Better Call Saul saison 6 : Un début de la fin brillant (spoilers)

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4.5

Better Call Saul revient avec les deux premiers épisodes de la saison 6 et continue de prouver que c’est l’une des meilleures séries du moment. Spoilers.

Après deux ans de pause, Better Call Saul, spin-off de Breaking Bad, revient enfin avec deux épisodes extrêmement solides qui donnent le ton pour cette saison finale. En effet, la saison 6 (en deux parties) a été annoncée comme étant la dernière et ce début renforce le fait que c’est l’une des meilleures séries du moment. Oui, la série est lente mais la patience des fans sera clairement récompensée parce que désormais, les choses avancent et l’évolution de ces personnages est absolument remarquable.

Ces deux premiers épisodes de saison montrent que si Jimmy est désormais Saul Goodman, sa conscience le travaille encore et il n’est pas complètement sans cœur. Ce qui est fascinant à voir, en plus de la transformation de Jimmy/Saul, c’est la transformation de Kim (joué par l’impeccable Rhea Seehorn) qui est de plus en plus impitoyable. Elle est phénoménale et en devient effrayante dans ces deux premiers épisodes, spécialement le second face aux Kettleman. Elle est en mode vengeance contre Howard Hamlin à cause de l’affaire Sandpiper et elle se prépare à ruiner sa réputation sous les yeux concernés de son mari.

A un moment dans l’épisode, nous voyons Kim considérer le mug « World’s 2nd Best Lawyer » de Jimmy qui a été percé d’une balle de pistolet. C’était un cadeau qu’elle lui avait fait à une époque plus innocente, et maintenant c’est quelque chose qu’elle jette avec désinvolture à la poubelle, symbole d’une vie qu’elle suppose être derrière eux. Elle est en train de changer.

Kim Wexler, dans l’ombre mais cerveau de l’opération

Au lieu de démarrer la saison avec l’habituel flashforward en noir et blanc avec Saul devenu Gene, la série offre un aperçu du monde post-Breaking Bad (enfin presque) que nous n’avions pas encore vu et en couleur. Il semble que nous nous trouvons quelque part aux alentours des événements de « Granite State », l’avant-dernier épisode de la série mère. Saul Goodman a disparu après que son client préféré (alias Walter White) a été publiquement présenté comme le premier distributeur de méthamphétamine du sud-ouest des Etats-Unis, et les autorités ont envoyé une équipe de déménageurs pour cataloguer et emballer la maison de Saul.

Quand on y pense, dans Breaking Bad, nous n’avions jamais vu la maison de Saul et apparemment, au moment de la descente de la police, il était plein aux as et vivait dans la luxure (de mauvais gout). Et évidemment, nous n’avons pas vu Kim, ce qui laisse à penser qu’elle est soit partie, soit morte. Mais la vérité est que nous n’avons jamais vu la vie domestique de Saul dans Breaking Bad, on ne savait donc pas ce qu’il se passait chez lui ou s’il avait une femme. (Un point que Rhea Seehorn a elle-même pointé dans diverses interviews.) Était-elle là tout du long sans que Saul ne la mentionne ? Était-elle au courant des affaires de Saul avec Walt dans l’ombre ?

Autre fait marquant par rapport à Kim, c’est que c’est elle qui façonne Saul. Du moins, c’est presque comme si Kim était devenue le vrai Saul Goodman. Nous l’entendons décrire un bureau idéalement criard pour Saul qui ressemble plus ou moins à celui que nous le voyons utilisé dans Breaking Bad. Elle construit la légende « Saul Goodman » et Jimmy semble partant mais, c’est presque à contrecœur. Kim est presque devenu le cerveau de l’opération et à ce stade, Saul reste une personnalité que Jimmy enfile comme un costume, il n’est pas encore complètement perdu dans le rôle, il n’est pas encore le Saul de Breaking Bad, mais il n’est loin de compléter sa transformation.

La fin est proche

Dans le reste de l’épisode, alors que tour le monde pense que Lalo Salamanca est mort, Nacho court pour sauver sa peau. Ce dernier est toujours coincé au Mexique avec les Cousins à ses trousses. L’avenir de Nacho reste un mystère et fait encore partie des points d’interrogations de la série. Pour l’instant, on reste assez pessimiste sur sa survie, mais la série est très bonne pour faire planer le doute. Ailleurs l’alliance de Mike et Gus se met de plus en plus en place.

Better Call Saul réussit encore à ne jamais rompre la logique ou la continuité de Breaking Bad tout en fonctionnant dans sa propre sphère de narration. Vince Gilligan et Peter Gould se sont clairement surpassé avec cette série spin-off qui reste bluffante dans son écriture, sa réalisation et son interprétation. Même si nous savons comment certains de ces personnages vont terminer à cause de Breaking Bad, Better Call Saul arrive à garder un certain suspens. Il est presque sûr que la série ne se terminera pas en « happy end » mais on a hâte d’avoir enfin des réponses aux questions qu’on se pose sur les personnages dont l’avenir reste dans la balance.

Better Call Saul, c’est le lundi sur Netflix.

Crédit ©AMC

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