Sharp Objects : Amy Adams excelle dans un pilote lent mais intrigant

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Critique du premier épisode de Sharp Objects, nouvelle série HBO de Marti Noxon avec la brillante Amy Adams, réalisé par Jean-Marc Vallée.

La mini série Sharp Objects vient de débuter sur HBO et c’est une série assez intrigante qui commence. Portée par Amy Adams, Sharp Objects est l’adaptation du livre de Gillian Flynn (Gone Girl). A la création de la série, on trouve Marti Noxon (Buffy, UnReal, Dietland) et à la réalisation, Jean-Marc Vallée qui continue ici sa collaboration avec HBO, un an après Big Little Lies.

Mais Sharp Objects n’est pas Big Little Lies même si certains thèmes s’y retrouvent. Si on reconnait le style du réalisateur, assez lent et contemplatif, la nouveauté de HBO est encore plus sombre et loin du monde de Big Little Lies. Certains sujets sont proches, comme la violence faite aux femmes ou encore un meurtre (plusieurs meurtres ?) est à au centre de l’histoire mais l’ambience n’est pas la même.

On n’échappe pas à ses démons

Sharp Objects suit Camille Preaker (Amy Adams), journaliste au St Louis Chronicles, qui a quitté sa ville natale Wind Gap depuis des années, tentant désespérément de fuir ses démons. Cette petite ville du Missouri a été le lieu de tous ses traumatismes. Des traumatismes qu’elle tente d’oublier dans l’alcool.

C’est là que sa petite soeur Marian est morte dans des circonstances étranges, des années auparavant. Là que sa mère, Adora (Patricia Clarkson) est devenue possessive, agressive, perturbée. C’est là que Camille a commencé à se détruire, à se mutiler, avec des lames, des aiguilles, des couteaux, des objets pointus d’où le titre de la série : Sharp Objects.

Un meurtre mystérieux

Après le meurtre sauvage de deux fillettes à Wind Gap, Camille est poussée par son rédacteur en chef à retourner dans cette ville qu’elle craint et qui la hante comme un vieux fantôme acharné pour faire un reportage. Elle va devoir cohabiter avec sa mère, son beau père Alan Crellin (Henry Czerny) et sa demi-soeur, Amma (Eliza Scanlen), une adolescente en apparence douce et sage qui cache une double vie dépravée et dangereuse.

Commence alors une plongée violente dans le passé de Camille et de sa famille ainsi qu’une enquête macabre au cours de laquelle elle se rapprochera de Richard Willis (Chris Messina), un détective taiseux aux méthodes inquiétantes. Dans les petites villes comme Wind Gap, tout le monde se connait et tout le monde est suspect.

Une protagoniste blessée et torturée

Au delà de l’enquête qui oblige Camille à revenir dans sa ville natale, Sharp Objects semble vouloir couper profondément dans les blessures du passé. Camille a un traumatisme profond et ce retour va rouvrir ses plaies. Si le pilote ne le montre pas beaucoup, il suggère assez bien qu’elle est traumatisée par ce que s’est passé dans son adolescence.

Elle cache les stigma de blessures physiques et psychologiques qu’elle s’est elle-même infligés mais que sa mère lui a aussi faites. Revenir à Wind Gap est donc très dure pour Camille qui revit des moments difficiles dans ce lieu étouffant et isolé qui est un personnage à part entière. Les gens de la ville sont bloqués, ils n’ont pas beaucoup d’opportunités et une drôle d’ambiance y règne.

S’il est impossible d’oublier ou d’échapper complètement à son traumatisme, une fois entrée dans la ville, les souvenirs de Camille refont immédiatement surface. Le montage des souvenirs et des cauchemars de Camille est assez bien pensé, on a vraiment la sensation qu’ils la hantent. Camille doit aussi faire face à une petite demi-soeur qu’elle ne connaît pas puisqu’elle a quitté la ville très tôt. Une petite soeur ado qui lui ressemble peut-être bien plus qu’elle ne pense.

Belle réalisation et acteurs brillants

Comme à son habitude, Jean Marc Vallée fait un travail exceptionnel dans sa réalisation. Il arrive complètement à donner le ton, c’est gris et parfois monotone mais c’est exactement ce qu’est la ville. Et bien évidemment, Amy Adams est parfaite dans le rôle principale. Elle n’en fait jamais trop et incarne brillamment Camille. On notera aussi l’excellente Patricia Clarkson dans le rôle de la mère de Camille.

Sharp Objects n’est pas une série champêtre pour l’été. C’est une série sombre avec des personnages torturés et suspects. Le rythme est assez lent mais la série donne suffisamment dans le premier épisode pour attiser la curiosité. Le cerveau a envie de voir la suite de cette mini-série en 8 épisodes. Ce n’est pas forcément le mystère du meurtre qui attire mais plus l’esthétisme de sa réalisation (un poil prétentieuse par moment, il est vrai, mais belle) et surtout Amy Adams et son personnage de Camille ainsi que sa relation tumultueuse avec sa mère.

Sharp Objects est diffusée le lundi sur OCS City à 20h55. La série est aussi disponible en US+24 sur OCS Go.

Crédit ©HBO

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