Fringe : Ring My Bell

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5.0

La quatrième saison de Fringe vient de se terminer aux Etats-Unis. Bilan d’une saison qui a redistribué les cartes. Attention spoilers.

La saison 4 de Fringe vient de se terminer. Brave New World (Le meilleur des mondes) aurait pu être le double épisode final de la série avant que la Fox n’accorde à la série une cinquième et ultime saison. Qu’en est-il du résultat ? Est-ce un bon épisode conclusif ? La réponse est positive.

Where is Peter ?

La saison 3 s’était terminée par l’ouverture d’un pont entre les deux univers de Walter et Walternate ainsi que l’effacement de Peter de l’histoire. Désormais, celui-ci n’a jamais existé. Mais pourquoi les Observateurs tenaient-ils à ce qu’il ne survive pas ? Qu’est-il devenu ? La réponse à la première question se trouve à la fin de la saison 4 avec l’invasion programmée de la terre par les Observateurs à partir de 2015. La deuxième est résolue en plusieurs épisodes quand Peter revient enfin, grâce à l’amour d’Olivia et Walter qui réussit à vaincre cet effacement de l’histoire. Cela fait un peu cliché et rappelle ce qui a été vu dans la saison 5 de Doctor Who (et ailleurs) mais dans l’univers de Fringe, cette explication suffit largement !

Un univers rebooté

Plusieurs dynamiques intéressantes, plusieurs arcs, présents tout au long de cette saison ont encore plus mis en avant la hausse de qualité de la série. Tout le monde est d’accord pour dire que l’épisode Peter, en saison 2, est celui qui a mis la barre à un niveau supérieur, renforçant la mythologie de la série. Et celle-ci a tout le temps été mise au plus haut. Les défis étaient grands à l’issue de la saison 3. Et un univers rebooté, totalement changé, a réussi à répondre à toutes les attentes.

Une saison où tout a changé

Désormais un pont relie donc les deux univers depuis Liberty Island. Et les deux univers jadis ennemis sont désormais alliés. Mieux : l’ouverture du pont guérit les deux univers, les stabilisent, réduisant même les zones dont la structure est fragilisée. Mais, outre l’arrivée de Peter qu’ils ne connaissent plus car il n’a jamais existé, une nouvelle figure mystérieuse a fait son retour : David Robert Jones (Jared Harris), qui avait été tué à l’issue de la saison 1, dans la ligne temporelle originale. Sans compter qu’il ne travaille pas seul : il a son armée de métamorphes, travaille avec la version alternative de Nina et l’on découvre l’identité de leur chef : William Bell, avec un Leonard Nimoy en forme. Car dans la nouvelle ligne temporelle, Peter est mort tombé dans le lac de notre univers et n’a pas été sauvé par un Observateur. William Bell n’est plus la figure ambiguë puis bienveillante des précédentes saisons : il se prend désormais pour un Dieu car il est capable de détruire deux univers pour en construire un troisième : « Si l’on est capable de devenir un Dieu, n’est-ce pas notre destinée que de l’être ? » demande-t-il à Walter.

Seth Gabel star de l’année

Cette saison a aussi été celle de Seth Gabel : l’interprète des deux versions de Lincoln Lee était partout, confirmant son statut de personnage important. Emouvant, amoureux d’Olivia avant que celle-ci ne se rappelle de la ligne temporelle originale et ne retombe dans les bras de Peter, il est l’une des révélations de la série. Cantonné jusqu’alors à des rôles secondaires ou moins ambitieux, Fringe pourrait lui ouvrir de nombreuses portes tant son jeu d’acteur, qui passe par tous les modes, est réussi. Il arrive à tomber juste que ce soit dans l’action, l’émotion, la mélancolie et même l’humour. Ceux qui l’ont vu dans Dirty Sexy Money sont agréablement surpris de voir qu’il n’est pas du tout bloqué sur le registre du jeune homme superficiel et prétentieux. Le parallèle entre Lincoln Lee et Peter Bishop, chacun d’eux décidant de vivre dans un univers qui n’est pas le sien, renforce cet effet.

Les Observateurs dévoilés

La montée du suspense jusqu’à la fin de la saison est réussie et les révélations nombreuses. On connaît enfin l’identité des Observateurs. Ils ne sont pas des gardiens des univers qui existeraient depuis la nuit des temps. Ce sont des scientifiques venus du futur qui sont venus observer le déroulement de l’histoire, disposant d’une technologie permettant entre autres de voyager dans le temps. Mais qui prennent le melon : comme le 19ème épisode Letters of Transit le montre, ils ont pollué et détruit la Terre de leur époque, cherchant désormais à envahir celle du passé.  Et leur vision (voir le générique de l’épisode ci-dessous) de la société est celle d’une société totalitaire où liberté et libre pensée n’existent pas.

John Noble, toujours aussi bon

Quant à John Noble, il mérite une nomination aux Emmy Awards pour son rôle de Walter Bishop. Outre le fait qu’il passe dans deux registres opposés avec d’un côté Walternate et de l’autre « notre » Walter Bishop, son talent transpire de toutes ses scènes et l’on ne comprend pas qu’il n’ait pas été nommé jusqu’à présent. La scène de la mort d’Olivia, quand Walter lui tire une balle en pleine tête pour sauver le monde, même si la scène est temporaire (le Cortexophane dont elle est emplie a des pouvoirs régénératifs) est l’une des plus émouvantes  non seulement de la saison, mais aussi de la série.

Quel avenir pour la série ? En treize épisodes, on verra la conclusion de Fringe à partir de septembre. La division Fringe fera face en 2012 aux Observateurs et à leur invasion, mais aussi sans doute en 2036, ce qui présage un long conflit dont Olivia pourrait ne pas sortir vivante à en croire Letters of Transit. Il va sans doute falloir s’attendre à des épisodes se déroulant à notre époque et dans 24 ans, en espérant que cela laissera de la place  à l’intrigue de l’univers parallèle de Walternate. Mais une chose est sûre : Joel Wyman et Jeff Pinkner ont déjà en tête la façon dont la série se conclura et savent qu’ils pourront mettre en place cette fin. Tous les créateurs n’ont pas cette chance. Le résultat devrait donc être à la hauteur des attentes.

Générique de Letters of Transit


Crédits photo ©Twentieth Century Fox

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