Critique de débuts moyens mais avec beaucoup de potentiel pour Animal Kingdom.
Mardi soir, la chaîne américaine TNT lançait sa nouvelle série Animal Kingdom, adaptation du film australien du même nom. Ici, le jeune Josh “J” Cody,, 17 ans, part vivre avec sa grand-mère, Smurf, et ses oncles, Pope, Baz, Duran et Craig. après l’overdose fatale de sa mère. Une famille de braqueurs qui passent leur temps à préparer des coups, entre deux virées surfs et fêtes alcoolisées autour de la piscine.
Animal Kingdom dresse le portrait d’une famille de criminels peu sympathiques, en particulier avec les fils. Duran et Craig sont les clichés des brutes sans cervelles, Pope d’un sociopathe. Seul Baz, dans ce pilote montre un peu de relief. Smurf est aussi difficile à cerner, entre grand-mère aimante, mère quasiment incestueuse et chef de clan intraitable. Un bon personnage de matriarche qui pourra être intéressant à suivre.
La croisée des chemins
Au milieu de cela J. sort un peu son épingle du jeu. Le jeune homme de 17 ans est clairement sur la brèche. Il est brillant à l’école, et ne semble pas avoir vraiment une nature à suivre la tradition familiale, mais il est totalement passif et indifférent à la violence, et accepte très facilement que sa famille soit composée de criminels. Il fait plus ou moins ce qu’on lui dit et ne se pose que rarement des questions. Il sera intéressant de suivre son évolution, et de voir si, lui aussi, perpétuera la tradition familiale, ou s’il imitera sa mère, et fuira ses racines. Difficile à dire pour le moment. Le gamin est tellement paumé qu’il ne semble que suivre la vague. Cela pourrait être un reproche, mais c’est relativement réaliste, puisqu’il est clairement à la recherche de nouveaux repères.
Animal Kingdom manque cependant de tensions dans ces deux premiers épisodes. On navigue entre une violence souvent gratuite et des moments plus contemplatifs. Mais il manque une chose primordiale : une menace sur la famille. Malgré quelques faux pas, on ne les sent pas réellement en danger. Les scénaristes n’ont, dans ces premiers épisodes, pas su mettre en place la tension nécessaire pour qu’on s’inquiète réellement du futur des Cody. Ce défaut n’est pas aidé par une majorité de personnages trop stéréotypés ou pas encore assez développés pour que le spectateur s’inquiète réellement de leur sort.
Espoirs d’amélioration
Le principal reproche reste le rythme parfois trop lent avec des scènes contemplatives très jolies mais superflues. Et quelques acteurs décevants. Finn Code, Scott Speedman et Ellen Barkin sont les seuls à déjà apporter quelques nuances à leurs personnages. On peut voir certains efforts pour les autres, mais qui restent cependant à confirmer.
Néanmoins les prochains épisodes peuvent aisément corriger le tir. Il y a déjà des éléments qui ont été mis en place et qui peuvent revenir pour hanter les Cody. De plus, les conflits internes à la famille sont déjà existants, que ce soit les jalousies entre frères, les petits secrets qui risquent de devenir bien gênants et des personnages plus secondaires, comme la femme de Baz, qui n’ont pas totalement épousé l’affaire de famille.
Ainsi, malgré une mise en place un peu laborieuse, Animal Kingdom a le potentiel de devenir une bonne série de l’été, surtout quand on sait que deux très grands de la télévision John Wells et Christopher Chulack (Urgences, New York 911, Souhtland), ainsi que le réalisateur et la productrice du film original, David Mîchod et Liz Watts sont de la partie. Rendez-vous en fin de saison pour savoir si elle aura réussi à atteindre ce potentiel.
Crédits Images : ©TNT
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