : Bande-annonce
Crédits : ©WarnerBros
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