Réalisateur : Jaume Balagueró
Genre : Horreur
Distributeur : Le pacte
Année de production : 2013
Sortie en salles le 12 novembre
Non content d’avoir déjà pondu 3 films identiques, Rec revient avec son dernier volet en date Rec 4 Apocalypse, titre aussi dispensable que divertissant.
La loi des séries dans le genre horrifique, c’est devenu un standard. On fait un premier film qui apporte quelque chose de nouveau et on creuse le filon jusqu’à épuisement. Et les exemples sont légion : Halloween, Les Griffes de la Nuit, Saw, Vendredi 13… Rec n’échappe pas à la rêgle. Après avoir réinventé l’horreur « camera à l’épaule », le film a accouché de deux suites dispensables avant d’arriver à celle qui nous interesse aujourd’hui : Rec 4 Apocalypse.
DeathBoat
Après les événements de Rec 3 où un virus dégoutant avait ruiné un mariage façon George R.R. Martin, la dernière survivante, la journaliste Angela Vidal, est retrouvée par une unité d’élite venue nettoyer le funeste bâtiment. On retrouve notre fine équipe quelques jours plus tard à bord d’un vieux rafiot transformé pour l’occasion en laboratoire de fortune. Accompagnée des deux flics qui l’ont retrouvée, de l’équipage du bateau et d’une petite vieille atteinte d’Alzheimer (non ce n’est pas le début d’une mauvaise blague), notre héroïne va tenter de découvrir ce qui se trame à bord et quel est le but des sordides expériences menées sur le virus dont elle n’est apparement pas porteuse. Comme dirait le philosophe, qu’est ce qui pourrait mal se passer ?
Un pas en avant, deux pas en arrière
Si on reprend la formule qui à l’époque avait fait connaître Rec, c’est une histoire de virus / zombies filmée avec une caméra à l’épaule, donnant au spectateur un meilleur sentiment d’immersion dans l’horreur par l’utilisation des angles morts, des hors champs et de la luminosité foireuse. Niveau mal de mer, si on est sensibles, le premier volet passait un peu mal. Mais il n’était pas dénué d’intérêt. Pour ce quatrième épisode, exit la caméra à l’épaule pour revenir à une mise en scène classique, même si certains clins d’oeil à ce gimmick se sont glissés dans le film (caméra d’Angela qui pourrait apporter des indices sur les événements du mariage, le geek de l’équipe qui supervise les autres depuis les caméras de sécurité…). Donc Rec 4 décide d’envoyer voler la seule originalité de la série, comme si le réalisateur lui-même n’essayait même plus de faire autre chose qu’un film d’horreur lambda.
Petit guignol
Cependant,, il y a certaines bonnes idées amusantes qui se dégagent de cette production trop lisse pour du cinéma de genre (ce que deviennent fatalement au bout d’un certain nombre d’itérations les films d’horreur ciblant le grand public) et pas assez pour être une véritable production destinée à ce fameux grand public. On a le droit à 2-3 zombies au maquillage bien dégoulinant, un massacre à coup d’hélice de zodiaque et une scène d’anthologie où un cuisinier se bat contre un singe contaminé avant de l’attraper avec sa poêle et de le faire cuire. Ca casse pas trois pattes à un canard mais quitte à faire comme tout le monde, autant placer quelques moments délectables dans le genre, ça fait toujours son effet. Rec 4 Apocalypse aurait pu capitaliser là-dessus afin de tomber dans la catégorie des nanards sanglants amusants mais non, l’ensemble reste trop sérieux pour même essayer de le sauver en le désignant ainsi. Dommage.
Je saigne encore
En ce qui concerne les personnages et leur traitement, là non plus rien de révolutionnaire. On est dans le cliché le plus basique avec des flics au grand coeur qui protègent la demoiselle (néanmoins badass) contre des vilains zombies lâchés dans la nature par des scientifiques à l’éthique aussi développée que le niveau grammatical d’une télé-réalité. Seule inconnue, le personnage de la grand-mère amnésique qui surgit un peu n’importe quand n’importe comment et qui a pour but de… Enfin… Qui a sûrement un intérêt, le Cerveau va le trouver, promis. Le personnage d’Angela cependant est assez difficile à cerner, tantôt en difficulté et ralentissant l’équipe, tantôt ultra badass et massacrant du peuple (sains comme infectés) comme on faucherait du blé mûr. Le tout sans évolution scénaristique classique donc le spectateur a un peu de mal à ressentir de l’empathie avec ce personnage principal.
Rec 4 Apocalypse n’est pas un mauvais film malgré la note et les défauts mis en avant. Il est extrêmement perfectible tant dans sa réalisation que dans son déroulement ou dans son rôle de film d’horreur. Mais si on dépasse tout ça (même si ça fait un peu beaucoup il faut l’avouer), on se retrouve devant un film légèrement gore qui ne mange pas de pain et qui divertit juste comme il faut. A aller voir entre potes avec un bon gros paquet de pop corns.
Rec 4 Apocalypse : Bande annonce
Crédits : ©Le pacte
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